La 3e édition du festival Bon nané/Ouistiti d’or, débutée le 2 janvier dernier a rendu son verdict le 3 janvier à la Maison du peuple de Ouagadougou. Des deux groupes nominés, à savoir celui de Bagnaba Zambo et Bonoor Piiga et de Gombo.com, c’est le dernier groupe cité qui a tiré son épingle du jeu. Le ouistiti d’or lui a ainsi été décerné. Outre la remise des trophées, le public a pu apprécier les prestations d’humoristes de renom aussi bien nationaux qu’internationaux. On rappelle que l’évènement est organisé par la structure Productions universelles.
La qualité de leur création, l’originalité de leur concept et surtout le plein de la Maison du peuple qu’ils ont fait le 25 octobre dernier au cours de leur dernier spectacle intitulé « Carême, pas de caramel ni de caresse » ; voilà les éléments qui ont milité en faveur de Cyatik et de Kérékékakoumkan du groupe Gombo.com au cours de la 3e édition du festival Bon nané/Ouistiti d’or qui s’est déroulée du 2 au 3 janvier 2013, à la Maison du peuple. En plus de ces critères qui lui ont permis de damer le pion sur son concurrent, à savoir le groupe formé par Bagnaba Zambo et Bonoor Piiga, s’ajoute celui de l’accessibilité des spectacles de Gombo.com. « Les spectacles de Gombo.com sont accessibles à tous parce que les membres du groupe s’expriment en français. Leurs spectacles sont accessibles à l’international. Alors que Bagnaba Zambo et Boonor Piiga sont très « moréphones », ce qui n’a pas joué en leur faveur » a expliqué le directeur général de Productions universelles, Salif Sanfo. A l’appel de leur nom pour la réception du trophée, ce sont des humoristes avec un look inhabituel qui sont montés sur le podium. Cyatik et Kérékékakoumkan se sont débarrassés de leurs petits habits d’enfants, de leurs sacs et de leurs jouets et ont enfilé, le premier une veste et le deuxième un joli ensemble si bien que le public a eu du mal à les reconnaître. « Merci à tous et à toutes pour votre soutien. C’est grâce à vous que nous avons pu avoir ce trophée » se sont-ils adressés au public avant de leur promettre le meilleur dans l’avenir. En plus de l’or, plusieurs Ouistitis ont été décernés à des humoristes méritants : deux Ouistitis d’honneur ont été remis à Sinsa Guéguéra, un jeune humoriste qui a tiré sa révérence de la vie le 31 décembre dernier par suite d’une maladie et au doyen Serge Henri connu sous le nom de Max dans la série Vis-à-vis.
Aga Lawal, désigné meilleur humoriste de l’Afrique de l’ouest
Le ouistiti du meilleur humoriste émergent est revenu à Lazare 1er, celui du meilleur concept de la presse écrite au journal ivoirien Biche et celui du meilleur espoir de l’humour francophone à Ramatoulaye DJ de la Côte d’Ivoire. Quant au Ouistiti du meilleur humoriste de l’Afrique de l’ouest, il est revenu à l’Ivoirien Aga Lawal. Ces ouistitis ont été remis entre deux prestations sous la direction de l’animateur Alain Alain. De toutes les prestations de la soirée du 3 janvier, c’est celle de Aga Lawal qui a émerveillé le public. S’inspirant de l’actualité, ce jeune humoriste a fait marrer les locataires de la Maison du peuple avec ses petites histoires, ses pas de danse et son accoutrement. Une ovation bien nourrie lui a été faite lorsqu’il a fait la comparaison entre un président et un prisonnier. « Ce sont deux personnes que je respecte le plus dans la vie. Vous savez pourquoi ? ». « Non » a répondu le public. « Un président et un prisonnier ont les mêmes avantages. La preuve, lorsque le président se déplace, il est escorté par des motards. On constate que c’est la même chose chez le prisonnier. N’est-ce pas ? », « oui » a répondu le public. « Ensuite, ce sont deux personnes qui peuvent se changer les fauteuils. Un prisonnier peut passer de la prison à la présidence. Exemple, Nelson Mandela. De même, un président peut passer du pouvoir à la prison. Exemple… ». Sans même terminer sa phrase, le public cite le nom de Laurent Gbagbo. Et à l’humoriste d’ironiser « Ah, je ne vous ai rien dit dèh !!! » sous les applaudissements du public. Outre Aga Lawal, Ramatoulaye DJ, Lazarre 1er Bagnaba Zambo et Bonoor Piiga se sont produits pour le bonheur des spectateurs. Celui qui a été le plus heureux de la soirée a été sans doute, le directeur général de Productions universelles, Salif Sanfo, qui s’est réjoui d’avoir réussi le pari de l’organisation. Une organisation qui s’est faite dans des conditions difficiles car, selon lui, il n’a été accompagné par aucun sponsor. « Je n’ai reçu que du soutien. Nous avons travaillé à 99% sur fonds propres. Toute chose qui nous a amenés à revoir nos ambitions à la baisse. Nous avons voulu faire le spectacle à Ouaga 2000 avec plusieurs humoristes internationaux et nationaux mais jusqu’en fin décembre, nous n’avions rien dans les caisses. C’est pourquoi nous l’avons fait à la Maison du peuple » a confié Salif Sanfo. Si tout va bien, il affirme qu’au premier trimestre de l’année 2013, il organisera un gala humoristique à Ouaga 2000 avant la 4e édition du festival Bon nané, prévue les 2 et 3 janvier 2014.