Dans la perspective de la CAN Afrique du Sud 2013, les Etalons sont, depuis le mardi 8 janvier dernier, à Nelspruit, ville où ils doivent évoluer dans le groupe D en compagnie de la Zambie, du Nigeria et de l’Ethiopie. Ils y entament la dernière ligne droite de leur préparation et 48 heures après leur arrivée, soit le 10 janvier, Moumouni Dagano et ses camarades ont livré un match amical face au Mena du Niger qui s’est soldé par un score nul de 0 but partout.
Pour leur premier véritable match test depuis le début de leur préparation le 3 janvier 2013 à Ouagadougou pour la CAN et qui se poursuit à Nelspruit en Afrique du Sud dès leur arrivée le 8 janvier, les Etalons étaient opposés au Mena du Niger dans la soirée du 10 janvier au complexe sportif de Ingwenyama, à quelques encablures de la ville. Le sélectionneur national burkinabè, Paul Put, a saisi cette opportunité pour faire une grande revue de son écurie puisque tous les joueurs présents, en dehors du 3e gardien de but, Germain Sanou, et des absents du jour Sibiri Alain Traoré et Abdoul Razack Traoré, ont joué.
Dans un premier temps, Paul Put a aligné ce qui ressemble à son équipe type pour le début de la CAN avec dans les perches, Abdoulaye Soulama et devant lui en défense, Mohamed Koffi, Madi Panadetiguiri, Paul Koulibaly, Bakary Koné. Au milieu du terrain, on retrouvait, Florent Rouamba, Djakaridja Koné, Préjuce Nakoulma et en attaque, Wilfried Sanou, Jonathan Pitroïpa et le capitaine Moumouni Dagano. Face à une formation nigérienne très physique et athlétique conduite par Maazou Moussa, les Etalons ont joué avec un peu de réserve en n’allant pas trop au charbon. Si la défense burkinabè a assuré avec un Mohamed Koffi très en verve sur le flanc droit, le milieu de terrain par contre, qui se démêlait tant bien que mal, avait du mal parfois à orienter le jeu faute de meneur et Préjuce Nakoulma, qui était plus offensif, avait par moments des possibilités mais manquait d’initiative. En attaque, Jonathan Pitroïpa et Wilfried Sanou ont tenté quelques percées sans aller jusqu’au bout puisque n’appuyant véritablement pas sur l’accélérateur et finalement, Moumouni Dagano se retrouvait esseulé au cœur de la défense adverse où il a eu des difficultés à trouver ses marques. Malgré tout, il a donné un ballon de but à Préjuce Nakoulma qui a manqué de promptitude à la 25e mn et a réussi, deux minutes après, une belle frappe d’environ 25m au-dessus de la barre transversale. A la 20e mn, le banc burkinabè s’est levé suite au télescopage entre Jonathan Pitroïpa et le défenseur nigérien Fatougouma Kourouma. S’il y a eu plus de peur que de mal, Jonathan Pitroïpa, à peine revenu sur la pelouse, va céder sa place à Salif Dianda après un mauvais geste technique. Ce dernier va se montrer transparent pour le reste de la première partie. Pour la deuxième période, Paul Put a remanié son effectif avec Daouda Diakité dans les buts et, en défense, Wilfried Balima à droite, Henri Traoré à gauche, Florent Rouamba et Paul Koulibaly dans l’axe. Charles Kaboré conduisait le milieu avec à ses côtés, Ali Rabo et Issouf Ouattara, pendant qu’on avait en attaque, Wilfried Dah, Aristide Bancé et Pierre Koulibaly. En face, le sélectionneur nigérien, Gernot Rhor, procédait au fur et à mesure à quelques réaménagements. Cette 2e partie a été beaucoup plus animée avec un peu plus de rythme dans le jeu et une équipe burkinabè plus entreprenante, vivace dans un jeu plus en mouvement. Malheureusement, la défense des Etalons a été un peu plus fébrile à l’image de Paul Koulibaly qui était trop sûr de lui-même et ce qui a failli parfois coûter cher à sa formation ou encore, le latéral gauche Henri Traoré qui ne semblait pas être dans le coup, laissant de fois des boulevards à ses vis-à-vis immédiats dont surtout Maazou Moussa qui a créé des dangers dans ce couloir. Il y a eu des occasions de part et d’autre dont celle de la 68e mn avec une sortie hasardeuse de Daouda Diakité alors que deux de ses défenseurs étaient sur un attaquant nigérien dont la tête est passée à côté ou encore à la 76e mn lorsque Charles Kaboré voit sa belle frappe contrée. A la 83e mn, suite à une offensive du Mena, Daouda Diakité, d’une claquette, sauve sa cage après avoir réussi, une minute auparavant, sur un coup franc adverse. L’attaquant Aristide Bancé s’est signalé par ses déviations de la tête ou ses appels de balle et a réussi une belle ouverture à la 86e mn pour Wilfried Dah dont la frappe est captée en deux temps par le portier nigérien. Malgré toutes les tentatives, le score restera nul et vierge de 0 but partout. Un passage en revue intéressant pour les deux formations engagées à la 29e CAN Afrique du Sud 2013 et en attendant pour les Etalons leur 2e et dernière sortie en amical face au Swaziland le 17 janvier prochain.
Propos d’entraîneurs Gernot Rhor (entraîneur du Mena) « Ce fut un bon match test sérieux pour les deux équipes où les joueurs ne se sont pas fait de cadeau et l’essentiel est qu’il n’y a pas eu de blessé. J’ai constaté un progrès dans mon équipe dans la conduite du ballon et du jeu où il y a des choses intéressantes. Nous avons enfin décroché un résultat loin du Niger puisque cela faisait très longtemps qu’il n’y a pas eu un point d’acquis hors de Niamey. Il y a encore du travail puisqu’il manque un peu de fraîcheur physique et de vivacité. Ce qui est aussi intéressant pour nous, c’est que notre 2e gardien Rabo Saminou, qui a fait la 2e partie, tient la route pour n’avoir pas joué depuis un bon bout de temps et notre défense est bien en place ».
