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Burkina : Kafando rejette le "diktat" de la garde présidentielle
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  AFP
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© Présidence par DR
Le Président du Faso, Michel Kafando, a pris part à la 24è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine(UA) à Addis Abeba les 30 et 31 janvier 2015




Ouagadougou- Le président burkinabè Michel Kafando a rejeté jeudi le "diktat" de la garde présidentielle qui, en réclamant début février la démission du Premier ministre Isaac Zida, avait provoqué un début
de crise politique au Burkina Faso.

"Cette crise nous aura révélé le refus du peuple de se laisser caporaliser, de se laisser imposer un diktat par une fraction de l'armée", écrit le président Kafando dans une déclaration communiquée jeudi à la presse.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Ouagadougou pour demander la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'un des piliers du régime de l'ex-chef de l'Etat Blaise Compaoré, balayé fin octobre par la rue après 27 ans de règne.

"La transition est l'émanation de la volonté populaire. Vouloir l'entraver par la coercition ou la violence, c'est s'attaquer en direct au peuple", a poursuivi Michel Kafando, dont le régime intérimaire est chargé de conduire le Burkina vers des élections en octobre.

Mercredi dernier, des éléments du RSP, qui réclamaient la démission du Premier ministre Isaac Zida, avaient provoqué la suspension d'un Conseil des ministres. Le lieutenant-colonel Zida, numéro 2 de ce corps d'élite, avait auparavant en décembre publiquement réclamé sa dissolution "pure et simple".

Cette action du RSP aurait pu avoir des conséquences "désastreuses" pour la transition démocratique, a estimé M. Kafando, qui a indiqué attendre "d'ici trois mois" un plan de réforme de la garde présidentielle.

Le régiment d'élite avait ensuite renonçé toutefois à la démission du Premier ministre Zida, contre la promesse de sa non-dissolution. Des militaires et politiciens ont indiqué que le RSP pourrait à terme être
réaffecté à des opérations de lutte anti-terroriste.

L'affaire prend aussi une connotation politique. "Beaucoup soupçonnent le gouvernement Zida de rouler pour un parti politique", a commenté un politologue interrogé par l'AFP. Des rumeurs lient en effet certains ministres au Mouvement pour le progrès (MPP), une formation dirigée par Roch-Marc Christian Kaboré, qui, après avoir été Premier ministre de Blaise Compaoré, était devenu l'un de ses opposants.

"Démanteler le RSP constitue pour ce parti un gage de sécurité lorsqu'il sera au pouvoir, parce qu'à tort ou à raison, le RSP est vu comme un appendice du président Compaoré et certains pensent qu'il pourrait être un moyen de déstabilisation des régimes à venir", a observé cet analyste.

roh/jf/jpc
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