L’opinion publique se souvient avoir été conviée le 29 Décembre 2012 à la proclamation des résultats définitifs des élections municipales du 02 Décembre 2012 par décision N° 2012-001/CAB/CEC.
Le 08 Janvier 2013, soit 10 jours après la proclamation et la publication desdits résultats, l’UNIR/PS remarquera avec stupéfaction que la décision du Conseil d’Etat a été modifiée à son insu sur le site Web du Conseil d’Etat. Ce qui a donc conduit les responsables du parti à adresser au Premier Président du Conseil d’Etat une lettre portant réclamation du siège qui lui a été soutiré de manière frauduleuse.
Une conférence de presse a été animée par les responsables du parti le 10 Janvier 2013 afin que nul n’en ignore et que l’opinion qui suit scrupuleusement ce dossier dit de Bokin soit largement informée. C’est suite à cela que l’UNIR/PS recevra le 14 Janvier 2013 une lettre du Premier Président du Conseil d’Etat que nous prenons la liberté de diffuser et qui appelle de notre part, les observations suivantes :
1) Le Conseil d’Etat est une juridiction supérieure, laquelle a vidé sa saisine par la proclamation des résultats définitifs le 29 Décembre 2012.
2) En aucune manière et sans violer le principe sacro saint du contradictoire, le Premier Président du Conseil d’Etat ne pouvait pas, après que le Conseil d’Etat soit dessaisi, accéder à une demande de rectification introduite semble t-il le 02 Janvier 2013 par le CDP dans des conditions douteuses.
3) Le Conseil d’Etat, au lieu d’évoquer la jurisprudence du Conseil Constitutionnel devrait évoquer plutôt sa propre jurisprudence.
4) Le même Conseil d’Etat a royalement ignoré les différentes requêtes de l’UNIR/PS allant jusqu’à lui denier la constitution de Maître Ambroise FARAMA. Le Premier Président a refusé la constitution de l’Avocat et a écarté ses conclusions à l’audience du 19 Décembre 2012 pour ensuite se confondre publiquement en excuses le 29 Décembre 2012 après avoir fait du tort à l’UNIR/PS dont la requête a été jugée sans objet.
5) La requête du 11 Décembre 2012 de l’UNIR/PS est intervenue dans les délais légaux de saisine du Conseil d’Etat après que le Tribunal Administratif de Yako ait déclaré l’UNIR/PS forclos alors même que l’UNIR/PS avait déjà dénoncé à la CENI des irrégularités.
6) Le Premier Président, en soutenant que tous les partis ont bénéficié des erreurs du Conseil d’Etat discrédite du même coup la proclamation des résultats définitifs et l’UNIR/PS est en droit de mettre en doute la sincérité des résultats ainsi proclamés.
7) Le Conseil d’Etat persiste dans le tripatouillage des chiffres comme en atteste le cas de Signoghin Yarcé où conformément à la feuille de dépouillement, il y a eu en réalité 227 votants avec 04 bulletins nuls, soit 223 suffrages exprimés et non 205, les 19 voix ayant été alors supprimées et non attribuées par le Conseil d’Etat au détriment de l’UNIR/PS.
Au regard de ce qui précède, l’UNIR/PS note que le Conseil d’Etat en définitive a « saboté » purement et simplement tout le travail fait par la classe politique et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
En reconnaissant que le Conseil d’Etat a commis des erreurs dans la répartition des sièges à pourvoir et que l’UNIR/PS n’a pas été le seul parti à bénéficier de ces erreurs, le Premier Président a commis une grave forfaiture qui discrédite le Conseil d’Etat et la justice de notre pays, ce pourquoi l’UNIR/PS est au regret de ne pouvoir accepter des excuses hypocrites.
A notre humble avis, au lieu d’en faire porter le chapeau à l’UNIR/PS et à ses militants, le Premier Président devrait avoir le courage de reconnaître qu’il n’a pas été à la hauteur de la tâche dans le contrôle de la régularité et la sincérité du scrutin du 02 Décembre 2012 et doit rendre dignement sa démission afin d’épargner les citoyens, notamment de Bokin d’une éventuelle crise dont il en supportera les conséquences.
D’ores et déjà, l’opinion retiendra que Monsieur Venant OUEDRAOGO, Premier Président du Conseil d’Etat a un parti pris en tant que haut magistrat. Mais en voulant rendre service à Monsieur SAWADOGO Sayouba et au CDP, il tord le cou au droit et crée une injustice très criarde et révoltante.
Cela est inadmissible pour l’UNIR/PS qui rejette avec véhémence cette parodie de justice et qui se fait toutes les réserves les plus expresses.
Fait à Ouagadougou, le 17 janvier 2013
Pour le Bureau Politique National
Maître Bénéwendé S. SANKARA
Président de l’UNIR/PS