Ouagadougou - Le film "Timbuktu", chronique de la vie au Mali sous la coupe des jihadistes, sera bien diffusé au Fespaco, l’un des principaux festivals de cinéma africain qui s’ouvre samedi à Ouagadougou, a annoncé vendredi le ministre de la culture burkinabè.
Des rumeurs faisaient état ces derniers jours de sa déprogrammation pour des questions de sécurité.
"Timbuktu" a remporté sept prix lors de la dernière cérémonie des Césars en France, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Abderrahmane Sissako.
"Le gouvernement du Burkina Faso a décidé de la diffusion de +Timbuktu+", a déclaré Jean-Claude Dioma, ministre burkinabè de la Culture, lors d’une conférence de presse.
"Mais pour accompagner cela, des mesures sécuritaires renforcées vont être prises", a-t-il poursuivi, faisant état de "risques" que les autorités avaient d’abord dû évaluer avant de trancher sur la projection du film.
Le ministre a demandé à la population et aux quelque 12.000 festivaliers
attendus, dont 5.000 étrangers, de rester "sereins", rappelant sa "confiance"
envers les forces de l’ordre burkinabè, "à même de pouvoir assurer leur
sécurité".
Aucune menace particulière n’a été détectée contre le Burkina Faso ou
contre les intérêts étrangers dans le pays du fait de la projection du film,
ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l’AFP.
"Timbuktu", une chronique de la vie quotidienne dans le nord du Mali sous
la coupe des jihadistes qui l’ont contrôlé plusieurs mois en 2012, a également
été sélectionné aux Oscars dans la catégorie "Meilleur film étranger".
Le président burkinabè Michel Kafando s’était prononcé jeudi en faveur de
la projection.
Le Fespaco, l’un des plus importants festival de cinéma africain, doit se
tenir durant une semaine, du samedi 28 février au samedi 7 mars.
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