Des enfants victimes de trafic et des pires formes de travail des enfants ont été extirpés des affres de cette pratique à travers une formation en mécanique deux roues. A l’issue de la formation, ils ont été jugés aptes à exercer ce métier et ont reçu des kits et des attestations. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée le mardi 8 janvier 2013 dans l’enceinte de la mairie de Diébougou.
Des attestations et des kits complets en mécanique deux roues, voilà les lauriers remis à 20 enfants victimes de trafic d’enfants, interceptés par les services de l’action sociale de Diébougou et formés au centre provincial de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) de la Bougouriba, pendant trois ans. L’objectif de cette formation c’est de faire barrage au trafic des enfants qui prend des proportions inquiétantes, a soutenu le premier adjoint au maire de Diébougou, Zakaria Somé. « Le phénomène et les autres pires formes du travail des enfants constituent une réalité dans la commune de Diébougou », a-t-il déploré. Selon lui, les statistiques des services de l’action sociale de la Bougouriba indiquent que 33 enfants ont été interceptés en 2010. L’une des causes principales est la pauvreté des ménages avec pour corollaires la non- scolarisation et la délinquance, a-t-il poursuivi avant d’ajouter que c’est ainsi que de nombreux enfants, sont happés par les avantages illusoires de l’exode rural pour servir de mains-d’œuvre dans des plantations, des champs ou des sites d’orpaillage. Dans ces lieux, s’est-il indigné, ces enfants effectuent des travaux dommageables à leur croissance physique et morale. Pour juguler le mal, les autorités communales et les partenaires comme le Fonds enfant et l’ANPE ont décidé de s’attaquer aux racines du mal à savoir la pauvreté et l’oisiveté en initiant cette formation en mécanique deux roues pour doter les 20 enfants victimes de la traite et des pires formes de travail de compétences susceptibles de leur permettre de s’intégrer dans le tissu social et économique, a-t-il justifié.
Remise de tricycles aux CSPS
L’objectif est donc atteint, à en croire le représentant des bénéficiaires, Casimir Sawadogo, qui a affirmé qu’ils sont pétris de connaissances suffisantes pour réparer des engins à deux roues. Mieux, a-t-il fait savoir, la formation leur permettra d’améliorer leur situation économique, financière et sociale et partant, contribuer à l’essor de la commune de Diébougou. « A travers les acquis pratiques et théoriques que nous avons obtenus, nous sommes aptes à nous installer à notre propre compte ou à nous faire embaucher », a-t-il dit pour rassurer l’assistance. Débutée en 2008, c’est en 2011 que la formation à pris fin. Celle-ci s’est déroulée par des cours théoriques et pratiques, a indiqué le responsable du centre provincial de l’ANPE, Oumar Sombié, représentant le directeur régional de l’ANPE, Patrice Kabré. Les pensionnaires ont été formés durant les trois ans, en technique de réparation et de maintenance des motos. A l’issue de la formation théorique, ils ont été confiés à des mécaniciens à deux roues en activité. La formation a pris fin en 2011 mais la cérémonie de sortie a été différée jusqu’au 8 janvier 2013. Il a, par ailleurs, énuméré quelques difficultés qui ont entaché la formation. Il s’agit de l’absentéisme de certains apprenants, du manque de suivi de certains parents et du niveau relativement bas de certains apprenants qui ont eu du mal à assimiler rapidement les cours. A l’issue de la cérémonie, la mairie a profité remettre deux tricycles comme ambulance aux CSPS de Bamako et de Dankomblé.