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Crise à l’OTRAF Bobo : la tension monte d’un cran

Publié le samedi 21 fevrier 2015 | Le Quotidien

© aOuaga.com par Alexis Omer
OTRAF/Bobo : El hadj Seydou Bouro Sawadogo aux commandes
Vendredi 5 décembre 2014. Bobo-Dioulasso. El hadj Seydou Sawadogo, élu à la tête de l`Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) - section de Bobo - a été présenté à l`ensembles des acteurs du secteur

Saïdou Bouro est d’une humeur massacrante. Sa verve est également proportionnelle. Depuis qu’il a reçu la correspondance du président national de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF), El hadj Issouf Maïga, qui récuse son élection à la tête de la section de l’organisation à Bobo. « Le président national de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso porte à la connaissance de tous les transporteurs du Burkina, en particulier ceux de la province du Houet, Bobo-Dioulasso, que monsieur Sawadogo Saïdou Bouro qui s’est autoproclamé président de la section OTRAF du Houet, n’est pas reconnu par le bureau national », dit aussi un communiqué par voie de presse de la part de ce dernier. Grande gueule qu’on lui connaît, Saïdou Bouro répond : « Je considère votre correspondance comme nulle et non avenue ». Substance d’une correspondance, réponse datée du 19 février 2015 et parvenue à notre rédaction. En effet, la crise au sein des transporteurs de Bobo est bien réelle, avec deux bureaux exécutifs antagonistes, l’on va même jusqu’aux menaces de mort.
Après que les transporteurs ont fait le tour de la ville de Bobo, à travers une parade motorisée, pour annoncer leur président, en la personne d’El hadj Saïdou Sawadogo Bouro dit « le général », le samedi 14 février dernier, le bureau national n’a pas attendu longtemps pour mettre les points sur les « ï ». Pied de nez et missive de la part du président national, Issouf Maïga, qui considère que Bouro est dans l’illégalité, parce qu’il se serait autoproclamé, cela appuyé par un communiqué de presse (confère Le Quotidien du vendredi 20 février 2015). Réaction aussitôt de Bouro dans une autre correspondance et dans laquelle celui-ci dit se moquer éperdument de ce que le président OTRAF Ouaga dit. Bouro prétend avoir la légitimité et se dit assuré de l’approbation de la majorité des transporteurs de la ville. D’ailleurs, soutient-il, depuis que l’OTRAF existe, il n’a jamais été possible qu’un président national nomme des responsables provinciaux. Ce sont les transporteurs eux-mêmes qui élisent leur président. Depuis novembre, une crise couve au sein de la section provinciale du Houet de l’OTRAF, avec à la clé, des auto-proclamations comme président ça et là. Juste avant Saïdou Bouro, c’est Youba Zongo qui avait été présenté au public comme président de l’OTRAF Houet. Mais celui-ci semble ne pas faire l’unanimité. D’ailleurs, dans le camp adverse, l’on s’offusque, parce que Youba Zongo serait plutôt imposé par le président national avec qui il aurait de grandes affinités. Une chose est très évidente, il y a trop de gorges chaudes et certains partisans de Bouro seraient même prêts à aller à l’affrontement physique, jusqu’à la mort, si toutefois le nommé Youba Zongo insistait pour se prétendre président de l’OTRAF Bobo. Avec un peu de répentie toutefois, Saïdou Bouro sérieusement remonté contre l’attitude du président national et son « protégé » Youba Zongo, a appelé ces camarades au calme tout en invoquant également la voie judiciaire pour la résolution de cette crise Pour lui, c’est parce que ces personnes ne veulent pas l’épanouissement des chauffeurs qu’ils se battent pour occuper les postes au sein du bureau. Selon les explications de Bouro, les chauffeurs touchent de nos jours un salaire de 50 000 F CFA, ce qui est insuffisant. Bouro, lui, propose pourtant un salaire de 90 000 F CFA aux chauffeurs, toute chose qui ne ferait pas l’affaire des patrons. « S’il ne tenait qu’à moi, dès même le mois prochain, tous les chauffeurs seraient payés à 90 000 F CFA », indique Bouro. La situation de l’OTRAF Houet est très ambigüe, à tel point qu’on enregistre des personnes membres à la fois des deux bureaux. Exemple, El hadj Amza Koné qui est cité comme étant le secrétaire général du bureau de Bouro, se retrouve également dans le bureau de Youba Zongo. Mais ce dernier dit ne rien comprendre en fin de compte, puisque, selon ses propres explications, c’est Ouaga qui aurait mis son nom dans la liste de Youba. Amza Koné voudrait pourtant une réconciliation au sein des transporteurs de Bobo. Il dit être vraiment mal à l’aise au regard de la situation, et souhaite qu’il y ait une table de négociation pour mettre définitivement fin à la crise 1

Par Lassina Fabrice SANOU et Mady BAZIE