Le Comité de réflexion et d’action (CRAC) pour le renouvellement du Congrès pour la démocratie et le progrès (CRAC/CDP) a animé, le samedi 28 février 2015 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse sur les actions à mener, en vue d’assurer un nouveau dynamisme au sein du parti. Le CRAC/CDP, faut-il le rappeler, plaide pour un rajeunissement à la tête des instances du parti, après leur égarement ayant conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
« Après les évènements des 30 et 31 octobre 2014 où le bilan reste encore lourd et la perte brutale du pouvoir, le Secrétariat exécutif national (SEN) devrait démissionner de lui-même, sans qu’on ne le lui demande. » C’est la réponse donnée par Roger Balma, chargé à l’organisation du CRAC/CDP, à une question d’un journaliste relative à leur requête de démission dudit secrétariat. A la question de savoir s’ils tiennent le SEN pour responsable de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, Roger Balma a répondu que tous les militants du CDP sont tous responsables, mais que le SEN, du fait d’avoir été la tête dirigeante, doit l’assumer. Pour ces membres du CRAC, après le « péché originel », les anciens qui ont conduit la vie du parti jusqu’au « chaos », devraient céder laplace aux jeunes, afin que ces derniers redonnent un nouveau souffle au parti, dans l’espoir de reconquérir le pouvoir d’Etat. « La mise en place d’un directoire devant conduire les affaires courantes du parti jusqu’au prochain congrès constitué de plus de 80% des membres du même SEN défaillant qui a reconnu avoir commis des erreurs d’appréciation, dont les conséquences sont énormes et négatives, est injustifiée et intolérable ». C’est en ces termes que le point focal du CRAC/CDP dans le Houet, a planté le décor de la rencontre avec la presse, le samedi 28 février 2015 à Bobo-Dioulasso. Après avoir repris le mea culpa du SEN, le point focal a estimé que leur action vise à rajeunir toutes les instances, sans pour autant créer un éclatement du parti. Pour sa part, Abou Alifata Teguera, point focal du CRAC, a précisé que leur structure se veut un mouvement des jeunes engagés, pour faire renaître le CDP de ses cendres. « On n’est pas là pour chasser les anciens, mais pour veiller à mettre les gens qu’il faut à la place qu’il faut, car plus rien ne sera comme avant », a-t-il laissé entendre.
Quant à Roger Balma, il a reconnu qu’au début de la mise en place du CRAC, ils avaient fait l’objet de menaces, d’intimidations, d’achats de consciences de la part de bonzes du parti. Mais, à l’entendre, à présent, leur message passe et les militants adhèrent au fil du temps à leur vision. Abou Alifata Teguera a tenu à préciser que leur ambition au CRAC, est de consolider le parti. « Le CDP est un parti socio-démocrate tout comme le MPP, le NAFA … C’est pourquoi, je pense que démissionner du CDP pour ces partis, c’est en réalité ne pas faire un pas, mais plutôt se mouvoir pour des intérêts personnels. Et ce n’est vraiment pas de la politique », a-t-il soutenu.
A la question de savoir ce que fera le CRAC/CDP si au congrès (qui marque la fin de l’existence du mouvement selon leurs dires) leurs points de vue ne sont pris en compte, notamment le rajeunissement des dirigeants à la tête des structures, les conférenciers ont répondu ne pas vouloir vendre la mèche en dévoilant leur stratégie. Toutefois, ils ont confié que leurs prochaines sorties dans les villes et campagnes, leurs permettront de convaincre plus d’un, et leurs doléances bénéficieront d’un écho favorable. « Qui va refuser le CRAC, va craquer », a souligné Abou Alifata Teguera.
Josias Zounzaola DABIRE
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