En visite à Bobo-Dioulasso, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, s’est exprimé, le 14 janvier 2012 à propos de l’envoi d’un contingent de 500 militaires burkinabè au Mali alors que le pays n’a pas renoncé à la médiation entre l’Etat malien et les groupes armés.
Le Burkina Faso a-t-il commis une erreur d’appréciation en décidant de dialoguer avec les djihadistes avant de se résoudre à envoyer des soldats pour les combattre ? « Il n’y a pas eu du tout une erreur d’appréciation », a répondu le Premier ministre.
Luc Adolphe Tiao a affirmé le soutien « inconditionnel » du Burkina à l’intervention de l’Armée française au Mali. Un soutien qui va s’accompagner dans les jours à venir « d’un important déploiement de troupes de la CEDEAO ». A propos de l’approche de la médiation du Burkina, le Premier ministre a expliqué que le Président du Faso « a toujours pensé que quelles que soient les situations de crise, il faut toujours privilégier le dialogue qui est la meilleure façon de résoudre définitivement les crises de cette nature ». Luc Adolphe Tiao a confié que le chef de l’Etat a été « clair » avec les mouvements rebelles sur trois points : se déconnecter des forces terroristes tels que le MUJAO, AQMI, privilégier le dialogue comme mode de résolution des problèmes, ne pas attaquer les positions de l’Armée malienne au risque de s’exposer à la riposte de la communauté internationale. C’est ce à quoi nous avons assisté avec cette offensive qui a été stoppée, a affirmé le Premier ministre. « Si dans cette progression, Mopti tombait, ce sera peut-être Bamako et toute l’Afrique de l’Ouest qui allaient être déstabilisées, à commencer par le Burkina Faso », a analysé Luc Adolphe Tiao, convaincu que l’utilisation de la force à cette étape « est indispensable ».
Il rassure par ailleurs les populations quant aux conséquences d’éventuels débordements du conflit au Burkina Faso « Nous avons mis en place un groupement antiterroriste d’à peu près 1 000 hommes qui surveillent la frontière Nord du pays pour s’assurer qu’il y a pas d’infiltration de terroristes, que la guerre ne va pas se déporter ici. Les Burkinabè peuvent être tranquilles », a-t-il déclaré. Luc Adolphe Tiao a même annoncé que le dialogue n’est pas clos avec les derniers développements de la crise. « Le président de la République française a appelé notre chef de l’Etat et lui a réaffirmé son soutien au dialogue qui va se poursuivre une fois réglée la question de l’intervention militaire » a relevé le chef du gouvernement.
Il estime que la solution à terme est une solution politique, une négociation qui sollicitera la continuation de la médiation du chef de l’Etat qui n’est pas une médiation erronée comme semblent le dire certaines personnes.