Paul Put (entraîneur des Etalons) « Je savais que ce serait un match dur face à un adversaire qui a été très agressif dans les duels mais j’ai vu de bonnes choses tout comme des aspects que nous devons corriger et nous avons quelques jours pour régler tout cela. Au sujet du réaménagement défensif pendant la 2e partie, j’ai été satisfait de la manière dont a joué Wilfried Balima comme latéral droit et c’est un poste où il a souvent évolué en club et dans l’ensemble, Djakaridja Koné, Florent Rouamba, Henri Traoré m’ont donné des possibilités de faire des changements. Maintenant, nous allons analyser le match et mettre l’accent sur la préparation dans la perspective de notre première sortie à la CAN contre le Nigeria ».
Des échos de Nelspruit
La délégation du Burkina a quitté Ouagadougou en compagnie de celle du Niger par vol spécial le mardi 8 janvier vers 9h. C’est après deux escales pour ravitaillement à Pointe-Noire au Congo et Windhoek en Namibie que l’avion de la compagnie Air Burkina a atterri à Nelspruit en Afrique du Sud autour de 22h (heure locale) soit 20h T.U. Après les formalités, les deux délégations ont été conduites sous une très forte escorte policière à leurs lieux d’hébergement. Le Burkina avait pour destination le complexe sportif Ingwenyama à environ une vingtaine de kilomètres de la ville tandis que le Niger était logé à l’hôtel Mercure en plein Nelspruit qui est, d’ailleurs, l’hôtel réservé aux Etalons par la CAF pour la CAN tandis que le complexe Ingwenyama sera occupé par le Nigeria pendant la compétition. Il faut souligner que le Niger a été pris en charge sur place par le Burkina qui a sollicité le match.
Le complexe sportif de Ingwenyama, situé hors de la ville de Nelspruit, est un véritable domaine qui s’étend sur des hectares avec toutes les commodités dont le propriétaire n’est autre qu’un richissime homme d’affaires namibien du nom de Pieter Deager. En plus de deux terrains de football et bien d’autres terrains sportifs, on enregistre une salle de gymnastique et de musculation bien équipée, moderne et haut de gamme, avec des salles de jacuzzi, de sauna, un terrain de futsal et bien d’autres aspects qui font que rien ne vous manque pratiquement lorsque vous y êtes. Le domaine est sécurisé par des grilles de protection électriques et des hommes des forces de sécurité veillent au grain 24 heures sur 24.
L’équipe du Burkina est arrivée à Nelspruit amputée de quelques joueurs et non des moindres. Ce sont le Marseillais Charles Kaboré et le Lyonnais Bakary Koné qui ont rejoint leurs camarades le mercredi 9 janvier et ont même joué le premier match amical, ainsi que Sibiri Alain Traoré qui est arrivé le samedi 12 janvier en compagnie du kinésithérapeute Mathieu Dubois (NDLR : il était avec les Etalons aux CAN de 2010 et 2012) de la France, de même que Abdoul Razack Traoré, venu de Ouagadougou après être allé signer un contrat dans les pays du Golfe.
Ce ne serait pas trop de dire que la vie est chère en Afrique du Sud. A Nelspruit particulièrement, se loger ou se déplacer n’est pas aussi évident qu’on le pense. On n’y aperçoit pas de taxis qui pullulent dans les rues comme dans certaines villes africaines. Une course en aller simple et retour simple revient à certains groupes de personnes à au moins 50 000 francs CFA et lorsque vous faites une quelconque escale, les frais augmentent. Il arrive parfois qu’une personne paie un déplacement à plus de 7 000 F CFA dans la ville. Certainement que les premiers jours passés, les gens trouveront vite une solution à cette équation. Pour ce qui est des connexions Internet, elles sont payantes dans la plupart des hôtels de différents standings pour leurs clients.
Le stade de Nelspruit à Mbombela qui a accueilli des matchs de la coupe du monde 2010 semble avoir un visage d’une infrastructure en réhabilitation à quelques jours du début de la CAN et cela semble inquiéter. En effet, la pelouse était déshabillée jusque dans la journée du samedi 12 janvier 2013 pendant que des ouvriers s’affairaient dans la tribune de presse. Au constat de ce qu’on y a vu, on peut affirmer que ce stade ne sera pas prêt pour les premières rencontres du groupe D de la CAN 2013. Mais des responsables que nous avons approchés nous ont donné rendez-vous le 21 janvier prochain, jour des matchs Zambie – Ethiopie et Burkina – Nigeria, tout en nous faisant savoir la métamorphose qui va s’opérer.
Parole de Sud- africains à laquelle on croit quand on sait ce que vaut le pays de Madiba Nelson Mandela.
« Le Big », vous savez qui c’est ? Il s’agit tout simplement de l’attaquant de Ausburg en Allemagne, Aristide Bancé himself. Durant tout le vol, ses coéquipiers l’interpellaient par cette appellation et même qu’à chaque escale, il se proposait de prendre la place du commandant de bord et certains passagers de se poser en ce moment des questions sur le reste du trajet. Dans cette équipe des Etalons, il y a un garçon « Choco » et on se demandait bien qui c’était et on s’est rendu compte en plein match contre le Niger qu’il s’agissait du milieu de terrain Florent Rouamba que ses partenaires interpellaient à chaque fois qu’il était en possession du ballon tout comme le « Big ».