Le mardi 15 janvier 2013, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nebilma Joseph Bakouan est allé s’alarmer sur les carrières de Borodougou et de Pala. L’objectif était de s’imprégner des dangereuses réalités de ces sites afin de trouver des solutions liées à leur exploitation artisanale.
Le gouverneur et sa suite ont débuté leur visite par la carrière de Borodougou. Village rattaché situé à une dizaine de kilomètres de Bobo en allant à Ouagadougou, ce site présente une image alarmante. Là, la délégation a constaté de visu l’impact de cette exploitation artisanale sur l’environnement. Les exploitants de ces sites n’ont aucun respect de l’environnement. Même en présence des autorités, ils s’adonnaient allègrement à leur activité sans se soucier de rien. A Borodougou, les dommages causés à la nature sont visibles : des trous estimés à plus de 30 mètres de profondeur, la pollution de l’air causé par la poussière, l’accélération de l’érosion… Aussi, le gouverneur avant de quitter ce site, a échangé avec des exploitants sur les raisons de sa visite. Il les a interpellés sur les risques de leur travail à savoir les éventuels nombreux accidents que peuvent causer les éboulements et glissements de terrain ; de même que les difficultés futures de remise en état des carrières après exploitation. Ce qui nécessitera une réflexion avec les exploitants afin qu’ils intègrent la sauvegarde de l’environnement dans leur activité.
En effet, ce matin-là, sans doute comme d’habitude, cette carrière grouillait de monde. Les camions-bennes, chargés du transport des agrégats étaient visibles et faisaient d’incessants va-et-vient. Selon un propriétaire, ces camion-bennes effectuent plus d’un voyage ou d’un chargement par jour. L’affluence de la population sur ce site témoigne de la rentabilité de cette activité. C’est dire que le commerce du sable est une activité lucrative.
Malheureusement, l’exploitant d’une carrière artisanale ne supporte aucun coût. Il partage seulement les revenus de vente avec les piocheurs et ne paie aucune taxe.
Après Borodougou, l’équipe s’est rendue sur la carrière de Pala, un autre village rattaché quelques encablures de Bobo. Là, le constat est tout autre. Pas d’affluence sur le site. Aux dires des riverains, la carrière ne présente plus d’intérêts aux yeux des exploitants.
Toutefois, les séquelles de l’exploitation demeurent. Des trous d’une profondeur d’environ 20 mètres béants, restent toujours un danger permanent pour les populations. Selon le gouverneur, il est nécessaire d’agir maintenant en vue de préserver et protéger l’environnement en ces endroits. Il est vrai que le sable extrait est un produit indispensable à l’économie, mais force est de reconnaître aussi que certaines exploitations artisanales détruisent l’environnement. La visite des responsables des collectivités territoriales sur ces sites atteste leur engagement à défendre la nature contre toute forme d’exploitation abusive.