KAYA (Burkina Faso) - Le président burkinabé Michel Kafando a exhorté mardi ses compatriotes à s’inscrire sur les listes électorales et à voter aux élections présidentielle et législatives d’octobre afin d’éviter "de se voir imposer des dirigeants irresponsables".
"C’est en votant que l’on évite de se voir imposer des dirigeants irresponsables. C’est en participant au scrutin que l’on participe à se choisir des régimes crédibles", a affirmé M. Kafando, président intérimaire qui succède pour un an au chef de l’Etat déchu Blaise Compaoré, chassé par la rue fin octobre après 27 ans de règne.
"Après la révolution d’octobre 2014 et la libération qui s’en est suivie, dans ce vent de renouveau et de liberté insufflé par la transition, plus rien ne devrait être invoqué par qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale", a poursuivi Michel Kafando.
Le président burkinabè participait à Kaya, dans le nord-est du pays, à une cérémonie marquant le lancement d’une révision exceptionnelle des listes électorales.
Des élections présidentielle et législatives sont prévues à la mi-octobre, moins d’un an après la chute de l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré. La rue, qui l’a renversé, critiquait son accaparement du pouvoir et le népotisme de son clan.
La transition est incarnée par le binôme Michel Kafando-Isaac Zida, un ancien diplomate devenu président intérimaire et un Premier ministre également lieutenant-colonel, qui doit s’effacer après l’élection d’un nouvel exécutif.
Regrettant que nombre de Burkinabé refusent de s’inscrire sur les listes électorales parce qu’ils ne croient pas à la crédibilité des votes, M. Kafando a exhorté ses compatriotes à "prendre d’assaut" les lieux d’enrôlement pour montrer leur attachement à leur patrie.
L’opération de révision des listes électorales, prévue jusqu’au 18 mai, vise à enrôler plus de 2,7 millions d’électeurs en plus des 4,9 millions déjà enregistrés.
Cette campagne de révision des listes électorales a pour but d’"accroître de manière significative le taux d’inscription sur le fichier électoral biométrique et impacter sur le taux de participation devant mettre fin à la transition", a expliqué le président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), Me Barthélémy Kéré.
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