Économie
Environnement: l’agroécologie comme alternative agricole et sociale
Publié le dimanche 22 fevrier 2015 | FasoZine
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Durant quatre jours, se sont tenues sur le site de « Tang Zougou » (sur la colline en langue locale), à Betta, dans la commune de Ziniaré, au Burkina Faso, une rencontre des acteurs de terrain sur l’agroécologie. Avec pour invité d’honneur Pierre Rabhi, Français d’origine algérienne, fondateur de Terre et Humanisme, cette rencontre, qui a été soutenue par l’ONG Helvetas, vise à faire connaitre davantage l’agroécologie, une technique qui entend « concilier la réponse au besoin indispensable de se nourrir avec la nécessité vitale de préserver le patrimoine nourricier ».
Venus du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Sénégal, du Togo, du Bénin, de la France, de la Belgique et du Burkina Faso, la centaine de participants à cette rencontre à eu droit à des tables rondes sur l’agroécologie, comme « véritable alternative agricole et sociale », proposées par Pierre Rabhi. Il s’est agit donc au cours de cette rencontre, de relier les initiatives, créer des synergies entre les acteurs de l’agroécologie et réfléchir ensemble à un changement d’échelle.
Depuis l’implication de Pierre Rabhi à Gorom-Gorom dans les années 80 au Burkina Faso, l’agroécologie n’a en effet cessé de se répandre et d’exister à travers de pratiques paysannes et de l’action d’hommes et de femmes qui ont souhaité poursuivre dans cette voie. L’agroécologie, c’est la réconciliation de l’homme et de la nature. C’est la science qui, selon Pierre Rabhi, « réconcilie » l’agriculture et l’écologie et l’ensemble des pratiques qui en découlent.
L’objet de l’agroécologie n’est pas la plante, ni l’animal, ni le sol mais l’écosystème. Et même l’éco-socio-système : l’agroécologie vise à produire et à protéger écosystèmes et systèmes sociaux (au contraire de l’agriculture industrielle, productive mais destructrice de l’environnement et co-responsable de la désertification rurale et du chômage).
Et que dire des OGM ?
Cette agriculture respecte les écosystèmes et intègre les dimensions économiques, sociales et politiques de la vie humaine. « Il ne s’agit donc pas d’une approche purement technique, mais d’une approche globale ». « En agroécologie, ce n’est pas quantité ou qualité, agriculture ou écologie, ou productivité, activités humaines, ou biodiversité mais tout à la fois ».
« Les OGM sont une catastrophe et un crime contre l’humanité », pense M. Rabhi. Pour Pierre Rabhi, c’est l’humanité qui est mise en danger à travers eux. « Les OGM sont en train de détruire le patrimoine que l’humanité a mutualisé », pense-t-il.
« Même si c’est une avancée technologique comme le disent certains, c’est une avancée qui tue. C’est une honte que des gens empoisonnent l’humanité simplement parce qu’ils veulent gagner de l’argent », conclu-t-il. Il convient de noter qu’après la conférence publique que M. Rabhi a animée dans la soirée du 19 février 2015 à l’Institut français de Ouagadougou, il est attendu au Togo pour une série de conférences.
Abel Azonhandé
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