L’ouvrage du Portugais Antonio Mafra titré « Burkina Faso, la dynamique de l’émergence », a été présenté au public burkinabè, le lundi 14 janvier 2013 à Ouagadougou. Il s’agit d’un document qui nourrit le débat sur la construction d’une économie émergente au "pays des Hommes intègres" à l’horizon 2025.
L’intérêt d’écrire le livre « Burkina Faso, la dynamique de l’émergence », selon son auteur Antonio Mafra, est fondé sur deux principales raisons. La première s’explique par le fait que le parcours économique du pays, ces 20 dernières années est exemplaire. Pour lui, tous ceux qui s’intéressent à la macroéconomie peuvent se rendre compte que le développement d’un pays est lié aux contraintes politiques, aux contraintes de ressources naturelles et de qualification des ressources humaines. La deuxième raison, a poursuivi M. Mafra, c’est que le Burkina Faso a une carte à jouer de part sa position géographique et démographique, dans ce monde de plus en plus globalisé. Cette position aurait pu lui donner les moyens de devenir un dragon économique si les conditions étaient réunies. "Aujourd’hui, la crise financière qui touche la plupart des pays développés montre que ceux qui résistent le mieux sont ceux qui ont une économie un peu régulée et pas trop libérée.
Si la croissance est trop rapide, cela crée des inégalités, et le Burkina Faso est une force pour un développement économique’’, a-t-il justifié. Yacouba Ouédraogo du département d’Histoire, qui a présenté l’ouvrage, a souligné que l’auteur n’invente ni le bilan ni les perspectives du Burkina Faso. Il s’est appuyé, a-t-il dit, sur les deux derniers programmes quinquennaux du Président Blaise Compaoré, à savoir, "Le progrès continu pour une société d’espérance" de la période 2005-2010 et le programme en vigueur "Bâtir, ensemble, un Burkina émergent". Par ailleurs, à entendre M. Mafra, tout n’est pas rose au "pays des Hommes intègres", car selon lui, l’indice de pauvreté n’a pas véritablement chuté. Il a signifié que le livre avait d’abord pour but de mettre en évidence, la cohérence de toutes les réformes qui ont été faites. Après un an et demi consacré au Burkina Faso pour la rédaction de l’ouvrage, l’auteur a indiqué que, bien que le pays ne dispose pas de ressources naturelles, il a su construire un développement sans la pression des marchés internationaux. Il a confié que la pression au Burkina Faso de nos jours est celle de la pauvreté qui est beaucoup plus facile à gérer que la pression des groupes pétroliers et miniers. Pour M. Mafra, si le Burkina s’est engagé ou veut s’engager sur la voie de l’émergence, certains défis doivent être relevés. C’est d’ailleurs ce qu’il évoque dans la deuxième partie de son œuvre. Il s’agit entre autres, du défi de l’industrialisation, de la santé publique, de la consolidation et du renforcement du climat des affaires, de la transparence et de l’efficacité de la fiscalité. Le document, édité en France, s’étale sur 226 pages. L’auteur dresse dans la première partie, le bilan de deux décennies de progrès politique, économique et social. L’ouvrage comporte 13 graphiques et 26 tableaux. M. Ouédraogo l’a apprécié dans son ensemble. Il a fait savoir que dans la deuxième partie de l’ouvrage, Antonio Mafra a tiré une conclusion en disant que le Burkina Faso était sur la bonne voie de l’émergence parce que de nombreux acquis ont été engrangés dans presque tous les secteurs de développement. Antonio Mafra est journaliste, titulaire d’un DEA en Sciences économiques et d’un 3e cycle de gestion des ressources humaines. Il est depuis 2006, rédacteur en chef des Petites affiches lyonnaises, l’hebdomadaire économique de Lyon. M. Mafra estime que son ouvrage va contribuer à une meilleure compréhension de la stratégie de l’émergence du Burkina Faso. 7 000 exemplaires de l’ouvrage seront mis à la disposition du lectorat burkinabè dans les prochains jours.