La délégation générale du FESPACO a déposé valises, caméras et micros à Paris le 12 janvier 2013 pour la dernière étape de la campagne médiatique européenne. Cette ville historique pour le cinéma africain a tenu toutes ses promesses. Un beau monde d’acteurs du cinéma a pris d’assaut la salle Henri Langlois de la cinémathèque française pour la conférence de presse. Le cru de la 23e édition du FESPACO a été dévoilé aux Hommes de médias présents ainsi qu’aux acteurs du domaine. Dans l’ensemble, Paris a tenu ses promesses et rendez-vous a été pris par bon nombre pour l’édition 2013 du FESPACO au cours de la semaine du 23 février au 2 mars 2013 à Ouagadougou autour du thème : « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». Michel Ouédraogo, délégué général du festival, s’est réjoui de la mobilisation et de l’intérêt porté par les autorités françaises et le monde du cinéma français au festival. C’était le 14 janvier 2013 à Paris en France.
Après Libreville et Bruxelles, « il est difficile d’imaginer la campagne médiatique du FESPACO sans l’étape de Paris », a laissé entendre le délégué général du festival, Michel Ouédraogo, au cours de la conférence de presse qui s’est tenue le 14 janvier 2013 à Paris à la cinémathèque française. Pour cette dernière étape de la tournée européenne, elle a semblé avoir réuni le plus grand nombre de participants dans une salle immense Henri Langlois de la cinémathèque nationale. Réalisateurs, comédiens, toute la chaîne du cinéma ainsi que des diplomates et des journalistes se sont retrouvés pour découvrir la 23e édition du FESPACO. L’ambassadeur du Burkina Faso à Paris, Joseph Paré, qui a salué la tenue régulière du festival, n’a pas manqué de saluer la vitalité des membres de l’équipe dirigeante du FESPACO. Pour lui, de nombreux festivals existent à travers le monde et beaucoup d’entre eux rendent hommage au cinéma africain. Dans un tel contexte, il importe que tous se mettent à la tâche afin de rendre à ce festival toutes ses lettres de noblesse. A propos du thème, l’ambassadeur Joseph Paré a fait un constat : celui que non seulement les salles de cinéma se ferment mais en plus que « nos films ont disparu des salles de cinéma ». Il faudra donc inverser la tendance, à en croire l’ambassadeur, en allant à la réflexion. Des relais sont en train d’être pris certes, mais il « faut aller à la réflexion pour d’autres actions car le temps presse », a confié l’ambassadeur.
Paris, place forte du cinéma africain
« Paris est une place forte du cinéma africain », dira le délégué général du FESPACO, Michel Ouédraogo, dans son allocution. Il en a voulu pour preuve la coopération avec des organismes français du domaine du cinéma, les médias français qui donnent de l’écho à la manifestation et bien d’autres actions soutenues par la coopération française dans le cinéma. A l’assistance, il dira que l’une des innovations majeures est sans conteste le choix par la délégation générale de faire présider les jurys par des célébrités féminines du cinéma africain. Il a requis, à cet effet, des ovations pour la présidente du jury officiel de la section long métrage, Euzhan Palcy de la Martinique, présente à la conférence de presse. « C’est un message souverain que nous transmettons à toute la communauté internationale », confiera donc Michel Ouédraogo. La parole a ensuite été donnée au directeur artistique du festival et responsable de la sélection, Ardiouma Soma, pour présenter les 101 films sélectionnés pour la 23e édition de la fête du cinéma africain, puis au délégué général pour présenter les jurys de la compétition officielle. La problématique générale de la viabilité du cinéma africain et son marché a été évoquée et au délégué général de souligner que le FESPACO se veut une vitrine des problèmes du cinéma africain. Aux acteurs de saisir l’occasion pour faire valoir la place qui est la leur au cinéma africain.
Vous avez dit Vigipirate ?
Sans conteste, la question de la sécurité est revenue sur la table au cours de la conférence de presse ; mais, que ce soit le secrétaire général du ministère de la Culture et du tourisme, Jean Claude Dioma, ou le délégué général du FESPACO, ou encore l’ambassadeur Joseph Paré, tous ont rassuré l’assistance des dispositions prises par le Burkina Faso en vue d’une bonne tenue du festival. Michel Ouédraogo, pour montrer la bonne volonté et les efforts consentis par le Burkina Faso pour la bonne tenue du festival, a confié, humoristiquement, que « même si nous n’avons pas de système de Vigipirate, des dispositions sont mises en place pour assurer la sécurité du festival ». C’est l’ambassadeur qui a ensuite expliqué que le pays a mis en place une force opérationnelle antiterroriste d’un millier d’hommes spécialement formés pour de telles opérations et déployés aux frontières afin d’éviter toute infiltration. Avec l’humour qu’on lui connaît, Michel Ouédraogo a lancé ce message aux extrémistes du Nord-Mali : « Le simple fait de la tenue du FESPACO est un message ; la seule réponse aux extrémistes est que la culture se retrouve et vit. » Cette réponse du DG du FESPACO a soulevé une salve d’applaudissements dans la salle. Le secrétaire général a tout naturellement remercié les autorités françaises, les responsables de la cinémathèque française pour la disponibilité dont ils ont fait preuve pour la bonne tenue de la conférence de presse. A l’issue de la cérémonie, ils ont été nombreux, les participants, à assaillir le responsable des festivals au FESPACO, Guy Désiré Yaméogo, pour s’informer et pouvoir prendre part à la fête du cinéma africain.
Le FESPACO 2013 en chiffre
Pour sa 23e édition, le FESPACO 2013 compte 27 membres de jury dont 14 femmes et 13 hommes, 755 films reçus dont 101 sélectionnés pour la compétition, 68 films hors compétition, 169 films à projeter au cours de la semaine, une trentaine de rencontres professionnelles, plus de 3000 médias accrédités.
La présidente du jury Etalon d’or de Yennenga
Euzhan Palcy de la Martinique, présidente du Jury long métrage
« On m’a sollicitée il y a quelques années, mais je n’étais pas disponible car j’étais en tournage. Cette année, je suis très touchée par la décision du FESPACO de me choisir. En fait, comment dire non à l’Afrique ? Vous savez, le FESPACO est un festival important pour nous, tout le continent africain et la diaspora. »
Alimata Salembéré, membre fondatrice du FESPACO
« Je suis très heureuse et fière de voir que les femmes sont à l’honneur et je félicite particulièrement le délégué général, Michel Ouédraogo, qui a eu le courage de prendre cette décision et de réussir à la concrétiser. Je ne suis pas dans l’action au FESPACO quand bien même je suis une pionnière. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai vu l’évolution positive, thème après thème et session après session, et surtout de voir que l’on a commencé avec une demi- douzaine de films africains et nous sommes à plus de 100 films aujourd’hui. Les attentes sont que les politiques qui seront là puissent définir des politiques pour notre cinéma. Je rappelle qu’en 1969, quand nous faisions les journées cinématographiques, nous tenions aucun film et aucun réalisateur confirmé. C’est seulement en 1972 que nous avons eu le premier long métrage. »