Ouagadougou - Incriminé dans une affaire de falsification de date de péremption de près 1.300 tonnes de sodas périmés, le PDG du groupe Obouf s’est dit «prêt» à consommer publiquement ses boissons, afin de prouver leur « inoffensivité», selon une interview publiée vendredi par le quotidien privé « l’Observateur Paalga ».
« (…) Je suis prêt à boire publiquement ces boissons pour montrer qu’elles ne tuent pas, ou alors je serais le premier à mourir», a déclaré le responsable de l’entreprise suspectée, Boureima Ouédraogo dit ‘’Obouf’’, ajoutant qu’ «en dehors du changement de date (de péremption) il n’y a aucun problème».
L’observateur Paalga affirme avoir joint M. Ouédraogo hier jeudi au téléphone depuis la Tunisie où il se trouverait.
«Je tiens à réaffirmer que les produits incriminés ne sont pas dangereux pour la santé. Les résultats des laboratoires le prouveront et la vérité éclatera», a déclaré le richissime opérateur économique, soupçonné d’être proche de l’ancien régime.
La police a découvert le 19 février dernier, près de 1.280 tonnes de sodas périmés dont 2 184 072 cannettes, 372 bidons de 1,5 litre de boisson gazeuse de marque « Coca Cola », 276 boîtes de tomate concentrée de marque « Le Trésor », 10 608 canettes sans dates de péremption et 442 296 canettes dont les dates de péremption ont été changées.
Les produits périmés avaient été découverts dans la banlieue Ouagalaise dans un entrepôt appartenant au groupe Obouf.
Selon M. Ouédraogo, les boissons qui ont fait l’objet de saisie sont entrées par voie « légale », malgré que les dates de préemption fussent « presque arrivées ».
«Le laboratoire national de santé publique avait déjà fait les prélèvements. (…) Notre erreur c’est de n’être pas repartis vers le laboratoire national de santé publique pour un nouveau contrôle», a-t-expliqué.
Les enquêtes de la police avaient abouti à l’arrestation de douze personnes impliquées dans cette affaire de contrefaçon, avant que le gouvernement de la Transition ne lance un ultimatum de 24 heures (expiré depuis hier à minuit, ndlr) à M. Ouédraogo, pour regagner le pays, faute de quoi, il encourt un mandat d’arrêt international.
« Je vais me présenter à une frontière dans les meilleurs délais. Je cherche en ce moment un avion » a dit l’opérateur économique, sans doute le plus médiatisé actuellement au Burkina Faso, évoquant des difficultés de disponibilité de vol « direct » sur Ouagadougou, depuis Tunis, où il s’y trouve.
Le PDG du groupe qui dit avoir 35 années d’expérience dans la distribution des produits alimentaires, a indiqué qu’il emploie 500 personnes dans son entreprise au Burkina Faso.
« Je contribue à la lutte contre le chômage et la pauvreté. Au lieu de m’encourager, des concurrents veulent m’abattre avec une histoire de boissons périmées», s’est-il offusqué.
Jeudi soir, le procureur du Faso qui s’est saisie du dossier a annoncé l’ouverture le 17 mars prochain, d’une audience de flagrant délit pour écouter les personnes arrêtées.
Agence d’information du Burkina
ndt/taa