La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé au lancement officiel des opérations de révision exceptionnelle du fichier électoral, hier mardi 3 mars 2015, dans la ville de Kaya, chef lieu de la région du Centre-nord. La cérémonie a été présidée par le Président du Faso, Michel Kafando, qui a saisi l’occasion pour lancer un appel à l’ensemble des populations en âge de voter à s’inscrire sur les listes électorales. Cette opération va nécessiter un coût global d’environ 7 milliards 800 millions de F CFA.
« La présente cérémonie organisée par la CENI est éminemment importante, en ce qu’elle donne le top départ du marathon qui doit nous conduire aux principaux scrutins à venir », a justifié le patron de la cérémonie, le président du Faso, Michel Kafando. En effet, la cérémonie officielle de lancement des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales s’est tenue le 3 mars dernier, en présence de l’ensemble des forces vives de la région du Centre-nord et de la population de la ville de Kaya moblisée. Ainsi, cette étape de la vie politique du Burkina Faso est, selon Michel Kafando, la première matérialisation de la promesse faite par la Transition d’engager le pays dans la démocratie vraie, à travers des élections transparentes et crédibles. A cet effet, il a saisi l’opportunité pour inviter les autorités administratives, religieuses et les organisations de la société civile à s’inscrire dans la logique de la mobilisation et de la sensibilisation pour que le défi de la forte participation lors des élections puisse être relevé. Aux partis politiques, Michel Kafando s’est voulu un peu plus clair. « J’invite les partis et formations politiques à investir d’ores et déjà toutes les zones d’enrôlement pour mobiliser leurs militants pour l’étape cruciale de l’enrôlement biométrique. Ils doivent assumer pleinement leur rôle, car c’est maintenant que se joue la compétition électorale et non le jour du scrutin », a-t-il martelé. En outre, le président du Faso a tenu à rassurer l’ensemble du peuple burkinabè quant à la tenue effective des élections législatives/présidentielle couplées, le 11 octobre prochain et celles des municipales, le 31 janvier 2016. Une volonté qui sera concrétisée par le concours, non seulement du peuple burkinabè, mais aussi par les amis du pays des Hommes intègres, foi de Michel Kafando.
« Plus rien ne devrait être invoqué par qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale »
A l’ensemble des populations se trouvant dans les 45 provinces du Burkina, le patron de la cérémonie les a exhortées de faire confiance aux agents opérateurs dans le but de faciliter les opérations d’enrôlement biométrique. Quant à la crédibilité et à la transparence des scrutins à venir, Michel Kafando a tenu a rassurer les indécis : « Après la révolution d’octobre 2014 et la libération qui s’en est suivie, dans ce vent de renouveau et de liberté insufflé par la Transition, plus rien ne devrait être invoqué par qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale », C’est d’ailleurs, selon lui, une occasion pour le peuple de pouvoir choisir librement et sans contrainte aucune les dirigeants qui doivent conduire sa destinée pour les 5 années à venir, à compter de janvier 2016.
Plus de 7 milliards de F CFA pour l’organisation de l’opération
Vu les enjeux de la révision exceptionnelle du fichier électoral, le président du Faso a dit avoir mobilisé les moyens qui siéent, afin que la CENI puisse mener à bien ses activités « L’Etat burkinabè a inscrit au budget de l’année 2015 une provision de 25 milliards de F CFA dont plus de 7 milliards 800 millions de F CFA au titre de la révision exceptionnelle des listes électorales », a précisé Michel Kafando. Abondant dans le même sens, le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, a tenu à adresser les reconnaissances de son institution au président du Faso et à l’ensemble de son gouvernement pour avoir pu mobiliser « plus de 7 milliards pour la réussite des opérations ». De son avis, cette somme permettra à son institution de réussir le pari de la réussite des opérations. Car, a-t-il indiqué, son institution fait usage d’un personnel qualifié de plusieurs milliers d’opérateurs de kits assistés d’aides opérateurs et encadrés par des superviseurs, ingénieurs informaticiens recrutés dans le privé par la CENI. Et l’ensemble de ce personnel est équipé d’une technologie de pointe. Par ailleurs, Barthélémy Kéré a expliqué que le reste du travail se trouve maintenant au niveau de la mobilisation et de la participation des populations à ces opérations d’enrôlements. C’esT pour cette raison qu’il a, dans le même sens que le président du Faso, lancé un appel à l’ensemble de la population concernée par les opérations à y prendre part. « Je m’adresse à tous les démocrates du Burkina Faso, à descendre eux-aussi dans l’arène, à agir aujourd’hui et maintenant, avec nous, pour consolider les acquis de notre jeune démocratie et participer à la gestion du pays », a-t-il préconisé. Il a déclaré que c’est maintenant que se joue « le choix de nos futurs dirigeants qui seront appelés à incarner nos aspirations, à porter nos ambitions légitimes et à faire fructifier nos espoirs en des lendemains meilleurs ».
Les personnes concernées par les opérations d’enrôlement biométrique
Le président de la CENI a expliqué aux populations de la province du Sanmatenga les conditions requises pour prendre part aux opérations de révision exceptionnelle du fichier électoral. Selon lui, tout citoyen désireux de s’inscrire doit se présenter physiquement devant les opérateurs de kits, muni de la carte nationale d’identité burkinabè ou de son acte de naissance ou un jugement supplétif d’acte de naissance et du certificat de résidence pour les étrangers. Est également autorisé à prendre part, tout citoyen burkinabè, âgé de 18 ans et plus et qui ne s’est pas fait inscrire sur la liste électorale ni en 2012, ni en 2014. Tout citoyen qui n’a pas encore 18 ans et qui aura 18 ans révolus, le 31 janvier 2016 (Ndlr ; date des élections municipales) peut aussi s’y inscrire. Quant aux étrangers justifiant d’une profession légalement reconnue et à jour de leurs obligations fiscales, ils sont autorisés à prendre part au scrutin municipal. Ceux qui ont perdu leur carte d’électeur peuvent s’adresser aux démembrements de la CENI ou directement à la CENI pour solliciter un duplicata. A ce jour, Barthélémy Kéré a laissé entendre que le fichier électoral déjà existant engrange des chiffres d’inscriptions de 4 millions 986 817 électeurs 1
Par Lassané SAWADOGO
(stagiaire)