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L’ex-capitaine Bayoulou à propos du prétendu coup d’Etat de 2003
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  Le Quotidien




« La sève nourricière de la ‘’Compaorose’’ était les faux complots et nous en avons été victimes »
En octobre 2003, alors qu’il était à l’intendance militaire, gestion Bobo Dioulasso, le capitaine Boulédié Bayoulou est convoqué, manu militari, à Ouagadougou, notamment à la gendarmerie. Là, il lui est notifié d’être en train de préparer un coup d’Etat avec d’autres frères d’armes. Jugé, il écope d’une peine d’emprisonnement ferme de 6 ans. Après cette peine, il s’exile en Côte d’Ivoire où il eu l’idée de s’investir dans le social en créant l’Association des Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur pour le développement (ABED). Laquelle association dont le siège, au quartier Karpala, a été inauguré le 7 février dernier. Au cours de cette cérémonie, l’ex-capitaine est revenu sur cette tentative de coup d’Etat qu’il qualifie de « faux complot » du régime Compaoré.
Ce fut une tentative de coup d’Etat spectaculaire dont les contours et les non-dits avaient laissé tout le monde perplexe. 12 ans après, l’ex-capitaine qui est président de l’Association des Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur pour le développement (ABED), se souvient toujours. « J’ai un pincement au cœur quand j’attends parler de l’évènement de 2003 », dit-il, à la première question sur cette affaire de tentative de coup d’Etat. En tout cas, l’opinion aura suivi, non sans des interrogations, le procès de la tentative de coup d’Etat. 13 personnes étaient à la barre du tribunal dirigé par le juge Franck Compaoré. Au bout d’un procès marathon, 7 personnes sont condamnés. Le capitaine Boulédié Bayoulou écope de 6 ans de prison ferme. Ses frères d’armes dont le capitaine Luther Diapagri Ouali, le sergent Babou Naon et le caporal Bassana Bassolet, sont également cloués par le juge.
Au sortir de sa prison, le désormais ex-capitaine s’exile en Côte d’Ivoire où il passera quelques années. De là-bas, il crée l’Association des Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur pour le développement (ABED). Pour autant, il n’a pas oublié ces événements d’octobre 2003.
En effet, martèle-t-il, « en son temps, nous avions surnommé le régime de Blaise Compaoré, de compaorose. Sa sève nourricière était les faux complots et nous en avons été victimes ». «Je ne parle même pas d’un coup d’Etat, mais d’utilisation politique. J’ai été victime d’une utilisation politique à laquelle je ne suis ni de près ni de loin mêler », se justifie l’ex-capitaine qui s’interroge : « Comment voulez-vous qu’un intendant comme moi, puisse quitter Bobo, sans armes, sans militaires et venir attaquer un Régiment de sécurité présidentielle qui, jusqu’à preuve du contraire, était très bien armé ? ». « Comment comprendre que des gens, pris dans une affaire de coup d’Etat, soient jugés par le cousin et directeur de campagne de celui qui dit être la victime du coup d’Etat ? », ajoute-t-il avant de décliner ses préoccupations : « Je trouve que j’ai été victime de la « Compaorose » et j’attends qu’on me rende justice ». « Avec l’arrivée des nouvelles autorités, je crois que j’ai le droit d’espérer parce que j’ai été victime d’un complot, je crois que justice sera rendue comme je l’avais dit. C’est une réhabilitation administrative qu’on demande », a souhaité Boulédié Bayoulou. Quid de ses frères d’armes avec lesquels il était incarcéré à la MACO ? « Bassolé et moi, on se voit très fréquemment, Naon vient de rentrer du Ghana. Pour le cas de Ouali, je suis un inquiet, parce que je n’ai aucune nouvelle de lui », a t-il répondu

« Les autorités de l’ambassade sont plutôt préoccupées par le rayonnement du Burkina à l’extérieur »

De son association dont le siège, sis au quartier Karpala, a été inauguré, le 7 février dernier, on retient qu’elle a été créée en 2007 et dont l’objectif consiste à éradiquer l’immigration clandestine. « J’entends rendre service aux Burkinabè, surtout les plus démunis », a décliné le président de l’ABED qui déplore : « Quand j’étais en asile politique à l’extérieur, et je me suis rendu compte que les autorités de l’ambassade sont plutôt préoccupées par le rayonnement du Burkina à l’extérieur. Mais quant à ce que nos frères vivent au quotidien, c’est presqu’un peu occulté ». C’est pourquoi, dit-il, « nous avons créé une association pour leur venir en aide et essayé de connaitre leur quotidien dans les détails afin de chercher à résoudre leurs problèmes ».
Quant au vote des Burkinabè à l’extérieur, l’ex-capitaine Boulédié Bayoulou déclare : « L’ABED, en tant qu’organisation des droits humains, milite ardemment pour le vote des Burkinabè de l’extérieur, mais pas d’une manière cavalière ».
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