Société
Etats généraux de la justice : Les OSC veulent des juges libres et indépendants
Publié le mercredi 18 fevrier 2015 | Le Pays
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En prélude aux états généraux de la justice, prévus pour se tenir du 24 au 27 mars 2015, le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique a organisé une rencontre avec les Organisations de la société civile. Placée sous l’égide du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC), cette rencontre qui s’est tenue le 17 février 2015, à Ouagadougou, a été l’occasion pour les OSC de donner leur avis sur l’état de la justice et de formuler des recommandations pour l’amélioration de l’appareil judiciaire.
Après Bobo-Dioulasso le 13 février 2015, c’est au tour des Organisations de la société civile de la région du Centre de faire leur diagnostic de la situation de la justice burkinabè. Un diagnostic qui aboutira à la formulation de recommandations, afin de mieux préparer les états généraux prochains de ce secteur. Réunis à Ouagadougou le 17 février dernier, à l’initiative du ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, les OSC ont pu faire une analyse critique du système judiciaire et de ses acteurs. A cet effet, les problématiques qui ont été abordées sont la question de l’indépendance véritable de la magistrature, la réhabilitation de la confiance entre les citoyens et la justice, l’accès à la justice et la compréhension du droit, le bon fonctionnement du service public de la justice et la prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires. Pour le président du Conseil national des organisations de la société civile du Burkina (CNOSC), Jonas Hien, l’initiative d’organiser les états généraux de la justice traduit la prise en compte, par le gouvernement de la transition, des raisons profondes qui ont conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. En tant que justiciable, il a indiqué que cette rencontre est, pour eux, l’occasion de voir, au niveau de la justice, ce qui marche mais aussi et surtout, ce qui ne marche pas. « Nous allons mettre l’accent sur ce qui ne marche pas et il s’agira, notamment, de la question de l’indépendance de la justice. Nous savons que le magistrat n’est pas libre de rendre un verdict, car il y a une interférence du politique dans le travail du juge », a-t-il souligné. Et d’indiquer que cet aspect est très important pour eux, dans la mesure où la justice, en tant que pilier de la démocratie, n’est pas indépendante. En plus, pour Jonas Hien, il s’agira de se pencher sur la question de l’accès à la justice.
Un système de veille pour la prise en compte des propositions
« Il y a un certain nombre de considérations qui font que le citoyen lambda, face à des difficultés, préfère se remettre au bon Dieu parce qu’il pense qu’il n’aura pas raison », a-t-il illustré. D’où la nécessité, selon lui, de travailler à mettre fin à cela, parce que la justice est au service de tout le monde, sans aucune considération. Et Jonas Hien d’ajouter que toutes ces préoccupations feront l’objet de discussions, en vue de trouver des solutions qui représenteront la contribution de la société civile aux états généraux de la justice à venir. En ce qui concerne la prise en compte des propositions des OSC, le président du CNOSC a indiqué que cette rencontre, en prélude aux états généraux de la justice, ne devrait pas s’apparenter a du déjà-vu. « C’est-à-dire ces rencontres à l’allure de folklore, aux répétitions des mêmes idées engloutissant des sommes colossales et qui, au « finish », créent plus de problèmes au peuple qu’elles ne lui apportent des solutions », a-t-il signifié. C’est pour cela, a-t-il poursuivi, que la société civile ne va pas tourner le dos à ce qui va sortir en termes de propositions. « Nous allons mettre en place un système de veille, de suivi, pour nous assurer que plus rien ne sera effectivement comme avant », a-t-il rassuré. Joséphine Ouédraogo, la ministre en charge de la Justice a, quant à elle, reconnu que la justice connaît beaucoup de problèmes. Et, cette rencontre est l’occasion pour les OSC, de pouvoir exprimer leurs préoccupations et tout ce qu’elles ont à reprocher à la justice. « C’est bon de laisser les gens s’exprimer. A partir de là, nous pourrons, ensemble, chercher des solutions. Nous pensons que cela relève d’une responsabilité collective car, si on a des reproches à faire à la justice, ce n’est pas du seul fait de la responsabilité de la justice. C’est aussi de celui de toute la société burkinabè », a-t-elle conclu.
Adama SIGUE
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