Le président de la Transition, Michel Kafando, a lancé, le mardi 3 mars 2015 à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, la révision exceptionnelle des listes électorales biométriques. Il est attendu au terme de l’opération l’enrôlement de plus de 3 400 000 électeurs potentiels.
C’est parti pour la révision exceptionnelle des listes électorales biométriques au Burkina Faso. Le top de départ a été donné par le président du Faso, Michel Kafando, le mardi 3 mars 2015 à Kaya, capitale régionale du Centre-Nord. La cérémonie a mobilisé, à la place du gouvernorat, autorités politiques, administratives, religieuses, coutumières, partenaires techniques et financiers, acteurs de la société civile et des ONG ainsi que des populations de Kaya. Les intervenants à la tribune ont successivement appelé à une inscription massive sur les listes électorales. «2020Populations des 45 provinces du Burkina Faso, soyez mobilisés, prenez d’assaut les emplacements d’enrôlement pour faire la preuve de votre patriotisme et pour réaffirmer votre attachement aux idéaux de paix et de démocratie chers à notre pays. Nous devons réussir l’inscription sur les listes électorales, acte premier du succès des élections à venir, elles-mêmes constituant l’objectif prioritaire de la Transition …», a appelé le président du Faso, Michel Kafando, qui a présidé la cérémonie officielle de lancement de la révision exceptionnelle des listes électorales biométriques. Selon le chef de l’Etat, la présente cérémonie organisée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est éminemment importante en ce qu’elle donne le top de départ du marathon qui doit conduire aux principaux scrutins à venir. Il va s’agir, a-t-il ajouté, de la matérialisation de la promesse faite à la Transition d’engager le Burkina Faso dans la démocratie vraie à travers des élections transparentes et crédibles. A en croire le président Kafando, cette opération de révision des listes électorales doit permettre d’accroître le taux d’inscription sur le fichier électoral biométrique à travers la prise en compte des citoyens qui remplissent les conditions légales pour être électeur et dont les noms ne figurent pas sur la liste électorale établie en 2012 et révisée en 2014. « Il nous appartient à ce stade du processus, de persuader le maximum de nos concitoyens non encore inscrits sur la liste électorale de le faire maintenant s’ils veulent obtenir la carte d’électeur qui, seule, permettra d’aller voter », a-t-il soutenu. Il a poursuivi : « Après la révolution d’octobre 2014 et la libération qui s’en est suivie, dans ce vent de renouveau et de liberté insufflés par la Transition, plus rien ne devrait être invoqué par qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale. C’est en votant qu’on évite de se voir imposer des dirigeants irresponsables. C’est en participant au scrutin que l’on contribue à se choisir des régimes crédibles ». Pour ce faire, il a interpellé tous les acteurs incontournables du processus à sensibiliser leurs adhérents en faveur de leur inscription massive sur la liste
électorale.
Le plan de déploiement des équipes d’enrôlement
Pour le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélemy Kéré, l’opération qui a débuté ce 3 mars 2015 va se poursuivre jusqu’au 18 mai 2015. Elle est la concrétisation du vœu maintes fois exprimé au lendemain de la révision électorale de 2014. «En outre, à la faveur de l’insurrection populaire survenue dans notre pays les 30 et 31 octobre 2014, des jeunes et des organisations de la société civile ainsi que des partis et formations politiques avaient exprimé le souhait de la réouverture du fichier électoral, pour permettre aux indécis et à tous ceux qui ne croyaient plus à la sincérité du vote, de se faire inscrire afin de prendre part aux compétitions électorales devant mettre fin à la Transition », a-t-il affirmé. Pour lui, l’enjeu de cette opération, est d’accroitre de manière significative le taux d’inscription sur les listes électorales, et par la-même occasion, impacter sur le taux de participation aux élections devant mettre fin à la Transition. C’est pourquoi, à son tour, il a souhaité une implication de tous les acteurs du processus électoral afin de créer une véritable synergie d’actions favorables à son succès. Me Kéré a invité les partis et formations politiques, les organisations de la société civile, les leaders d’opinion, les journalistes, les jeunes et les femmes, etc. à s’investir dans les activités de sensibilisation et de mobilisation sociale en faveur d’une inscription massive sur les listes électorales. Il a tenu toutefois à préciser que les personnes déjà inscrites sur la liste électorale ne sont concernées par la présente opération. « Je les invite à faire l’économie d’une inscription inutile qui leur fait perdre du temps et qui crée une surcharge de travail pour nos équipes. Ceux qui ont perdu leur carte d’électeur peuvent s’adresser aux démembrements de la CENI ou directement à la CENI pour solliciter un duplicata », a-t-il souligné. L’opération de révision exceptionnelle des listes électorales lancée à Kaya se déroulera du 3 mars au 18 mai 2015 sur toute l’entendue du territoire national suivant un plan de déploiement réparti en six (6) zones. Ainsi, les équipes d’enrôlement se déplaceront progressivement de la zone 1 à la zone 6. Pour la première zone, ce sont les provinces de l’Oudalan, du Séno, du Soum, du Yagha, du Bam, du Sanmatenga, du Namentenga, et du Kourwéogo qui sont concernées. Au terme de l’opération de révision de la liste électorale, plus de 3 400 000 électeurs potentiels pourraient être enrôlés, selon le président de la CENI. Et pour mener à bien l’opération de révision, la nationale des élections, à écouter Barthélemy Kéré, a fait appel à un personnel qualifié d’opérateurs de kits assistés d’aides- opérateurs et encadrés par des superviseurs, ingénieurs-informaticiens. Tout ce personnel travaille sous la supervision des membres des démembrements et des commissaires de la CENI. Le coût global de l’opération de révision s’élève à près de 7 milliards de francs CFA.
En rappel, l’inscription sur les listes électorales concerne tout citoyen burkinabè, âgé de 18 ans et plus et qui ne s’est pas fait inscrire sur la liste électorale ni en 2012, ni en 2014 ; tout citoyen qui n’a pas encore 18 ans et qui aura 18 ans révolus le 31 janvier 2016. Elle concerne aussi les étrangers justifiant d’une profession légalement reconnue et à jour de leurs obligations fiscales qui sont autorisés à prendre part au scrutin.
Timothée SOME
timothesom@yahoo.fr