Dans le cadre de ses tournées de demande de pardon, une délégation de l’ADF/RDA, conduite par Gilbert Noël Ouédraogo s’est prosternée devant les autorités morales de la ville de Sya, le mardi 3 mars 2015. Prières, demande de pardon, bénédictions et conseils ont été les maîtres-mots de cette randonnée qui, du reste, a conduit la délégation du parti de l’Eléphant chez les coutumiers et les religieux de la ville de Bobo-Dioulasso.
Demander pardon au peuple burkinabé pour le rôle joué par l’ADF/RDA dans les événements d’octobre 2014 qui ont endeuillé le pays ; c’est dans cette démarche que Gilbert Noël Ouédraogo, accompagné d’une forte délégation, sillonne depuis un certain temps, les différentes régions du pays. A Bobo-Dioulasso, la délégation, conduite par Gilbert, est venue, selon elle pour non seulement demander pardon aux populations à travers leurs leaders que sont les autorités coutumières et religieuses, mais aussi remercier celles-ci pour « leurs multiples prières qui ont permis « de minimiser les dégâts lors des événements ». La cour royale des Bobo Mandarè, la communauté musulmane, les missions et églises évangéliques, sur la colline chez Djaffar, chez les Bobo de Dagasso ont été des points de rencontre de la « caravane de pardon » de l’ADF/RDA à Sya. Avant d’entamer cette randonnée dans la ville, Gilbert et sa suite sont allés « s’incliner devant la tombe » de sa majesté M’Pa Yacouba Sanou, chef suprême des Bobo Mandarè, décédé.
L’éléphant barrit, Noël se cache
Tournée de demande de pardon, Noél et sa suite ont voulu rentrer en catimini dans la ville de Sya. Mais, grande a été leur surprise lorsqu’une marée de militants est allée à leur rencontre à l’entrée de la ville de Bobo-Dioulasso en provenance de Dédougou aux environs de 9 heures. Selon eux, les militants ont voulu faire savoir aux premiers responsables du parti qu’en dépit de ce qui s’est passé, l’éléphant ne passe pas inaperçu. D’où leur mobilisation pour dire à Noël « qu’ils ont été, qu’ils sont et qu’ils seront toujours du côté de l’éléphant quoiqu’il advienne». Si au fond de lui, Gilbert est heureux de ce que les militants témoignent toujours leur « fidélité » au parti, il voudrait cependant que ceci se passe dans un autre cadre. « Ce n’est pas une campagne. Nous sommes juste venus demander pardon pour ce que vous savez et en même temps présenter nos condoléances à la famille de sa majesté, M’Pa Yacouba Sanou qui nous a quitté » s’est-il adressé aux militants qui, pour la majorité étaient parés aux couleurs du parti de l’Eléphant, scandant des slogans. Mais, avant d’avoir accès à la ville, Gilbert Noël Ouédraogo a dû changer de direction pour se cacher devant la forte mobilisation des militants afin d’y entrer discrètement. Qu’à cela ne tienne, la présence de celui-ci à Bobo-Dioulasso a été aussitôt aperçue par des badauds qui n’hésitent pas à abandonner leurs tâches pour assouvir leur curiosité. « L’éléphant, aussi malade soit-il, ne peut passer inaperçu », lance un militant visiblement heureux.
« En toute situation, le plus fort c’est celui qui sait demander pardon »
A chaque étape de la tournée, le message des coutumiers comme celui des religieux est le même. Tous ont loué la démarche entreprise par les responsables du parti. Pour eux, nul n’est infaillible. Mais, renchérissent-ils, le fait de reconnaître son tort et de pouvoir demander pardon est non seulement un acte d’humilité mais aussi de bravoure. « En toute situation, le plus fort c’est celui qui sait demander pardon » ont-ils clamé. En outre, ils ont à l’unanimité dit « oui » au pardon de l’Eléphant en « détresse » avant de prendre l’engagement à perpétuer le message de repentance de la délégation auprès des populations dont ils sont les représentants. Si dans leur ensemble les autorités morales de la ville ont approuvé la démarche de l’Eléphant, il n’en demeure pas moins qu’elles ont eu des « sages » conseils à prodiguer. Travailler à apaiser les cœurs de sorte à panser les plaies morales comme physiques. Tel est le vœu des autorités visitées qui par ailleurs, clament le pardon, la paix et la réconciliation pour le « bonheur du Burkina Faso ». A la demande de la délégation conduite par Gilbert, tous ont prié pour la paix au Faso. « Comblé », Gilbert dit être venu avec un « canari vide », mais en repart avec un « plein de conseils utiles». Avant de mettre le cap sur la cité du paysan noir, Gilbert et sa délégation ont fait un passage « éclair » au siège du parti où une foule immense les attendait. Loin d’un meeting, Gilbert et sa suite sont allés saluer ces derniers pour leur fidélité au parti tout en les invitant à se démarquer des actes et des propos qui pourraient remettre en cause la démarche déjà entreprise par le parti 1
Par Mady BAZIE