Conformément à la directive du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, le préfet du département de Pa, Tiga Valéa, a convoqué les conseillers municipaux nouvellement élus, le mardi 8 janvier 2013 pour l’élection du maire et des autres membres du conseil. Si pour les autres postes il n’y a pas eu de difficulté, le poste de maire, quant à lui, a suscité des polémiques.
Après lecture des textes régissant les élections par le préfet de Pa, Tiga Valéa, un bureau a été mis en place pour diriger les travaux. Ce bureau avait pour président, Seydou Niougou et pour secrétaire de séance, Daouda Niampa. Une fois le bureau installé, les votes ont commencé. Pour le poste de maire, deux candidats se sont présentés, en l’occurrence Mme Christine Bonou/Tianou (maire sortant) et Lucien D. Imien, tous deux du CDP. Chacun des candidats a choisi un bulletin. Le bulletin vert représentait Mme Bonou et le blanc, M. Imien.
Chaque électeur devrait détenir un bulletin de chacun des prétendants au poste de maire. Tous les conseillers ont effectué le vote. A l’issue du dépouillement, au premier tour, les deux candidats étaient à égalité, avec 10 voix chacun. Il a fallu recourir à un second tour, afin de les départager. « Au second tour, il s’est trouvé qu’après le dépouillement, on a retrouvé 21 bulletins alors que nous sommes 20 conseillers », a soutenu Imien Lucien, qui poursuit que « bizarrement, dans une enveloppe, il est ressorti deux bulletins de même couleur (vert), chose anormale ».
Les propos de M. Imien ont été corroborés par Elie Sawadogo, conseiller ADF/RDA, qui affirme que : « lors du dépouillement, au deuxième tour, on a retrouvé dans une même enveloppe, deux bulletins de même couleur, c’est-à-dire couleur verte. C’est en ce moment qu’il y a eu problème ». Cela a créé une dissension au sein des conseillers. Pour les uns, comme il s’agit de bulletin de même couleur, il fallait les considérer comme une seule voix. Pour les autres, il fallait purement et simplement reprendre cette seconde phase.
Au regard de cette situation, M. Imien dit s’être opposé à la validation des élections et a demandé leur reprise. Son adversaire, Mme Bonou, qui a été réélue maire, n’était pas de cet avis.
Faute de consensus entre les conseillers, le préfet de Pa a été saisi. Ce dernier, selon M. Lucien D. Imien, aurait également demandé la reprise du deuxième tour, mais rien n’y fit, le maire sortant s’y étant catégoriquement opposé. Le haut-commissaire ayant été saisi, a effectué le déplacement et aurait également demandé la reprise du second tour.
Les choses n’ont guère évolué, le maire sortant ayant refusé cette éventualité. « Sur ce fait, j’ai donc pris la résolution de recourir à la justice et exigé que cela soit mentionné sur le PV », a déclaré M. Imien, avant de poursuivre : « à ma grande surprise, on a affiché les résultats déclarant Mme Bonou élue au poste de maire de Pa ».
Se sentant lésé, M. Imien a déposé auprès du tribunal administratif de Boromo, un recours pour l’annulation de l’élection du maire de Pa, en date du 8 janvier 2013.
Le préfet de Pa rencontré n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire. Quant à Mme Bonou, joint au téléphone, elle admet qu’une enveloppe contenait deux bulletins de même couleur, mais que cela ne saurait entacher la régularité du vote.
L’affaire étant portée en justice, tous les regards sont maintenant tournés vers le Palais de justice de Boromo. Le conseil municipal de Pa est composé de 20 membres dont : 12 du CDP, 4 de l’ADF/RDA, 2 de l’AND /PJS et 2 du PDS/METBA.