Le Collectif des associations de collectes et de commercialisation des déchets plastiques, a animé une conférence de presse ce vendredi 27 février 2015 à Ouagadougou pour porter à la connaissance de l'opinion publique la suspension de l'opération d'achat de déchets plastiques que le ministère de l'Environnement a lancée.
«Porter à la connaissance de l'opinion publique la situation déplorable que vivent certains burkinabè», c'est l'objectif visé par le Collectif des associations de collectes et de commercialisation de déchets plastiques à travers la conférence de presse de ce vendredi 27 février. Selon les animatrices, les sachets plastiques non biodégradables ont été tenus pour responsables de la mort de 30% du cheptel au Burkina Faso par le ministère en charge de l'Environnement. Ce qui a incité le Burkina à adopter une loi interdisant ces matières non biodégradables. Et pour lutter contre ce phénomène qui s'est déjà installé, le ministère en charge de l'Environnement a initié un projet de traitement et de valorisation des déchets plastiques dont le lancement a eu lieu le 17 mai 2014 à Dori.
Au cours de ce lancement, poursuit le collectif, l'ancien ministre de l'Environnement, Salif Ouédraogo, avait indiqué que le gouvernement allait mettre en place un projet pilote de 3 800 000 000 de francs CFA sur trois ans, afin de collecter les déchets plastiques à travers le pays et de les recycler dans des unités qui seront créées à Ouagadougou et dans d'autres villes. «Le kilo de sachets a été fixé à 125 francs CFA selon qu'ils sont sales ou propres», a dévoilé les conférenciers. Mais de l'avis du collectif, ce projet, qui constitue un emploi vert pour les populations et qui débarrasse le pays des déchets envahissants, est mis en berne depuis peu par le gouvernement. «Depuis décembre 2014, le gouvernement a cessé de reprendre les stocks de déchets plastiques collectés et achetés à coût de millions aux mains des collecteurs que nous sommes», ont-ils déploré avant de préciser: «C'est plus de 3 000 tonnes de déchets plastiques qui sont stockés sur nos différents sites, estimés à plus de 375 millions de francs CFA. Il faut dire qu'en tant que grossistes, nous préfinançons la pré-collecte et cet investissement est de l'ordre de 300 millions de francs CFA».
Pour le président de l'Association professionnelle de valorisation de déchets plastiques (APEVA), Yacouba Belemviré, avant le 23 décembre, le gouvernement leur avait assuré qu'après les fêtes, le projet allait reprendre, «c'est ce qui a motivé davantage les gens à collecter», a-t-il fait remarquer.
Face à cette situation, le collectif demande au gouvernement de la Transition de prendre ses responsabilités car, il y va de la survie de nombreuses familles burkinabè. «Nous demandons simplement que le gouvernement honore son engagement, celui de racheter les déchets plastiques collectés», a souligné Yacouba Bélemviré, avant de prévenir que si toutefois rien n'est fait pour satisfaire cette attente, ils se verront dans l'obligation de passer à d'autres formes de revendications.
Par ailleurs, en vue de trouver une solution, le collectif a souligné qu'il a eu une approche avec le ministre de l'Environnement le 3 février 2015, qui dit avoir écrit au gouvernement. Ensuite, toujours selon lui, il a introduit une demande d'audience auprès du ministre de l'Economie et des Finances et du Premier ministère le même 3 février et attend toujours les réponses.
Madina Belemviré