Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Enseignement technique et professionnel : «Le ministère avait déjà pris les précautions», dixit Pr Filiga Michel Sawadogo
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  Sidwaya
Gouvernement
© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact
Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact. Photo : Filiga Michel Sawadogo, ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur




Suite à la manifestation de lycéens le lundi 2 février 2015 devant le ministère des Enseignements secondaire et supérieur pour exiger, entre autres revendications, une dotation en matière d’œuvre, le ministre Filiga Michel Sawadogo nous a accordé un entretien dans lequel il donne des réponses aux revendications des élèves.

DCPM : Que demandaient les élèves au cours de leur manifestation de ce matin et quelles réponses leur avez-vous données ?

Filiga Michel Sawadogo (F.M.S.) : L’objet de la manifestation de la coordination des sections de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO) des lycées professionnels, concernait principalement l’enseignement technique et professionnel. C’est un type d’enseignement qui nécessite des moyens un peu plus importants que l’enseignement général. C’est un type d’enseignement qui est d’ailleurs extrêmement important pour le pays, j’allais dire pour tous les pays du monde. Vous savez, l’enseignement technique et professionnel vient compléter l’enseignement général pour le développement économique et social d’une nation. Le premier élément de leurs revendications concerne la matière d’œuvre que les élèves utilisent au cours de leurs travaux pratiques.

Ce sont par exemple du bois pour la section menuiserie, des écrous pour la mécanique, des tissus en couture, etc. Mais par rapport à ce premier point, le ministère avait déjà pris les précautions, même si nous sommes en retard, car ce matériel était attendu depuis octobre. Les raisons du retard s’expliquent par le fait que de précédentes commandes du ministère n’avaient pas été payées, et les fournisseurs ne consentaient pas à livrer une avance de fournitures nécessaires aux besoins des différents établissements techniques et professionnels. Comme deuxième point de leurs revendications, les élèves demandent l’ouverture des suites des filières de formation parce qu’il y a des filières où après le CAP ou le BEP, il n’y a pas possibilité de continuer les études. Les élèves souhaitent poursuivre jusqu’au Baccalauréat professionnel.

Là-dessus, nous avons promis de faire des efforts tout en sachant que nous ne pouvons pas donner totalement satisfaction dans l’immédiat, compte tenu des moyens financiers du pays car l’ouverture de nouvelles filières supposent la construction de salles de classes et leur équipement ainsi que le recrutement suffisant de professeurs pour lesdites filières. Mais, je rassure que des efforts seront faits et j’espère que les élèves sauront apprécier cela à sa juste valeur. La troisième revendication concerne les frais que les élèves payent dans le cadre de leurs stages. Le montant de ces frais varie d’un établissement à un autre et gravite autour de 18 000 et 19 000 francs CFA. Ces frais ont été institués pour aider à supporter les charges liées aux différents stages qui nécessitent des équipements et des déplacements d’enseignants encadreurs. Nous avons décidé d’harmoniser le montant et de le ramener à 10 000francs.

Nous pensons que cette proposition est raisonnable et acceptable. Un autre point, le quatrième, touche les questions de bibliothèques, de manuels de l’enseignement technique, de la vétusté de certains locaux. Il y a également le problème de wifi qui devient un problème général qui se pose même dans les universités et dans tout le pays. Sur ce plan, le gouvernement étudie la question de façon globale. En ce qui concerne les bâtiments, nous pensons également pouvoir en rénover certains. Concernant les ouvrages, des commandes avaient été faites. Malheureusement, nos magasins ont été pillés lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre et les ouvrages emportés. Nous allons y remédier. Nous allons demander aux enseignants de produire des ouvrages avec l’appui des associations des parents d’élèves et de l’Etat. Le dernier problème concerne la suppression de l’âge limite pour la poursuite des études dans l’enseignement technique.

Les choses ont changé radicalement parce que dans le temps, c’était des élèves âgés de 14 à 15 ans qui étaient orientés dans l’enseignement technique. Actuellement on en voit qui font l’enseignement technique à 11 ou 12 ans. Ce qui est d’ailleurs normal pour ce type d’enseignement car cela peut permettre dans certaines conditions, aux élèves de pousser les études jusqu’au doctorat ou à des diplômes professionnels de haut niveau. Mais, il y a aussi le problème des élèves admis à l’âge de 15 ans et qui, pour des raisons diverses, éprouvent des difficultés à faire le Bac professionnel. Là-dessus, comme cela ne concerne qu’un groupe limité d’élèves, nous pensons que nous pouvons les gérer pendant une période transitoire de trois ans, jusqu’à ce que le problème s’éteigne et que les intéressés puissent accéder au niveau d’enseignement qu’ils souhaitent pendant ce temps. Au total, nous pensons avoir fait le tour de la liste de leurs revendications de façon réaliste. Et nous nous engageons à tout faire pour régler ces problèmes assez tôt, notamment en ce qui concerne la matière d’œuvre qui doit être disponible dès la rentrée.


DCPM : Les élèves prétendent avoir durci le ton parce que leur demande d’audience n’a pas été traitée favorablement. Qu’en dites-vous ?


FMS : Il peut avoir eu un certain flottement dans la gestion de leur demande d’audience. Toujours est-il qu’ils avaient été reçus par un conseiller technique qui les a écoutés. Mais au cours de cet entretien, il avait été seulement question de matière d’œuvre. Ainsi, à notre niveau, nous avions mis toutes nos énergies pour pouvoir régler la question de la matière d’œuvre en attendant de les recevoir. Entre temps, le conseiller technique a tenté de les contacter avec le numéro téléphonique qu’ils avaient donné pour les joindre, sans succès. Pendant qu’il cherchait d’autres voies et moyens pour les joindre, le vendredi 30 janvier, il reçoit un préavis de grève pour ce lundi 2 février.

Certes, l’on peut dire que l’on n’a pas géré le dossier au mieux, mais je pense que les élèves, dans leur propre intérêt, gagneraient à être plus patients et à poser leurs problèmes à temps, avec exhaustivité et sans perturbations. Ce qui nous permettra de répondre à leurs préoccupations avec efficacité et pertinence tout en favorisant le déroulement normal des cours ainsi que le fonctionnement des services. Nous sommes très conscients de l’importance du volet enseignement technique et professionnel et nous devons tous nous investir pour changer la situation en faveur de notre jeunesse.


Direction de la Communication et de la Presse ministérielle
Commentaires