L’Association des parlementaires européens avec l’Afrique (AWEPA) a organisé, le mercredi 5 septembre 2012, à Ouagadougou, une réunion de suivi sur l’excision transfrontalière à l’intention des parlementaires des pays de la sous-région et de l’Europe. L’objectif est de renforcer la coopération parlementaire, en vue d’accélérer l’abandon de la pratique.
Apporter son soutien à la lutte contre les mutilations génitales féminines transfrontalières. C’est l’objectif de la réunion de suivi et de sensibilisation organisée par l’Association des parlementaires européens avec l’Afrique (AWEPA), en collaboration avec l’Assemblée nationale du Burkina Faso, le 5 septembre 2012, à Ouagadougou. Cette rencontre, qui a réunit des députés et sénateurs venus des pays ouest-africains et européens, vise à renforcer, selon les organisateurs, la coopération parlementaire pour accélérer l’abandon de l’excision. Cette pratique, de l’avis de Gisèle Guigma, membre de la Commission parlementaire de l’emploi, des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, prend désormais une nature transfrontalière et concerne les filles de bas âge.
Elle a indiqué que la pratique perdure, aussi bien en Afrique qu’en Europe, malgré les différentes stratégies de lutte et nécessite une synergie d’action des parlementaires des différents pays pour venir à bout du mal. L’excision transfrontalière est bien une réalité au Burkina Faso, a soutenu Mme Guigma. « Les exciseuses se déportent des pays voisins vers nos frontières et les parents transportent les enfants vers ces frontières pour les faire exciser. Vers la région du Nord, une exciseuse, venue d’un pays voisin, a été appréhendée parce les exciseuses de la région sont traquées et ne peuvent plus s’adonner à la pratique », a poursuivi Gisèle Guigma. La sénatrice belge, Dominique Tilmans, membre de l’AWEPA, a félicité le Burkina Faso pour les efforts consentis dans la lutte contre les mutilations génitales et les textes légiférés en ce sens, mais estime que beaucoup reste à faire. « On ne peut plus accepter dans une société démocratique et moderne, qu’on mutile des femmes sexuellement pour des raisons de tradition et de culture. Beaucoup de travaux ont été faits sur le rôle des mères et des grands-mères dans la pratique. Il faut maintenant voir la responsabilité de l’homme dans l’excision », s’est indigné la sénatrice Tilmans. Selon elle, l’homme a une grande part de responsabilité dans les mutilations génitales féminines, parce que c’est lui qui exige toujours que la femme soit excisée, avant le mariage.
Cette rencontre se donne aussi pour ambition de passer en revue la contribution de l’homme à l’abandon de l’excision. La représentante du président de l’assemblée nationale du Burkina Faso, Fatoumata Diendéré, s’est réjouie du choix du Burkina Faso pour abriter cette rencontre. Selon elle, l’excision est une atteinte à l’intégrité physique de la femme et une violation de ses droits. En tant que leaders politiques, a-t-elle ajouté, les parlementaires doivent jouer un rôle important dans la lutte contre les mutilations génitales féminines qui causent d’énormes conséquences à la gent féminine. Cette réunion sera suivie par une activité de sensibilisation des communautés locales, visant à conscientiser les populations aux conséquences néfastes de la pratique et promouvoir son abandon complet, a affirmé la sénatrice belge, Dominique Tilmans.