Réunis au sein d’un collectif d’associations, des collecteurs de déchets plastiques non biodégradables au Burkina Faso interpellent le gouvernement de la transition sur l’arrêt de l’achat desdits déchets plastiques depuis le mois de décembre 2014. Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animé le vendredi 27 février 2015 sur l’un des sites de collecte à Ouagadougou, Yacouba Belemviré, porte-parole dudit collectif, demande au président du Faso, au Premier ministre et au ministre de l’Environnement, « de prendre leurs responsabilités ».
« Lancé le 17 mai 2014 à Dori, le projet de recyclage, de traitement et de valorisation des déchets plastiques est depuis le mois de décembre 2014, mis en veilleuse par le gouvernement de la transition », indique Yacouba Bélemviré. Selon ce projet, des associations devaient faire la pré-collecte des déchets plastiques pour ensuite les revendre au ministère de l’Environnement au prix de 125 FCFA le kilogramme.
Mais depuis le mois de décembre 2014, le projet semble grippé. Face à cette situation, les conférenciers disent ne pas comprendre ce qui se passe au sein du gouvernement de transition qui, selon eux, « n’a pas le droit de faire souffrir autant de familles ». « Nous sommes plus de 1 300 membres dans le collectif et plus de 100 000 bénéficiaires indirects », indique M. Bélemviré, qui ajoute que ce projet est non seulement bénéfique aux populations en ce sens qu’il constitue un emploi vert, mais débarrassera le Burkina Faso de ses sachets envahissants et dégradant du paysage ». A ce jour, c’est plus de 3 000 tonnes de déchets plastiques qui sont stockés sur les différents sites, pour une «valeur» de plus de 375 000 FCFA, comptabilisent les conférenciers.
Dans leurs démarches de négociation, M. Bélemviré et les siens disent avoir été reçus par le ministre de l’Environnement et déplorent qu’aucune réponse n’ai été apportée à leurs préoccupations. Les demandes d’audience auprès du Premier ministre et celui de l’Economie et des Finances sont également restées sans suite. Face à ce mutisme, le collectif « interpelle le président du Faso, président de la transition, Michel Kafando, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et le ministre de l’Environnement à prendre leurs responsabilités ». « Nous demandons simplement que le gouvernement honore son engagement, celui de racheter les déchets plastiques collectés. Sinon, nous nous verrons dans l’obligation de passer à d’autres formes de revendications », finiront-ils par dire.
Abel Azonhandé