Le président sénégalais, Macky Sall, lors d’une cérémonie mardi dernier, a, dans un discours fort imagé en langue wolof, appelé les chefs religieux musulmans à la vigilance face aux réseaux intégristes dormants, à ce salafisme rampant qui risque de faire passer par de rudes épreuves nos populations.
Par la même occasion, le successeur de Wade invitait les populations à dénoncer toute présence suspecte sur le territoire national. La situation au Mali commande en effet aux Etats de la sous-région ouest-africaine d’être sur leurs gardes, et dans ce sens, la prudence n’est pas de trop.
En effet, ils sont nombreux dans nos villes, villages et quartiers, ces intégristes qui ont depuis pris fait et cause pour les rebelles maliens et pourraient, si on n’y prend garde, se réveiller par des actions d’éclat. Si, au niveau des frontières de chaque pays, des dispositions semblent avoir été prises pour parer à toute éventualité, on ne peut pas en dire autant pour ce qui est de la sécurité intérieure.
Et en cela, on ne peut que saluer la pertinence de l’intervention de Macky Sall, car il faut ouvrir l’œil et le bon sur ces réseaux dormants qui coexistent avec nous. La menace de quelques responsables djihadistes de «frapper le cœur de la France» est là pour nous rappeler que la même menace est également une réalité dans nos cités.
C’est dire que cet avertissement ne concerne pas seulement l’Hexagone, mais aussi tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ceux-ci doivent alors faire très attention à leur sécurité intérieure, car les «barbus», qui disposent notamment de moyens financiers conséquents, n’auront pas de la peine à endoctriner le plus grand nombre dans les contrées pour passer à l’action.
Utilisant religion ou espèces sonnantes et trébuchantes pour parvenir à leur fin, les salafistes, qui revendiquent un retour à l’islam des ancêtres (en arabe Salafa dont dérive salafisme), immanquablement pourraient avoir des adeptes çà et là. Objectif : déstabiliser le maximum d’Etats.
Des risques d’attentats et d'autres actes terroristes ne sont donc pas à écarter. En ce qui concerne notre pays, Luc Adolphe Tiao a donné l’assurance de la sécurisation de nos frontières, mais qu’en est-il au plan intérieur ? Sans faire dans la psychose, il est peut-être grand temps d’inviter, à l’instar du Sénégal, tout un chacun à plus de vigilance, à plus de prudence. Ce danger est loin d’être une vue de l’esprit.
