Exit 2012. Bonjour 2013. Une nouvelle année s’offre à tous. C’est une page vierge de vie pour chacun. Il faut en être conscient pour la remplir du mieux que nous pouvons dans une dynamique de progrès. C’est-à-dire faire en mieux ce que nous avons à faire, instruit aussi bien par nos succès que par nos échecs antérieurs.
Car, c’est connu, la vie n’est pas un fleuve tranquille. Elle porte toujours en elle des sinuosités, les unes plus dramatiques que les autres qui nous affectent peu ou prou, indépendamment de notre volonté. La capacité de chacun à faire face à ces impondérables avec lucidité, responsabilité et courage détermine la marge de réussite de nos projets.
En somme, cette année nouvelle, comme toutes les autres, sera ce que nous en ferons. Armons- nous donc d’ambitions, de détermination et de vision pour faire de 2013, une année féconde dans la conquête du bien-être pour chacun et du progrès pour toute la collectivité nationale.
A ce propos, les élections couplées du 02 décembre dernier ont donné une preuve supplémentaire des avancées du Burkina sur la voie de la construction d’un pays de démocratie.
En effet, ces élections ont ouvert une cinquième législature d’affilé pour la IV République – un record - et confirmé la mise en orbite de la communalisation intégrale. A tous les échelons de la vie nationale, les populations, par le biais de leurs représentants élus au suffrage universel, prennent une part active dans la gestion du pays et des collectivités locales.
C’est là l’un des critères fondamentaux d’un Etat démocratique et malgré les irrégularités qui justifient la reprise du scrutin dans certains secteurs ou arrondissements à travers le pays, les Burkinabè ne devraient pas rougir de leur processus électoral.
Globalement, il se bonifie au fil des scrutins malgré la jeunesse du processus, la complexité des opérations de votes et le faible niveau d’instruction des populations.
On peut alors raisonnablement avancer que l’année 2012 aura donc été clôturée dans un jamborée électoral somme toute assez correcte. Il a redessiné la carte politique du Burkina. Le CDP confirme être le parti majoritaire cependant que l’opposition traditionnelle se tasse, voire s’effondre avec l’émergence de l’UPC devenue la deuxième force politique du pays. Quid de 2013 ?
Politiquement 2013 sera pour le Burkina, une année d’expectatives. Expectative pour scruter la poursuite des réformes politiques consensuelles issues des assises du CCRP mais surtout l’horizon électorale de 2015.
Dans la mise en œuvre des réformes politiques, la création du sénat est particulièrement attendue. Cette deuxième Chambre du parlement ne viendra pas seulement compléter le dispositif institutionnel républicain. Sa composition mais surtout son fonctionnement permettra de jauger de la capacité de la classe politique burkinabè à aller au-delà de ses clivages partisans pour donner plus de vertus législatives et de démocratie participative à la République.
En outre, le poste de président du Sénat sera l’objet de toutes les convoitises car son occupant sera le dauphin constitutionnel du président du Faso, appelé non seulement à lui succéder en cas de vacances du pouvoir mais aussi à organiser les nouvelles élections présidentielles auxquelles il ne pourra pas être candidat.
Dans cette perspective, tous les regards sont tournés vers le parti majoritaire ou plus exactement vers son véritable chef, Blaise Compaoré en personne. Qui va-t-il désigner à ce poste à la fois prestigieux et stratégique de président du Sénat ? La réponse à cette question devrait nous être donnée avant la fin 2013.
Et elle sera une partie de la réponse à cette autre question sur la tactique et la stratégie du parti majoritaire à l’horizon 2015. Travaille-t-il à la modification de l’article 37 de la constitution pour permettre à Blaise Compaoré de briguer d’autres mandats présidentiels ou lui prépare-t-il un successeur ? Ces interrogations apportent leur part de suspense dans les expectatives politiques que portent l’année 2013 au plan national.
Au plan sous-régional, la crise malienne va continuer de mobiliser et l’attention des plus hautes autorités mais aussi des populations, surtout celles frontalières de la zone de crise. L’irrédentisme des positions des forces en présence dans cette crise ne permet pas d’être optimiste sur l’issue des négociations.
Les Maliens du sud tiennent à leur « guerre de libération » du nord de leur pays. Les tergiversations, les appels à la prudence de la communauté internationale sont interprétés comme un manque d’intérêt à la cause malienne.
Bamako visiblement ne croit pas aux négociations et n’attendra pas que la communauté internationale donne les moyens à la CEDEAO d’envoyer une force multinationale combattre les islamistes dans le septentrion malien. Il se prépare à prendre les devants avec ses propres troupes.
Une guerre mal préparée aux conséquences sociales imprévisibles se profile donc aux frontières du Burkina. Toute chose qui ajoute du piquant aux expectatives de l’année nouvelle. Expectatives politiques, expectatives sociales !