Politique
Léonce Koné, président du directoire du CDP : « nous avons perdu le pouvoir, mais nous allons le reconquérir… »
Publié le lundi 16 fevrier 2015 | Le Pays
© aOuaga.com par Séni Dabo
CDP : le Bureau politique tient sa 53e session Samedi 31 janvier 2015. Ouagadougou. Stade du 4-Août. Le Bureau politique national (BPN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tient sa 53e session après l`insurrection populaire de fin octobre 2014. Photo : Léonce Koné, président du directoire du CDP |
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Les militants CDP de la Comoé entendent bel et bien être de la partie lors des élections d’octobre 2015, en dépit, disent-ils, des turpitudes qui sont menées actuellement contre la candidature de certains militants du parti. Ils l’ont fait savoir lors de la conférence provinciale du parti tenue à Banfora le 14 février 2015, à laquelle a pris part une forte délégation venue de Bobo-Dioulasso dont l’ex-maire de ladite ville, Salia Sanou, l’ex-président du conseil régional des Hauts-Bassins, Alfred Sanou, et les ex-députés Aboubacar Sanou et Alfred Traoré.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) reprend du service dans la Comoé. En effet, après le rendez-vous du 7 février 2015, c’est finalement le 14 du même mois que ses militants, venus des 9 départements que compte la province, ont tenu leur première conférence provinciale post- insurrectionnelle. A cette occasion, Léonce Koné, actuellement président du directoire national, était physiquement présent. Il n’est pas arrivé seul dans la cité du « Paysan noir » car, il avait à ses côtés des bonzes du parti venus de Ouagadougou et de Sya, parmi lesquels, l’ancien maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, l’ancien président du Conseil régional, Alfred Sanou, les ex-honorables députés Aboubacar Sanou et Alfred Traoré. C’est à Bounouna, à la périphérie de la ville de Banfora que les militants, qui en voiture, qui à mobylette, sont allés les accueillir vers 14 h, bravant du même coup la rumeur mettant en garde contre un tel accueil à Léonce Koné. Sous un soleil de plomb et des coups de klaxon, ils ont été accompagnés directement au palais du chef de canton de Banfora, Yoyé Héma à qui ils sont allés demander des bénédictions pour que le Burkina continue de connaître la paix qui l’a toujours caractérisé. Du palais, la délégation a rallié les ruines du siège du CDP où, malgré l’inconfort visible à l’œil, les militants de l’ex-majorité, estimés à plus de 600 personnes, ont décidé de tenir leur conférence provinciale faite uniquement de déclarations.
« Après la tempête, il est de bon ton que les laboureurs reprennent le travail »
Tour à tour, le porte-parole de la section provinciale, Abdoulaye Soma, la représentante des femmes, Bibata Koné, celui des jeunes, Oumar Ouattara, et des sages, Salif Barry, ont réaffirmé leur adhésion au parti et leur engagement à travailler pour qu’il rayonne à nouveau. Le premier intervenant, Abdoulaye Soma, longuement ovationné après son mot, a fait savoir que durant les deux derniers mois, il était difficile de se réclamer militant du CDP. Mais, a-t-il renchéri, la tempête est maintenant passée et il est de bon ton que les laboureurs reprennent leur travail. « Votre présence, ici et aujourd’hui, nous rassure et nous galvanise à nous engager pour ce puissant parti qui a tant fait pour nous et pour tout le Burkina », a-t-il ajouté. Pour lui, l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, avec son corollaire de mort de jeunes, a certes été douloureuse pour eux militants du CDP, mais à présent, c’est le futur qui les préoccupe, à savoir comment faire pour reprendre leur place sur l’échiquier national et international. A cette inquiétude, le président du directoire national, Léonce Koné, a informé les militants de la signature très prochaine d’un accord avec une dizaine de partis, avant d’apporter une réponse sans équivoque. « Nous avons perdu le pouvoir il y a 3 mois, mais nous allons le reconquérir grâce à votre mobilisation qui va grandissante et qui se trouve être la même dans les autres régions du pays », a-t-il-lancé, sous un tonnerre d’applaudissements. Pour lui, le CDP a toujours été un parti de paix et de développement. C’est pourquoi son fondateur, Blaise Compaoré, a décidé de quitter le pouvoir le 31 octobre 2014, non pas parce qu’on l’en a chassé, mais parce que ne voulant pas tuer des jeunes burkinabé pour se maintenir au pouvoir. Dans tous les cas, a poursuivi Léonce Koné, on ne bâtit rien sur la trahison. « Que ceux qui ont quitté le CDP pour aller créer d’autres partis, en pensant revenir au pouvoir, sachent que nous allons les battre aux élections d’octobre prochain », a-t-il conclu.
Une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités de chacun
A propos justement d’élections, les derniers développements de l’actualité nationale faisant état de la prise de dispositions devant empêcher la participation des dignitaires de l’ex-parti au pouvoir, ont été commentés par les conférenciers. Pour l’ex-député, Aboubacar Sanou, si cela advenait, ce serait une confiscation pure et simple des droits civiques de certains de leurs militants. « On nous accuse d’être responsables d’une situation. Nous disons certes oui, mais avant d’indexer quelqu’un, nous aurions souhaité qu’une commission d’enquête indépendante soit mise sur pied, pour dire qui est mort de quoi, comment et où. Il faut qu’on nous dise aussi qui a incendié quoi et comment, car, seule une commission d’enquête indépendante peut permettre au peuple burkinabé de savoir qui est responsable de quoi », a martelé l’ex-député Sanou. Pour lui, le CDP a effectivement repris ses activités, mais il y a lieu de s’inquiéter face à l’activisme de certains leaders d’organisations de la société civile, appelant à sa non-participation aux élections. « Sommes-nous sûr que les réformes en cours au niveau de la justice ne vont pas empêcher certains d’entre nous de jouir de leurs droits civiques ? », a-t-il demandé aux membres du directoire, avant d’ajouter qu’il se susurre que tous ceux ayant soutenu d’une manière ou d’une autre la modification de l’article 37 seront empêchés d’aller aux élections. A son avis, cela n’a aucun fondement juridique. Par conséquent, il sied de s’organiser, afin de sauvegarder leurs droits civiques et par la même occasion, de faire comprendre à certains de leurs camarades ayant quitté le parti parce que ça n’allait pas, que s’ils seront candidats, c’est grâce à leur lutte. Selon l’ex-député Sanou, le parti doit recruter de nouveaux militants. « Ce qui s’est passé les 30 et 31 octobre 2014 a eu des répercussions sur le parti. Nous avons perdu des militants et nous devons en recruter, en faisant un travail de fourmis ».
Mamoudou TRAORE
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