Société
Médias et transition politique au Burkina Faso : des liaisons dangereuses entre le journaliste et le pouvoir
Publié le mardi 17 fevrier 2015 | L`Observateur Paalga
© Autre presse par Roger Nana
Transition au Burkina : le rôle des médias et des politiciens objet d`un atelier Vendredi 13 février 2015. Ouagadougou. Centre national des archives. Le Groupe d’étude et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC) organise un atelier de 48 heures sur le thème « Médias et transition politique au Burkina » |
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«Médias et transition politique au Burkina Faso». C’est le thème sous lequel s’est tenue à Ouagadougou une rencontre sous forme d’atelier de formation et de forum, organisée les 13 et 14 février 2015 par le Groupe d’étude et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC) avec le soutien financier de International Media Support (IMS). Occasion pour les participants de faire le diagnostic de la situation et de faire des prescriptions.
Que du beau monde pour débattre sur le thème «Médias et transition politique au Burkina Faso». Jugez-en vous-mêmes : Pr Serge Théophile Balima qui n’est plus à présenter, Dr Emile Baziemo (enseignant, directeur de publication d’Eveil Education), Me Bénéwendé Sankara (Président de l’UNIR/PS), Tahirou Barry (président du PAREN), Smockey (Balai citoyen), Dr Ra-Sablga Ouédraogo (directeur de l’Institut Free Afrik), pour ne citer que ceux-là. Inutile d’ajouter que les formules chocs et les tirs à boulets rouges sur la transition, sur la presse, sur les politiques, …,n’ont pas manqué.
Première salve par le Professeur Balima : «Il y a beaucoup plus de rédacteurs de papiers dans les Rédactions que de journalistes». L’enseignant qu’il est, entend, par ces propos éduquer les hommes et femmes de médias sur la nécessité de se professionnaliser car leur conscience est déterminante dans le traitement de l’information en cette période de transition parce que «le journalisme n’est pas un métier pour mineur ; il faut être adulte pour l’exercer».
Pour lui, il doit y avoir «une antipathie naturelle entre les journalistes et les politiques car ils sont comme le feu et l’essence». Tirant la sonnette d’alarme sur les «liaisons dangereuses entre le journaliste et le pouvoir», Serge Théophile Balima indique que le premier doit être ‘‘un médiateur modeste entre l’événement et le public".
Au tour du Dr Emile Baziémo d’appuyer sur la gâchette : "Dans ses rapports avec les médias, le gouvernement transitoire garde les réflexes de l’ancien système. Ce n’est pas du rôle des médias d’accompagner la transition.
La transition n’est pas une ambulance, c’est un pouvoir. Il doit être traité comme tel ! Si on décide à la place du public au nom de la responsabilité sociale, on l’a insulté !» Son remède, l’éducation du public aux médias et des gouvernants dans leurs rapports avec les médias.
Le moins que l’on puisse est que les tirs de barrage viendront des politiques et notamment de Me Sankara qui jure, la main sur le cœur, qu’ «un parti politique ne se crée pas pour corrompre les journalistes afin de parvenir au pouvoir».
«Il n’y a pas de deal entre Zida (ndlr : le PM) et les partis politiques, en tout cas pas avec mon parti», souligne aussi le président de l’UNIR/PS qui a révélé la création prochaine d’un cadre de concertation des partis politiques burkinabè (prévu en principe pour hier lundi soir). Même son de cloche chez Tahirou Barry qui, lui, pense que "les responsables des partis nouvellement créés ont un agenda caché".
RSP, journalistes, politiciens, syndicats feront également les frais des critiques du Dr Ra-Sablga Ouédraogo qui demeure convaincu qu’«après l’insurrection populaire, il faut au Burkina, une insurrection de la conscience».
Ambiance.
Hyacinthe Sanou
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