L’artiste musicienne et chanteuse, Safoura Bassavé dite Safoura Delta, décédée des suites d’une longue maladie le 22 février 2015, a été inhumée ce mardi 24 février, au cimetière de Tabtenga à Ouagadougou.
La mort, toujours et encore elle! Elle qui n’épargne ni vieillard, ni mari, ni femme et enfant, a encore fait parler d’elle. Ainsi, elle a eu raison sur l’artiste chanteuse musicienne, Safoura Delta Bassavé qui luttait depuis quelque temps contre la maladie. Elle laisse derrière elle, des parents, la grande famille des artistes, ainsi que les mélomanes, dans le cœur meurtri à jamais. Ainsi, dans la matinée du 24 février, elle a été conduite à sa dernière demeure à Tabtenga à Ouagadougou. Pour la circonstance, les artistes burkinabè ont rendu un vibrant hommage à la disparue. De part et d’autre l’on pouvait entendre des pleurs et des cris de désarroi. Nous devrons avoir à l’esprit que nul ne peut outrepasser la décision du Tout puissant et reconnaître que « tout ce qu’il fait est bon et juste ». Ne dit-on pas que l’artiste ne meurt point lorsque ses œuvres existent ? C’est en ce sens que Safoura Delta demeurera toujours vivante à travers ses œuvres. Née d’une famille de 5 filles et de 2 garçons, c’est dans le milieu artistique qu’elle s’est forgée une carrière musicale. Issue d’une famille légendaire exclusivement musicienne appelée « les Bassavé », Safoura découvre toutes les facettes de la chanson et surtout des instruments qui l’accompagnent. Au fil des années, elle a su conquérir le cœur des Burkinabè par sa voix suave, sa passion pour la musique et sa joie de vivre. L’émotion était grande en ce moment d’au revoir à telle point que l’on pouvait à peine arracher quelques mots aux artistes et familles. Pour Awa Tapsoba, amie de la famille Bassavé, Safoura Delta était pour elle une fille. « J’ai eu à cohabiter avec sa mère en son temps et je la considérais comme une grande-sœur. Je suis meurtrie par la disparition précoce de ma fille car nous avions toujours besoin d’elle pour sa belle voix » a-t-elle dit. Avec une voix perdue à force de pleurer, elle a souhaité un repos paisible à sa fille et par la même occasion formulé des encouragements aux sœurs et frères Bassavé. Les artistes tours à tour, ont ‘’posé leur voix d’adieu’’ sur la tombe de leur sœur artiste. L’un des moments les plus émouvants et qui a donner de « la chair de poule » a été l’interprétation de la chanson « Dieu fait le reste » de la disparue : c’est un message d’espoir chanté en français qu’elle adressait à la jeunesse, afin qu’elle ne perde pas espoir dans la vie.
Aïssata Laure G. Sidibé
Témoignages :
Amety Meria, Artiste musicienne
« C’est la douleur, la mélancolie, et une tristesse qui m’animent en ce jour. La vie est un passage et nous sommes tous appelés un jour à quitter ce monde. Pour ma part, je pense que c’est le moment pour tout le monde de prier pour elle. Je souhaite qu’elle puisse se reposer en paix. Ce que je retiens le plus et que je garderai au fond de moi, c’est que Safoura était une personne très profonde, discrète à la fois, très coquette avec son sourire unique en son genre et le tout couronné par ses beaux yeux »»
Séraphine Bansé, artiste musicienne
«« Nous sommes venus accompagner aujourd’hui notre sœur dans sa dernière demeure. Safoura nous a laissé le courage car durant sa maladie, elle a su garder la foi jusqu’à la fin. Cela m’encourage à demeurer dans la foi parce que nul ne connaît ni l’heure, ni le jour de sa mort. C’est en cela que l’on reconnaît la grandeur de Dieu car lui seul savait le jour de la défunte. De ce fait, nous devrions vivre chaque jour en ayant à l’esprit qu’un jour, nous aussi nous serions appelés à être auprès du Père.
Salif Guira, Employé du groupe Fadoul
Safoura, je l’ai connu toute petite avec sa famille lorsque les membres de ladite famille tournaient dans les provinces pour des prestations et c’était une fierté pour moi de voir une famille former un orchestre. Alors, je ne me privais pas de prendre part à leurs spectacles. C’est pour montrer mon attachement à sa famille qu’aujourd’hui je ne peux rester indifférent à son deuil. D’où ma présence pour la soutenir dans cette difficile épreuve ».
Oskimo, Artiste musicien
«« Safoura Delta, je la connaissais très bien et on a même eu à travailler ensemble sur ma caravane « Oskimo tour ». C’était une artiste humble, sociable et sa disparition nous attriste, les artistes et la population dans son ensemble. Il n’y a pas longtemps nous avons subi la disparition de Auguste Lompo et voilà que ce 22 février, nous nous réveillons avec le départ de la sœur. Mais, nous disons que tous ce que Dieu fait dans la vie est bon. C’est pourquoi, je demande à tout un chacun de prier pour le repos de son âme. Personne n’ignore qu’elle est issue d’une grande famille de musiciens et comme on le dit, un artiste ne meurt jamais. Elle est avec nous, et le restera pour toujours. Que la terre du Burkina lui soit légère. Aussi, je remercie l’ensemble des artistes, des hommes de médias pour leur soutien inconditionnel et j’adresse mes vives compassions à la grande sœur, Idak Bassavé, qui aura pour tâche d’essuyer les larmes de ses frères. » »
Seydou Sana
Safoura a mené une lutte sans merci ces derniers mois contre la maladie et cela avec le concours de toute la communauté des artistes du Burkina. Depuis un moment temps nous n’arrêtons pas de parcourir les cimetières et cela devient un malaise dans la grande famille. Mes condoléances non seulement à la famille Bassavé mais aussi à tous les artistes musiciens. A tous ceux qui aiment et qui soutiennent la musique burkinabè, nous leur exhortons de nous soutenir dans nos moments de joie et de peine comme le cas présent.