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FESPACO : quelle suite a été réservée a la déclaration solennelle de Ouagadougou de 2013 ?
Publié le jeudi 26 fevrier 2015  |  Les Dernières Nouvelles du Faso
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© Ambassade par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Le Festival panafricain du cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) a entamé sa campagne de communication en Europe par une conférence de presse le 15 janvier 2015 à Paris en France




Le colloque de la 23ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) tenu les 26 et 27 février 2013, sur le thème « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique », avait accouché d’une déclaration solennelle de Ouagadougou sur une nouvelle approche des politiques qui tiennent compte des enjeux liés à la révolution numérique et à la mondialisation des échanges. Proclamée à l’occasion par six ministres africains, cette déclaration avait été considérée comme une étape importante pour les Etats africains de prendre en main le financement de leur culture et particulièrement le cinéma. Deux années après sa proclamation, on note quelques acquis mais toujours des défis à relever.

En décidant de lancer un appel à tous les chefs d’Etat d’Afrique, les participants au colloque du FESPACO 2013 s’étaient appuyés sur deux constats forts : un retrait excessif de certains Etats du cinéma et la faible intervention de ceux-ci ou des institutions régionales et panafricaines dans le financement du secteur cinématographique et audiovisuel. La conséquence de cette situation, c’est l’effondrement du parc de salles ; la faiblesse et discontinuité de la production nationale ; l’insuffisance d’établissement, ou de réseaux de formation professionnelle spécialisée ; le non-respect des droits d’auteur et l’absence de mesures fiscales et douanières adaptées aux entreprises de la filière. La faute incombait aussi selon les participants du colloque aux organisations professionnelles des cinéastes jugées trop inertes.

En conséquence, les participants, appelaient les Etats africains à passer de la volonté politique à la décision politique à travers la mise en place d’un fonds d’avance sur recette au niveau de chaque Etat pour accroître la production. Des Etats qui étaient, en outre, priés de mettre en application sans délai les instruments juridiques et les outils contenus dans les politiques culturelles nationales existantes et d’activer les outils et les instruments régionaux déjà existants au niveau des différents regroupements régionaux et sous-régionaux, tout en garantissant la liberté d’expression de ton et de l’imaginaire, seule capable de garantir une production cinématographique de qualité.

Autre attente forte exprimée dans la déclaration, la systématisation progressive et durable de la coproduction avec l’ensemble des chaînes de télévision tout comme une Union africaine plus agissante dans le domaine de la culture en général et du cinéma en particulier, de sorte que les aides internationales viennent en complémentarité et non en substitution.

Les auteurs de la déclaration appelaient à appuyer l’initiative du Fonds panafricain du cinéma et de l’audiovisuel (FPCA) et le FESPACO, leur lieu de rencontre et de célébration des cinématographies africaines.

Les professionnels sollicitaient l’engagement personnel du Chef de l’Etat burkinabè pour être le porte-parole de ces préoccupations auprès de ses pairs et des hautes instances africaines.

Un bilan mitigé

Deux ans après cette déclaration qui a suscité beaucoup d’espoir, le bilan est mitigé à commencer par le porte-parole, le Président Blaise Compaoré, contraint de démissionner suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Une insurrection qui avait été conduite par une coalition d’hommes politiques, de culture et d’artistes… On ne dispose pas de bilan quant aux actions que l’ex-Président du Faso aurait eu à mener pour l’aboutissement de cette déclaration dont son gouvernement avait été pourtant signataire en 2013. Son successeur, Michel Kafando, semble avoir pour le moment d’autres priorités…
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