Il se tient, du 24 au 26 février 2015, à Ouagadougou, un séminaire de renforcement de capacités des acteurs de la transition démocratique. Placée sous le thème : «Réussir la transition démocratique au Burkina Faso», l’ouverture des travaux a été présidée par le président du Faso, Michel Kafando.
La transition démocratique du Burkina Faso, consécutive à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2015 est chargée d’enjeux au regard de la mission confiée aux acteurs impliqués dans la conduite de cette transition. Sensibles au contexte politique et social actuel qui règnent au Burkina Faso, et dans le souci d’offrir des outils nécessaires à la réussite de cette transition, la Communauté sahélo-saharien (CEN-SAD) en collaboration avec la Fondation Hanns Seidel ont décidé d’apporter leur contribution en vue de sa réussite. Cela, à travers un séminaire de renforcement de capacités des acteurs de la transition démocratique, sous le thème : «Réussir la transition démocratique au Burkina Faso», dont les travaux ont débuté, le mardi 24 février 2015, à Ouagadougou. Ce séminaire regroupe les acteurs issus du Conseil national de la Transition (CNT), de la société civile, de la presse, des religieux et de la chefferie coutumière.
A l’ouverture des travaux, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Dr Dietrich Pohl a félicité le peuple burkinabè pour son esprit de dialogue et sa conviction démocratique qui a marqué le début d’un avenir plein d’espoir au "pays des Hommes intègres", à l’issue de l’insurrection populaire. Pour Dr Dietrich Pohl, l’Allemagne reste un ami et un partenaire fidèle du Burkina Faso, en témoigne son soutien de près de 45 milliards de F CFA afin d’éviter une rupture de son engagement dans cette phase critique que traverse le pays. «Nous fournirons également un appui à l’organisation des élections législatives et présidentielle pour l’achat du matériel électoral», a-t-il déclaré. De l’avis du Secrétaire général par intérim de la CEN-SAD, Ibrahim Sani Abani, la réussite de cette transition va exiger de l’ensemble des acteurs au cours de ce séminaire, une mobilisation intellectuelle et un engagement patriotique constant qui transcende les intérêts particuliers et partisans. «Le peuple, qui a fait appel à vous du fait de vos convictions démocratiques avérées, attend de vous, des réformes audacieuses afin que le Burkina Faso de demain ne soit pas celui d’hier», a-t-il rappelé. Car, pour le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, le grand défi est d’arriver à une bonne articulation et une bonne synergie entre les différentes institutions et les différents acteurs. Se basant sur l’expérience de son pays qui a connu aussi une transition démocratique, il a surtout suggéré de mettre l’accent sur l’aspect politique du cahier des charges de la transition. «Il faut jeter les bases d’une gestion économique moralisée en luttant vigoureusement contre la corruption et l’impunité. Il faut prendre garde à ne pas trop mettre l’accent sur les revendications sociales tendant à tirer profit de l’énorme contribution des syndicats dans la réussite de la révolution», a-t-il insisté. Quant au président du Faso, Michel Kafando, il s’est réjoui que ce séminaire s’assigne pour tâches essentielles, à travers une méthode participative, d’examiner les principaux défis de la transition en vue de rechercher les voies et moyens de les relever.
«Plus sûrement, nos capacités seront renforcées, plus rationnellement, nous nous acquitterons avec efficacité de cette mission cruciale que le peuple burkinabè nous a confiée», a-t-il martélé. Durant 72 heures, les participants auront droit à une dizaine de communications (lire encadré).
Paténéma Oumar
OUEDRAOGO