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Les éléphants champions d’Afrique : Ado en meneur de jeu
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  L`Observateur Paalga
Football:
© AFP
Football: la Côte d’Ivoire remporte la CAN 2015 face au Ghana
Les Eléphants de CIV remporte la 30 édition de la Coupe D`Afrique des Nations (CAN2015) face au Ghana au Stade de Bata en Guinée Equatoriale.




C’est une véritable marée humaine qui a accueilli les Eléphants de Côte d’Ivoire, vainqueurs de la 30e Coupe d’Afrique des nations en Guinée Equatoriale, hier lundi 9 février à Abidjan.

Avant même que cette journée de lundi ne soit décrétée jour férié, la fête, d’ailleurs, avait commencé la veille dans les différents quartiers quand Aboubacar Barry, dit Coppa, a trompé Braiman Razack. Il était le dernier tireur ivoirien, et il venait de libérer les siens à l’issue de cette interminable séance de tirs au but.



Combien étaient-ils d’abord dans les rues et la Bonbonnière du stade Félix- Houphouët-Boigny, l’antre des Eléphants ? Un million de personnes ? Allez savoir! En tout cas, cette ferveur populaire était à la hauteur de l’attente, assurément longue puisque ayant duré depuis 1992. Année où ’’les Eléphanteaux ’’, dixit feu le président Félix Houphouët-Boigny, était devenus Eléphants pour conquérir le trophée continental au Sénégal.

Vingt-trois ans après, les héros de Dakar ne s’appellent plus Alain Gouamené, Gadji Céli, Abdoulaye Traoré, dit Ben Badi, Arsène Hobou, Tiéhi Joël, Diaby Sékana, Aka Kouamé, Sié Donald Olivier, mais ont pour noms Aboubacar Barry, Kolo Touré, Gervais Yao Kouassi, dit Gervinho, Wilfried Bony, Max Alain Gradel, Stéphane Aurier, Yaya Touré, Eric Bailly. Seul le grand absent, l’ex-capitaine Didier Drogba, mis à la retraite après l’échec du mondial 2014, manquait

23 ans après également, le chef d’orchestre de cette symphonie inachevé ne s’appelle plus Yéo Martial, mais un certain Renard qui, à l’évidence, a plus d’un tour dans son sac.

C’est lui qui a permis aux Chipolopolos de dépecer les Eléphants en 2012 à Libreville quand il était entraîneur de la Zambie.

Aujourd’hui, c’est lui qui est le sauveur de toute une nation et est du même coup le premier entraîneur à avoir gagné deux CAN.

Longtemps, on avait pensé que cette génération dorée était maudite. Elle, si pleine de talents, qui était encore à la recherche du Graal africain. Finalement la troisième fois aura été la bonne après les échecs de 2006 et 2012.

Fini les querelles de clocher et le choc des ego parfois surdimensionnés sur fond de clivage ethno-régionaliste latent. C’est un collectif réconcilié en fait avec lui-même à l’image de cette Côte d’Ivoire en refondation qu’il nous a été donné de voir.

Cette victoire ivoirienne, c’est le talent individuel mis au service du groupe, et cela était évident sur le terrain contrairement à certains pays comme le Burkina Faso où les joueurs sont de véritables étoiles filantes qui pâlissent voire même disparaissent du haut niveau avant qu’on ait formulé le vœu à leur endroit.

Là ce sont des métronomes de la boule de cuir qui sont constants depuis de longues années. Ainsi Yaya Touré, le plus emblématique et il n’est pas meilleur joueur africain pour rien, a su conduire la troupe malgré un début difficile dans la compétition.

Oui, il faut le reconnaître, la Côte d’Ivoire est une nation de football bien que dans les "glôglô" d’Abidjan (les quartiers précaires), les Ivoiriens disent par autodérision qu’ils aiment le football mais ballon-là ne les aime pas toujours. Les voilà donc réconciliés.

Comme dans nos pays le foot est une religion d’Etat, c’est tout naturellement à un exercice de récupération politique qu’on assiste depuis dimanche soir avec les ADOlâtres qui rappellent fort opportunément que les deux fois où les Eléphants ont remporté le trophée, leur champion était aux affaires.

En 92, il était le Premier ministre du vieux Houphouët mourant et cette fois il est installé au palais de Cocody. N’oublions pas qu’en 2012, il avait personnellement effectué le déplacement à Libreville sans que pour autant sa bonne étoile tant chantée par ses thuriféraires ait déteint sur l’équipe. Sacré ADO qui savait peut-être qu’un jour le jour de gloire arriverait.

Comme ses compatriotes, il a suivi la finale sur le petit écran et, il a jubilé après le match comme s’il était à Bata. Hier lundi, il a pu toucher et embrasser le trophée tant désiré qui fait de lui le meneur de jeu.

Justin Daboné
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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