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Zéphirin Diabré : « Les Burkinabè de l’étranger doivent voter et participer à la vie de leur nation… »
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  L’Express du Faso
Transition
© aOuaga.com par G.S
Transition : la charte adoptée à l`unanimité
Jeudi 13 novembre 2014. Ouagadougou. Autorité du Liptako Gourma. Au terme d`une rencontre plénière, des représentants de la société civile, de l`opposition, des autorités coutumières et religieuses et des forces de défense et de sécurité ont adopté à l`unanimité la charte de la transition politique. Photo : Zéphirin Diabré, chef de file de l`opposition politique




En route pour la région des Cascades (Léraba et Comoé) à la rencontre de ses militants, Zéphirin Diabré a fait escale à Bobo-Dioulasso. Notamment à L’Express du Faso où il a accepté, très tôt ce matin du vendredi 13 février 2015, de répondre à nos questions. Sur le ton apaisé et responsable qu’on lui connaît ?

Vous êtes à Bobo-Dioulasso ce matin. Qu’est-ce qui nous vaut l’honneur ?

Nous sommes à Bobo-Dioulasso dans le cadre d’une activité du parti. Bobo, pour nous est une escale obligatoire qui nous conduira dans les Cascades (Comoé et Léraba) à la rencontre des militants de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Comment se porte votre parti à Bobo-Dioulasso ?

C’est à vous de me le dire puisque vous êtes ici. Mais je pense que l’UPC se porte bien car, aucun parti ne peut avoir la prétention de se porter très bien. Parce qu’il y a toujours un travail immense à faire. Aux dernières consultations nous avions remporté un siège de député, nous ambitionnons d’en avoir un de plus aux prochaines consultations.

Vous venez de rentrer de l’extérieur. Où étiez-vous et qu’est-ce que vous êtes allé faire ?

J’étais en Afrique australe dans le cadre de mes activités de consultant dans le secteur minier.

Vous avez les nouvelles de votre compatriote Blaise Compaoré depuis qu’il a quitté le pouvoir en octobre dernier ?

Non, je n’ai pas de ses nouvelles. Mais, je suis surpris que vous me posiez la question !

Pourquoi pas parce que c’est un Burkinabè comme les autres non ?

Vous vous avez de ses nouvelles ?

Oui et non, je suis ce que l’actualité et les gens disent

Moi aussi, c’est ce que j’ai comme information. Quand on dit que vous avez des nouvelles de quelqu’un, c’est que vous vous parlez.

Donc vous n’avez pas parlé depuis ?

Non, je n’ai pas de contact avec lui et puis je ne sais pas pourquoi vous pensez qu’on puisse avoir des contacts avec lui.

Le Régiment de sécurité présidentielle a défrayé la chronique ces derniers temps. Au sein de l’ancien Chef de file de l’opposition vous avez eu une déclaration. Mais particulièrement qu’est-ce que Zéphirin Diabré en pense ?

Moi, je suis solidaire de ce que nous avons dit au sein de l’ancien CFOP. Dès lors, on ne peut pas avoir une position à l’individuel. Mais il y a un certain nombre de principes qui sont très clairs. La fonction de surveillance ou de protection d’un chef d’Etat par un régiment est une fonction qui n’a pas sa raison d’être. Maintenant, c’est de voir qu’est-ce qu’on fait du corps qui était là. Il y a plusieurs hypothèses. On peut dissoudre le corps et disperser les éléments dans d’autres corps, comme on peut le réformer et lui assigner d’autres missions. Mais, c’est à l’Etat-major de définir ce qu’il faut faire.

Mais vous, Zéphirin Diabré, qu’est-ce que vous pensez ?

C’est ce que je vous ai dit. Dès qu’on a une position commune, ça n’a plus de sens que quelqu’un, moi surtout qui ai été chef de file de l’opposition, aie une position personnelle. Si, le collectif n’avait pas parlé, là j’allais donner ma position. Ce qui est clair, c’est que l’opinion s’est exprimée et a demandé la dissolution du RSP. On la comprend parce qu’elle estime que la transition a été prise en otage. Pour elle, c’est la solution pour ne plus avoir demain ce genre de problème. J’imagine que le président de la transition et son Premier ministre sont en train de travailler à résoudre cette affaire.

La transition est en cours depuis plus de trois mois. Si on vous demandait de l’apprécier par rapport à ce qui a déjà été fait ?

D’abord j’avais dit que je jugerai la transition sur pièce. C’est-à-dire sur la base des objectifs qu’elle s’est assignés et sur la base des réponses qu’elle va apporter à ces objectifs-là. Je dois vous dire que le plus gros objectif est la préparation des élections de novembre. On n’y est pas encore, mais à mi-parcours, on peut porter un jugement globalement positif sur la manière dont les choses évoluent. Rien n’est parfait. Surtout que dans ce cas, nous avons à faire à des hommes et à des femmes dont certains n’étaient pas expérimentés dans la gestion des affaires de l’Etat. Tout le monde est allé dans cette affaire-là, y compris l’opposition, sans préparation. Vous comprenez donc qu’on improvise en permanence. C’est ce qui explique çà et là des couacs. Mais, tout compte fait, cela ne remet pas en cause ce qui a été fait par le président de la transition et le Premier ministre.

