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Burkina: un proche de Compaoré confirme à demi-mot sa candidature à la présidentielle de 2015

Publié le dimanche 22 fevrier 2015 | AFP

© Ministère par DR
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, conduit la délégation du Burkina à la 69e Assemblée générale de l`ONU à New York aux Etats-Unis

Dédougou (Burkina Faso) - Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie du président déchu Blaise Compaoré, a confirmé à demi-mot samedi sa candidature à la présidentielle d’octobre au Burkina Faso, pour laquelle il apparaît comme un postulant majeur à la victoire finale.

"Je m’engage à répondre favorablement à vos appels et vous invite très bientôt à Ouagadougou pour vous présenter le projet de société qui guidera nos actions", a lancé M. Bassolé devant 2.000 jeunes hystériques rassemblés à Dédougou, dans l’ouest du Burkina Faso.

La date de l’officialisation de sa candidature n’a pas été précisée. Mais une fois qu’elle le sera, ce gendarme deviendra l’un des favoris de la présidentielle prévue dans moins de huit mois dans ce pays sahélien pauvre.

"Très bientôt, je prendrai congé de l’armée et me mettrai à la disposition de la nation", a poursuivi l’ex-chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, qui a multiplié ces dernières semaines les consultations avec les autorités religieuses, coutumières, politiques, ainsi qu’avec la société civile.

Selon ses proches, il a introduit en février une demande de mise en disponibilité de l’armée, dont l’acceptation devrait ouvrir la voie à sa candidature.

Des élections présidentielle et législatives se tiendront mi-octobre au Burkina Faso, moins d’un an après la chute de l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré, balayé après 27 ans de règne par la rue, qui critiquait son accaparement du pouvoir et le népotisme de son clan.

Malgré sa proximité avec l’ex-président, l’image de M. Bassolé reste très positive. Il a été l’un des rares dignitaires de l’ancien régime dont le domicile, pourtant mitoyen à l’Assemblée nationale - incendiée par les manifestants le 30 octobre -, n’a pas été touché.

Djibrill Bassolé a été le dernier chef de la diplomatie de M. Compaoré. Il a été le négociateur principal dans les crises pour lesquelles M. Compaoré a été médiateur en Afrique de l’Ouest. Il s’est notamment impliqué dans les négociations de paix en Côte d’Ivoire, au Togo, au Niger et plus récemment au Mali.

Cet homme posé, actuellement représentant de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) pour la lutte contre le terrorisme au Sahel, a été également médiateur conjoint ONU-Union africaine au Darfour de 2008 à 2011.

Quelque 3.000 jeunes s’étaient rassemblés mi-janvier pour lui demander d’être candidat. Un parti politique, dénommé Nouvelle alliance du Faso (Nafa), a été créé fin janvier pour soutenir sa candidature.
roh/jf/mr