PARIS - Charles Kaboré, Alain Traoré et Jonathan Pitroipa ont fait leur trou en championnat de France et veulent désormais faire bénéficier le Burkina Faso de leur expérience, avec l’objectif de franchir le premier tour de la CAN-2013 en Afrique du Sud après deux échecs successifs.
Kaboré, le taulier
Arrivé à Marseille en janvier 2008 en provenance de
Libourne-Saint-Seurin (Ligue 2) dans l’anonymat, Kaboré (24 ans) a
longtemps été cantonné dans le rôle de pompier de service, dépannant
dans l’entrejeu ou comme arrière droit. Il fait désormais partie des
anciens de l’OM et s’est aguerri, au point d’avoir conquis sa place de
titulaire.
Au sein des Etalons, c’est un cadre depuis belle lurette. "Cela fait
presque sept ans que je porte le maillot du Burkina et que je sers mon
pays, explique-t-il. J’évolue au poste de 6, avec un profil offensif,
pratiquement tous les ballons passent par moi et mon coach me demande
de jouer vers l’avant".
Et ce joueur rugueux a gagné ses galons de taulier. "En sélection, je
suis un leader", assure-t-il. "Quand je porte ce maillot du Burkina,
j’ai un sentiment de confiance et d’invincibilité".
Un rayonnement sur lequel s’appuie l’équipe. "Charles Kaboré, lui,
aime faire rire dans le vestiaire et cela fait du bien d’avoir ce
genre de joueur pour que le groupe vive bien", souligne ainsi
Pitroipa, plus réservé.
Alain Traoré, le détonateur
"Je n’aime pas trop le terme de cadre", indique-t-il à l’AFP.
"J’essaie de faire mon boulot sur le terrain, de m’imposer et d’être
un des leaders techniques de l’équipe. Mais je laisse la parole à
d’autres comme Dagano, Bakary Koné ou Kaboré".
N’empêche : Traoré (25 ans) est le meneur de jeu des Etalons, et son
sauveur, avec un doublé en barrage retour pour la CAN-2013, dont le
but de la qualification dans les arrêts de jeu.
Il a réalisé un début de saison canon, comme l’année précédente avec
Auxerre, avec quatre buts lors des cinq dernières journées, tous
splendides et inscrits en dehors de la surface, avant de connaître un
passage à vide en octobre-novembre. Christian Gourcuff, son entraîneur
à Lorient, loue sa "frappe de balle phénoménale" et espère qu’on ne le
lui "piquera pas trop tôt".
Victime d’une entorse à la cheville gauche le 16 décembre, plâtre
retiré le 3 janvier, il se prépare activement pour ne pas se retrouver
à court de compétition.
Pitroipa, le dribbleur
"En sélection, je joue au départ au même poste qu’à Rennes, sur le
côté gauche, mais je suis plus libre d’aller à droite ou au milieu",
dit-il à l’AFP. "On me donne plus de liberté vu que je peux faire la
différence à tout moment".
Arrivé à l’été 2011 à Rennes après sept ans en Allemagne où il ne
s’est jamais imposé, Pitroipa (26 ans) est devenu un titulaire
indiscutable en Bretagne. Il a juste connu un coup de mou après la
CAN-2012 et après la qualification pour la CAN-2013 en octobre contre
la Centrafrique (0-1, 3-1).
"C’est un joueur indispensable pour le Stade Rennais", estime son
entraîneur Frédéric Antonetti. "Même quand il a un coup de moins bien,
il est toujours bien. Je ne m’en suis quasiment jamais passé. C’est le
type de joueurs, rares, qui font la différence. Il a des qualités pour
dribbler trois, quatre joueurs."
Bémol, une fâcheuse tendance à trop souvent rechercher l’exploit
individuel et à s’enfermer sur un côté : "Il est en progrès. Il est un
peu plus collectif, et il fait aussi beaucoup plus d’efforts sur le
plan défensif", signale son coach.
"Il a les deux qualités du footballeur de très haut niveau, la
capacité à répéter les courses à haute intensité, et la vélocité,
cette vivacité gestuelle. Un joueur moyen de (championnat de France
de) Ligue 1 en a une des deux, lui a les deux", expliquait en mars le
préparateur physique de Rennes, Nicolas Dyon.