Deux semaines après les heurts entre supporters et policiers qui ont fait 19 morts au Caire, le ministre égyptien des Sports a annoncé, le dimanche 22 février dernier, que son pays avait décidé de retirer sa candidature à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017 et d’apporter son soutien à l’Algérie. Outre l’Algérie, le Gabon et le Ghana sont désormais les autres candidats à l’organisation de la CAN 2017, pour remplacer la Lybie en proie à une guerre civile. Le pays organisateur sera désigné lors du congrès de la Confédération africaine de football, qui aura lieu au Caire le 8 avril prochain.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette décision de retrait de la candidature de l’Egypte pour l’organisation de la prochaine CAN est pleine de sagesse et de réalisme, au regard de l’insécurité ambiante qui règne dans ce pays. En effet, l’Egypte, qui sait sans doute qu’elle n’est pas en mesure d’assurer la sécurité des milliers de personnes qui iront prendre part à cette grande fête du football africain, s’est ravisée. Et cette décision relève du bon sens, d’autant plus que pour de simples matchs dont l’enjeu n’est pas aussi important qu’ une CAN, on déplore souvent des morts et des dégâts matériels importants. Qu’en sera-t-il donc d’une compétition aussi prestigieuse que la CAN, qui retient l’attention de plusieurs millions de personnes à travers le monde et dont les retombées aussi bien en termes d’image qu’économiques sont si importantes ? L’Egypte dont la stabilité est mise à mal par des islamistes qui ne cessent de perpétrer des attentats meurtriers et qui pourraient profiter de l’organisation d’un tel évènement pour encore se signaler, a décidé de s’attaquer à d’autres priorités et de soutenir par solidarité régionale, l’Algérie, pour l’organisation de la grand-messe continentale.
Le retrait de la candidature de l’Egypte n’est pas seulement lié au volet sécuritaire
Mais autant il faut se féliciter du désistement de l’Egypte, autant son soutien à l’Algérie est incompréhensible. Car, en termes de violence et d’insécurité, l’Algérie n’est pas mieux lotie que l’Egypte ; elle qui n’a pas encore fini d’élucider la mort, dans des circonstances troubles, du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé. C’est pourquoi il serait souhaitable que la CAF confie l’organisation de la CAN 2017 au Ghana qui présente le meilleur profil, au regard non seulement de sa stabilité dans la sous-région Ouest-africaine, mais aussi de son poids économique. Le retrait de la candidature de l’Egypte n’est pas seulement lié au volet sécuritaire. En effet, selon de nombreux médias arabes, ce retrait s’inscrirait dans la suite logique d’un arrangement avec Mohamed Raouraoua, le président de la fédération algérienne de football (FAF) qui a décidé à son tour, de ne pas briguer un nouveau mandat au comité exécutif de la FIFA (Fédération internationale de Football Association). Même si tout cela n’est que supputations, toujours est-il que le choix se fera désormais entre le Gabon, l’Algérie et le Ghana, le 8 avril prochain ; l’Egypte ne faisant plus désormais partie des pays en lice pour abriter la CAN 2017.
Seydou TRAORE