Société
CNSS : une étude pour mieux maîtriser les risques professionnels
Publié le mardi 17 fevrier 2015 | FasoZine
© Autre presse par DR
Prévention des risques et maladies professionnels : "La CNSS a visité 120 entreprises en 2012 et 140 en 2013" |
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Les accidents du travail et les maladies professionnels constituent une préoccupation pour les responsables en charge de la sécurité sociale au Burkina. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) veut encore le démontrer à travers une meilleure connaissance des risques professionnels et leur réparation dans les entreprises et établissements à elle affiliés. Pour ce faire, elle a lancé le 11 février 2015 à Ouagadougou, avec l’appui du Bureau international du travail, une étude sur la cartographie des risques professionnels au Burkina Faso. C’était en présence du ministre en charge de la Fonction publique, de celui de la Santé et de la Formation professionnelle.
En 2012, la Caisse nationale de sécurité sociale a enregistré plus de 1 300 cas d’accidents de travail et cinq cas de maladies professionnelles. En 2013, ces chiffres ont connu une hausse légère, notamment au niveau des accidents de travail, qui sont passés à 1 463. Mais selon les autorités en charge de la question, ces chiffres ne traduisent qu’une partie de la réalité, la collecte et la diffusion des données souffrant d’énormes difficultés. D’où l’intérêt de cette étude qui sera menée dans 410 entreprises du secteur privé structuré et dans 130 ateliers de l’économie informelle répartis dans les cinq directions régionales de la CNSS.
L’objectif, à en croire les premiers responsables de la CNSS, est de parvenir à une meilleure connaissance des risques professionnels dans les ateliers comme dans les entreprises afin de mieux cibler les actions de préventions. Avant, a expliqué M. Jean Paul Ouédraogo, la prévention se faisait tout azimut, sans cible précise. Mais cette étude, dira-t-il, « va nous donner les ressources nécessaires afin de mieux cibler nos actions de prévention, parce qu’à l’issue, on aura identifié quels sont les secteurs d’activités où nous avons le maximum de risques possibles ».
En plus, foi du directeur des risques de la CNSS, « cela va nous permettre de déterminer les secteurs d’activités prioritaires dans lesquels il faut mener des actions de prévention ». Par exemple, a-t-il expliqué, « si nous constatons que c’est dans le secteur du bâtiment et travaux publics où les accidents sont souvent peu nombreux mais très graves, nous allons prendre le temps de mener des actions sur une année, sur deux ans, dans ce secteur afin de les diminuer ».
Cette étude, qui doit s’achever en principe en fin avril 2015, devra permettre à la CNSS de réaliser un inventaire des entreprises et établissements par secteur d’activités, de présenter la participation géographique des entreprises et établissements selon leur site de production ou selon leur siège social. En outre, la CNSS pourra identifier les facteurs de risques professionnels selon la nature des entreprises, établissements et par secteur d’activités. Cette étude devras à en croire la directrice générale de la CNSS, Somkenda Traoré, conduire à l’élaboration d’une cartographie qui va permettre à son institution non seulement d’avoir une vision claire et précise des risques professionnels existants et émergents, mais également et surtout d’élaborer des programmes de prévention spécifiques en direction des branches d’activité économique les plus à risques.
La cartographie des risques professionnels a ajouté Mme Traoré, devra être dynamique avec l’intégration périodique de nouvelles données issues de la mise en œuvre des différents plans d’action de prévention. Elle permettra aussi, a-t-elle poursuivi, non seulement une meilleure orientation des activités de prévention et une adaptation des outils aux objectifs et résultats escomptés, mais aussi dans une approche pluridisciplinaire impliquant l’ensemble des partenaires sociaux et techniques, de cibler leurs efforts en fonction des objectifs prioritaires retenus.
Dans les semaines qui viennent, la CNSS va s’activer à la formation des enquêteurs et superviseurs qui iront à la collecte des données qui va durer trois semaines. Pour sa part, le ministre en charge du Travail et de la Sécurité sociale a salué le Bureau international du travail dont l’accompagnement financier va permettre la réalisation de l’étude. « Cela est la preuve d’un engagement fort qui magnifie la riche et bonne collaboration que le BIT entretien avec le Burkina », a indiqué Augustin Loada.
Pour lui, le travail, source de richesse et de développement, peut s’avérer un facteur majeur de risque pour la santé et la sécurité des travailleurs. Il poursuit son propos en soulignant que les mauvaises conditions de travail et l’absence de mesures de prévention et de protection ont des conséquences négatives sur les travailleurs et les entreprises et entravent, à la longue, le développement humain ainsi que la prospérité des nations. C’est pourquoi, a affirmé M. Loada, « le développement du système de protection sociale nous impose plus que jamais la préservation du capital santé de nos travailleurs ».
Le Pr Loada a donc invité les unités de production à s’investir dans la formation professionnelle et l’organisation scientifique du travail, mais aussi dans les questions de sécurité et santé de leurs travailleurs pour accroitre leur productivité et leur qualité de vie.
Autrement, dira-t-il, les résultats qui découleront de la présente étude n’est pas une fin en soi. Elle doit permettre à la caisse mais aussi à tous les acteurs de la promotion de la sécurité de santé de travail de mieux orienter leurs actions de prévention vers une meilleure connaissance des risques et de leur répartition spatiale.
Toutefois, a-t-il martelé, cette étude n’aura d’intérêt que si elle est suivie de programmes de prévention spécifiques en direction des secteurs d’activités ayant une forte prévalence en termes de sinistralité et d’exposition aux différents dangers.
Inoussa Ouédraogo
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