Sortie littéraire : Didier Ouédraogo met à nu les tares de la société #aOuaga

News

Art et Culture

Article

Art et Culture

Sortie littéraire : Didier Ouédraogo met à nu les tares de la société

Publié le vendredi 20 fevrier 2015 | DNF

« Poubelles de la ville » est le second ouvrage de l’Adjudant Didier Ouédraogo de l’Etat-major de la gendarmerie nationale. Il a été dédicacé ce jeudi 19 février 2015 à la salle Norbert Zongo du camp de gendarmerie de Paspanga à Ouagadougou. L’auteur entend éveiller la conscience collective et individuelle sur les maux qui minent la société.

Le second né de l’Adjudant-écrivain Didier Ouédraogo est officiellement connu. L’œuvre romanesque « Poubelles de la ville » a été présenté au public lors d’une cérémonie de dédicace qui a vu la présence de parents, d’amis et collègues, et de spécialistes de la littérature venus accompagnés l’auteur. Elle a été parrainée par Honoré Ouédraogo, le Directeur des éditions JETHRO SA. Deuxième tome d’une trilogie, « Poubelles de la ville » a été publié en 2014 dans les Editions JETHRO SA. Il a vu le jour grâce à l’appui du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA). L’ouvrage compte 118 pages et se subdivise en six chapitres. Riche d’une thématique abondante et variée, le roman traite entre autres de la mendicité et de la condition de la femme. « Poubelles de la ville » est un journal intime que Mani, le personnage central adresse à sa sœur Zoé restée au village. Mani raconte comment il a été soustrait de force de son village, Sargo, par son géniteur et confié à un maître coranique comme enfant talibé dans la ville. Dans ses différents périples, le personnage rend compte de ce qu’il voit, entend et sent. Perdu dans les méandres des rues de Sotissé, la ville, Mani devient une poubelle sur qui l’on verse tout. Confronté aux valeurs morales en déliquescence des hommes de la cité, le petit garçon se met à l’évidence, au fil du temps, de l’existence de beaucoup d’autres formes de poubelles que sont notamment l’engeance et les dépotoirs. De son analyse de l’œuvre, Noel Kaboré, spécialiste en communication et par ailleurs ami de l’Adjudant Ouédraogo, a laissé entendre que « Poubelles de la ville » est le fruit d’un constat effectué par l’écrivain « d’un monde où l’éthique est bafouée ». Pourquoi le choix d’un enfant talibé comme personnage central ? Et le communicateur de certifier que le désir de l’Adjudant Ouédraogo était de trouver un personnage ambulant qui puisse rendre compte des réalités de la ville. L’adjudant Didier Ouédraogo, l’auteur du nouveau-né a pour sa part remercié tous les acteurs qui ont concouru à la réalisation de l’œuvre. « Il s’agit d’éveiller les consciences, ce n’est pas forcément trouver des solutions. Je propose pour qu’il y ait au moins une diminution des clivages sociaux », a confié le romancier. Avant d’indiquer que le présent ouvrage se veut une continuité de sa première publication, « La fugueuse ». Aussi, Didier Ouédraogo a saisi l’occasion pour présenter un bref aperçu du roman paru en 2011 et qui n’a pas été dédicacé. Il en ressort que c’est l’histoire des déboires conjugaux de Zoé, la sœur de Mani, qui comme son frère cadet, a été soumise à la tyrannie de leur père. La prochaine sortie littéraire, a fait savoir l’écrivain, sera consacrée au parcours tout aussi difficile de la mère des deux héros.

De la biographie de l’auteur, il faut retenir que l’adjudant Didier Ouédraogo est né dans le village de Lioudougou à Kongoussi. C’est au cours de ses études supérieures à l’université de Ouagadougou qu’il a été séduit par la vie de pandore. L’écrivain rejoint alors l’école militaire en qualité d’élève-gendarme. Il est intégré dans le corps de la gendarmerie nationale du Burkina Faso depuis 1998 où il porte actuellement le grade de d’Adjudant à l’Etat-major de la Gendarmerie Nationale.

Patricia Kabré