Nestor Bassière, SG du FPS : «notre peuple n’est plus un bétail électoral qu’il faut engraisser pendant la campagne et le laisser maigrir après»

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Politique

Publié le mardi 3 mars 2015 | L`Observateur Paalga

Dans le cadre de son assemblée générale régionale du Plateau central, le Front progressif sankariste (FPS) a réuni les responsables de ses structures dans la province du Kourwéogo pour une rencontre d’information avec la direction nationale de la formation politique. C’était le 28 février 2015 à Boussé.

Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à la suite de sa rentrée politique du 21 décembre de la même année à Ouagadougou, le Front progressiste sankariste (FPS) a entrepris de faire le tour de ses démembrements à l’intérieur du pays pour des rencontres d’information avec ses militants et sympathisants.

A Boussé, chef-lieu de la province du Kourwéogo, c’est avec le Ditanyè et les slogans révolutionnaires qu’a débuté l’assemblée générale provinciale du FPS qui prépare l’assemblée générale régionale prévue courant mars. Une délégation de la direction nationale du parti, conduite par le secrétaire général, Nestor Bassière, était présente à cette rencontre d’information qui se tenait sous le thème : «Réussir les conditions d’une alternance alternative sankariste au pouvoir».

Lors de la cérémonie, les différents orateurs, Boukary Hubert Kinda (représentant des militants de la commune de Boussé), Awa Kaboré (représentant les femmes), Hubert Kaboré (représentant la fédération provinciale du Kourwéogo), ont tous galvanisé leurs camarades pour les batailles futures, la présidentielle et les législatives du 11 octobre 2015 ainsi que les municipales du 31 janvier 2016.

Ils se sont engagés à faire en sorte que l’Œuf (l’emblème du parti) soit à Kosyam au soir du scrutin présidentiel. C’est pour cela qu’ils ont appelé les uns et les autres à se faire enrôler lors de la révision exceptionnelle des listes électorales.

Athanase Boudo, le secrétaire national chargé des structures du FPS, a passé en revue les démembrements du parti dans les différentes localités de la province et invité leurs responsables à mouiller le maillot pour la victoire.

Germaine Pitroïpa, ancienne haut-commissaire sous la Révolution, était de la partie pour représenter les structures du parti hors du Burkina Faso. Elle a apporté à l’assemblée «les salutations de ceux qui sont dans le froid» (Ndlr : Europe).

Elle a aussi exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont pris part à l’insurrection pour chasser Blaise Compaoré et «sécher nos larmes qui coulaient depuis 27 ans». Même si le tombeur de Thomas Sankara est parti, Germaine Pitroïpa a assuré que pour la victoire, «il reste encore du chemin, mais il n’est pas long».

En prenant la parole, Nestor Bassière a tenu à saluer les militants du Kourwéogo pour ce qu’ils ont fait en 2012 lors des législatives, car leurs votes ont permis de décrocher un siège de député même si après «la magouille nous a fait perdre ce siège».

Il a donc exhorté ses camarades à se battre davantage pour que le parti puisse s’approprier les deux postes de députés en jeu en octobre prochain.

Revenant sur la chute de l’ancien chef de l’Etat, Bassière a déclaré avec humour qu’«on a ouvert le portail mais Blaise a refusé de partir ; on a ouvert la porte puis la fenêtre, mais il a refusé pour finalement s’enfuir par le trou. Et comme il ne connaît pas la honte, c’est dans sa belle-famille (la Côte d’Ivoire) qu’il a trouvé refuge».

Sans nommer personne, le SG du FPS s’en est pris à ceux qu’ils qualifie de nouveaux opposants, car «l’opposition de quelques mois, ce n’est pas de l’opposition.Quand on doit préparer le haricot, il y en a qui apportent le bois, d’autres de huile, mais on oublie le paysan qui a cultivé le champ de haricot». Il a alors martelé à ses camarades : «l’insurrection, c’est nous».

Reste maintenant à bien la terminer pour arriver à Kosyam en octobre, car il ne faut pas préférer les photocopies à l’original. En effet, pour lui, Blaise a fui à Abidjan avec l’original si bien que ses partisans qui sont au pays n’ont pas eu le temps de légaliser les photocopies qu’ils ont. Alors, le vrai changement, pour Nestor Bassière, c’est l’arrivée des Sankaristes au pouvoir pour faire revivre Thomas Sankara.

Le SG du FPS a appelé les populations à s’enrôler, car la fraude d’avant ne pourra plus s’opérer. La raison : depuis l’insurrection, le Burkinabè ne se vend pas pour un t-shirt, un plat de riz ou une calebassée de dolo. En effet, a-t-il soutenu, «Nous ne sommes plus un peuple mouton, un bétail électoral qu’il faut engraisser pendant la campagne et le laisser maigrir après».

Cette rencontre a permis de montrer aux militants du Kourwéogo la feuille de route du FPS pour la conquête du pouvoir. Courant mars, les militants des provinces de l’Oubritenga, du Ganzourgou et du Kourwéogo se réuniront en assemblée générale régionale du Plateau central pour se mettre en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales.

San Evariste Barro