Le vote des Burkinabè de l’étranger oppose en ce moment la classe politique et même la société civile. Vous avez votre point de vue sur la question ?

Au niveau de l’ex-CFOP, c’est une question que nous avons examinée dans tous ces contours. D’abord, il faut retenir que c’est nous opposition qui avions demandé et exigé le vote des Burkinabè de l’étranger. Ceux qui en sont aujourd’hui les avocats défenseurs n’étaient pas très d’accord parce qu’ils estimaient que les Burkinabè de l’étranger étaient acquis aux thèses de l’opposition.

Deuxièmement, les gens, même s’ils sont d’accord sur le principe et le fait que cela se passe au cours des prochaines élections, se sont mis à se poser un certain nombre de questions après les justifications données par la Commission électorale nationale indépendante et le gouvernement. Est-ce qu’on a bien préparé le terrain ? Aujourd’hui par exemple, qui peut dire exactement combien de Burkinabè il y a à l’étranger ? Combien ont été recensés et avec quel document ? Il y a quand même un travail préalable à faire.

Mais des voix s’élèvent pour dire qu’on n’a pas besoin de savoir le nombre de Burkinabè à l’étranger avant de leur permettre de voter

Si on ne sait pas combien ils sont, quelqu’un peut fabriquer de faux documents et les donner à des non-Burkinabè qui vont voter pour lui. A supposer que dans un pays on recense 100 000 Burkinabè et que le jour du vote 200 000 se présentent devant le bureau de vote avec des cartes d’identité burkinabè, ça pose problème. Si on ne l’a pas fait avant, comment il faut savoir le nombre exact. C’est pourquoi il faut recenser. Ce sont des préalables. Alors, si on doit faire tout cela, il n’est pas sûr qu’on tienne dans le délai de novembre. Ce sont des questions pratiques et matérielles qui font que le gouvernement et la CENI pensent qu’il faut ramener ce vote-là à plus tard. Sinon, pour nous, c’est un principe acquis. Les Burkinabè de l’étranger doivent voter, ils doivent participer à la vie de leur nation.

Zéphirin Diabré a récemment dit que sa candidature à la prochaine élection présidentielle est un secret de polichinelle. Est-ce à dire que vous vous êtes autoproclamé ?

Non ! Cela ne veut-il pas dire que vous tous vous serez surpris si je ne suis pas candidat ! Peut-être j’appartiens à cette catégorie d’hommes politiques (nous ne sommes pas nombreux) pour qui, et pour vous les observateurs, il va de soi au regard de leur parcours et du combat politique qu’ils ont mené. Par contre, pour d’autres, ce sera une surprise de les voir sur la ligne de départ. Mais, pour ce qui me concerne, l’opinion s’attend à ce que je sois candidat. La seule chose à laquelle elle ne s’attend pas, c’est que je ne sois pas candidat.

Salif Diallo a déclaré il y a quelque temps, qu’il n’y aura pas de premier tour, ni de second tour à la prochaine présidentielle. Pour lui, ce sera un « demi-tour ». Qu’en dit Zéphirin Diabré ?

Moi, je ne suis pas Dieu. Par conséquent, je ne dis pas les résultats des élections à l’avance. La seule chose que je demande à Dieu, c’est d’arriver aux élections vivant et bien portant. Après on verra. Dans tous les cas, au soir des élections, on saura qui a gagné quoi.

A supposer que vous vous retrouvez au second tour où il faut faire des alliances ? Avec qui allez-vous composer ?

Quand on arrive au second tour, tout se recompose. Il y a des gens qui ne vous ont pas soutenu au premier tour, mais qui viennent vous soutenir au second tour. Pour l’instant, on n’a rien à dire. L’essentiel est quand on y sera, dans les tractations, entre le premier et le second tour, on redessine les alliances. Dans tous les cas, il est clair que dans toutes les configurations, l’UPC compte rassembler toutes les forces de progrès qui partagent les idéaux pas très éloignés des nôtres afin que demain nous puissions efficacement gérer le Burkina Faso.

Mais au cas où c’est vous qui devriez apporter votre soutien à un candidat ?

Là aussi, je ne sais pas quelle sera l’hypothèse. Parce que ça dépendra des deux candidats qui se retrouveront au second tour. Pour l’instant, on ne peut pas dire plus que cela.

Un second tour MPP/CDP par exemple.

Le moment venu, on verra. Dans tous les cas, c’est ce que vous, vous dites. Je ne peux pas me poser ces questions pendant que nous sommes au mois de février alors que l’élection a lieu en novembre.

Tout se prépare quand même dès maintenant ?

Oui, on se prépare. Mais on n’est pas obligé de vous dire les démarches qu’on va faire.

Une conclusion pour mettre fin à cet entretien ?

C’est de vous remercier, vous de L’Express du Faso que je lis. J’apprécie énormément vos analyses, le ton caustique que vous utilisé... Je ne peux que vous encourager à poursuivre dans cette lancée. Nous sommes des libéraux, donc les plus grands défenseurs que l’on puisse trouver sur cette terre-là en matière de défense des libertés d’expression et d’association. Sur ce terrain, vous avez un allié que nous sommes.

Interview réalisée par
Mountamou KANI
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