Politique
Meeting pour la dissolution du RSP: la société civile décidée « à aller jusqu’au bout »
Publié le dimanche 8 fevrier 2015 | FasoZine
© Autre presse par Simon Kaboré
Mouvement d`humeur du RSP : des OSC vent debout contre l`unité d`élite Samedi 7 février 2015. Ouagadougou. Place de la révolution. Des organisations de la société civile (OSC) ont organisé un meeting pour exiger la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dont des mésententes avec le Premier ministre Isaac Zida ont empêché la tenue, le 4 février, de l`hebdomadaire Conseil des ministres |
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A l’appel de plusieurs organisations de la société civile, les Burkinabè ont pris d’assaut la place de la révolution ce samedi 7 février 2015 pour demander la dissolution du Régiment de sécurité présidentiel (RSP). Pour eux, « trop c’est trop », il faut que les éléments de ce corps créé par l’ancien président Blaise Compaoré sachent que « le pouvoir appartient au peuple ».
Les militants des organisations de la société civile parmi lesquelles le Balai citoyen, le Collectif anti référendum, le M21, le Front de résistance citoyenne, etc., ont bravé un soleil ardent pour montrer qu’ils sont déterminés à aller jusqu’au bout dans leur volonté « d’en finir avec le RSP ». « Si nous avons réussi à faire partir le capitaine Compaoré, ce ne sont pas les soldats de rang qui nous résisteront », a laissé entendre un des responsables du Balai citoyen.
« C’est un combat de longue haleine. C’est comme notre combat pour le départ de Blaise Compaoré. Au moment où nous l’entamions, certains n’y croyaient pas. Mais aujourd’hui, c’est une réalité », a laissé entendre l’artiste musicien Smockey, membre du Balai citoyen.
Marche RSP (2)
Pour sa part, l’artiste Sam’K le Jah a indiqué qu’il n’a pas peur des éléments du RSP qui sont, a-t-il souligné, « nos frères ». « Il faut leur expliquer que nous ne sommes pas contre eux », a-t-il conseillé, tout en indiquant qu’il y a des forces cachées qui veulent diviser les Burkinabè. « Ceux qui me font le plus peur, se sont nos politiciens », a-t-il ajouté.
L’universitaire Rassablga Ouédraogo, coordonnateur de l’Institut free Afrik, a pour sa part appelé les uns et les autres à mettre de côté leurs guerres de leadership et à se donner la main afin que ce combat aboutisse. « Si le peuple est déterminé, si le peuple veut réellement le départ du RSP, nous y arriverons », a-t-il expliqué, avant d’inviter le Procureur du Faso à ouvrir un dossier contre Blaise Compaoré.
Quant au Dr Luc Marius Ibriga, il a martelé que ce régiment doit être balayé. Il a laissé entendre que c’est le peuple qui a chassé Blaise Compaoré et non pas le RSP. « Le RSP soutenait Blaise Compaoré. S’il voulait le pouvoir, fallait qu’il fasse un coup d’Etat à Blaise Compaoré. Nous n’allons pas nous laisser voler notre insurrection », a-t-il ajouté.
Marche RSP (1)
Pour lui, il y a des gens qui, visiblement, sont devenus subitement amnésiques. « Ils perdent la mémoire. Ils pensent que tout est fini et qu’ils vont revenir. Ils pensent qu’ils vont faire revenir leur champion. Non. Jamais». Le président de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat a su fait observer que ce sont les militaires du RSP qui ont versé le sang du peuple et qu’ils ne vont pas accepter qu’ils fassent revenir leur mentor, Blaise Compaoré.
« Considérant la reprise du pouvoir par le peuple, le pouvoir appartient au peuple. Le RSP n’a rien à nous dicter », a-t-il commenté, avant de conclure que le peuple burkinabè a été trop clément. « Nous allons maintenant appliquer la loi, rien que la loi et toute la loi », a annoncé l’enseignant de droit.
A ce propos, Me Guy Hervé Kam du Balai citoyen a indiqué qu’il faut que les Burkinabè se mobilisent afin que les dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo ainsi que celui des martyrs des 30 et 31 octobre soient ouverts. Restons mobilisés car seule la lutte organisée nous permettra d’y parvenir », a-t-il conclu.
En coulisses
*Sur les pancartes et autres banderoles, on pouvait lire des slogans comme : « nous exigeons la dissolution du RSP à compter de ce jour, « nous rejetons les nominations faites sous contraintes du RSP, « nous affirmons avec force le caractère populaire de notre insurrection et notre attachement au respect de la protection de la Charte ainsi que des institutions de la Transition… ».
*Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a été aperçu à la place de la Révolution. Est-ce une façon pour Frédéric Nikièma d’apporter son soutien à la lutte des acteurs de la société civile ? Approché, il s’est refusé à tout commentaire se contentant de dire que « nous ne devons pas oublier que lui-même est un acteur de cette société civile ».
*Joint au téléphone, le colonel Lona Charles Ouattara, aujourd’hui à la retraite, a indiqué au sujet qu’il y a une confusion dans l’esprit des éléments du RSP. Ils confondent totalement la fonction d’un chef d’Etat-major particulier du chef de l’Etat et celui de la fonction militaire. Le chef d’Etat-major particulier ne doit pas obligatoirement appartenir à une unité, c’est-à-dire à une chaine de commandement. Il est comme un conseiller du chef de l’Etat. Il n’y a pas lieu de confondre le commandement du RSP avec le poste de responsabilité qu’est le chef d’Etat-major particulier. Pour lui donc, l’argument selon lequel le lieutenant-colonel Kiéré est le supérieur du commandant Théophile Nikièma est une erreur grossière de la part du RSP. D’après lui, ces derniers n’arrivent plus à faire la différence entre les fonctions militaires et les fonctions de commandement.
Inoussa Ouédraogo
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