C’est sans surprise que l’opposition Burkinabè a échoué, et ce pour une Nième fois, aux élections municipales et législatives couplées du 02 décembre dernier. N’ont que cette défaite n’ait pas été prévisible, mais elle pose une fois encore la question suivante : quelle place pour quelle opposition burkinabè ?
Une opposition en rang dispersé
Il est difficile, voir impossible, dans un pays aux multiples partis politiques de pouvoir constituer une opposition unie. Quand on sait qu’il existe d’ailleurs des opposants, des dizaines, à la solde du pouvoir en place, chacun reste méfiant à l’égard de cette union. Mais une question, la vraie, reste quand même posée : veut-on le changement ou pas ? Evidemment si les opposants répondaient par la négative à cette question on aurait compris facilement leurs agissements.
La politique est un jeu d’alliance et d’intérêts et l’opposition le sait bien. Pourquoi, connaissant ses faiblesses financières et stratégiques, a-t-elle décidé de partir en rang dispersé à cette élection ? Sankaristes, UPCistes, Batisseurs, PARENistes,…voulaient-ils vraiment le changement ? On est tenté de dire que les opposants sont allés aux élections pour se disputer la direction du CFOP (Chef de File de l’Opposition Politique) qui n’est autre qu’un instrument de manipulation créé par le pouvoir pour semer la division dans les rangs de l’opposition. On retiendra qu’à l’issue de ces élections l’opposition a réussi à faire l’alternance en son sein. Mais que cela change-t-il ? L’exemple sénégalais n’a pas servi de leçon aux opposants burkinabè. On ne peut pas changer la situation de confiscation du pouvoir par une minorité - situation que vit le Burkina dans la désunion !