Nouna : 7 fillettes sous le couteau d’une exciseuse #aOuaga

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Nouna : 7 fillettes sous le couteau d’une exciseuse

Publié le mardi 17 fevrier 2015 | L`Observateur Paalga

Alors que les acteurs parlent de « tolérance zéro en 2015 » aux mutilations génitales féminines (MGF), la pratique fait la sourde oreille à Nouna. Pour preuve, la direction provinciale de l’Action sociale de la Kossi a été saisie dans la soirée du 09 février 2015 pour des cas d’excision au secteur 05 de ladite ville. Les victimes, au nombre de 7 dont l’âge est compris entre 10 mois et 04 ans, ont reçu ce mardi 10 février, les premiers soins et leur vie est hors de danger. Quant à l’exciseuse en fuite, elle est vivement recherchée par la gendarmerie.

« C’est aux environs de 19 heures ce lundi 09 février que j’ai été contacté au téléphone par un numéro anonyme m’informant de cas d’excision au secteur 05 de Nouna. J’ai aussitôt transmis l’information au Commandant de la brigade territoriale de Nouna dont les hommes ont procédé cette nuit aux opérations.

C’est ainsi que les fillettes excisées ainsi que leurs mères ont été conduites à la gendarmerie »,nous a raconté le directeur provincial de l’Action sociale de la Kossi. Dès lors, Moustapha Ouattara savait que c’est une chaude journée qui l’attendait ce mardi 10 février 2015. C’est la première fois qu’une telle situation se produit depuis son arrivée à la tête de la direction provinciale de l’Action sociale il y a deux ans, le dernier cas d’excision à Nouna remontant à 2011.

L’urgence, pour M. Ouattara ce matin, était de diriger les enfants excisées au CMA de Nouna pour leur administrer les premiers soins. Des soins grâce auxquels les victimes ont été mises à l’abri d’un danger imminent. Mais, le constat sur place est amer : les cas de mutilation que présentent les fillettes sont d’une certaine gravité. Ils se situent au 2e degré, c'est-à-dire que le clitoris a été entièrement amputé. Pour éviter l’accolement des lèvres, des morceaux de bois ont été mis entre les deux lèvres. Certaines victimes saignaient toujours.

Au même moment à la gendarmerie de Nouna, le commandant de brigade et ses hommes s’attelaient aux auditions des premières complices que sont les mères des victimes. Les premiers éléments disponibles indiquent que les faits se sont déroulés le jeudi 05 février 2015.

Les enquêtes se poursuivent afin de déceler toute la chaîne de ce crime. L’auteure de cette pratique est jusque-là, recherche par les forces de l’ordre. Tous les éléments d’enquête seront transmis au procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Nouna qui tranchera de cette affaire.

Alerté, le directeur régional de l’Action sociale de la Boucle du Mouhoun a effectué le déplacement à Nouna. Salifou Gnouga parle de coup dur dans le combat contre les MGF et appelle l’ensemble des acteurs à redynamiser la lutte. Un coup terrible et inattendu d’autant plus qu’au moment où les acteurs parlent de tolérance zéro en 2015, le phénomène réapparaît sous une autre tendance.

«Avant, c’étaient les filles de 13 ou 14 ans qui en étaient victimes. Aujourd’hui, nous avons des enfants de 10 mois. Alors le combat doit être encore plus rude », a déclaré le directeur provincial de l’Action sociale de la Kossi, Moustapha Ouattara.

Bouréima Badini