Sous l’égide du ministère de la Promotion de la Femme et du Genre, les femmes du Burkina Faso ont présenté leurs vœux à la première dame Chantal Compaoré, le samedi 12 janvier 2013 au palais de Kosyam. Ensemble, elles ont dressé le bilan de 2012 et décliné les défis de 2013.
Environ 1200 déléguées venues des 13 régions du Burkina, des associations et ONG ont, au nom de toutes les femmes du pays, présenté à la Première dame, Chantal Compaoré, leurs vœux de paix, de santé, de succès pour l’année naissante. Les femmes, par la voix de Ini Damien, ont salué l’engagement de Mme Chantal Compaoré dans la lutte pour le bien- être de la femme et de l’enfant. Mme Damien a cité entre autres actions de la Première dame, sa présence constante sur les chantiers de bataille contre la mortalité maternelle et néonatale, les violences à l’égard des femmes, les Mutilations génitales féminines (MGF), l’analphabétisme…
Mme Damien a, en outre, rappelé l’adoption le 20 décembre 2012 par l’assemblée générale des Nations unies, d’une résolution visant à mettre fin à la pratique des MGF, sous le leadership de Chantal Compaoré et du groupe africain. La prise en charge des séquelles des MGF, la lutte contre la transmission mère/enfant du VIH/Sida et sa participation à de grandes rencontres ont été évoquées, au cours de cette soirée.
Tout en reconnaissant l’ensemble de ces efforts, les femmes ont souhaité l’appui et l’accompagnement de l’épouse du président du Faso dans les secteurs-clés de la promotion de la femme. A ses sœurs, Mme Damien a demandé plus de tolérance et de solidarité car a-t-elle soutenu, c’est à ce prix que « nous parviendrons à relever les défis et obstacles qui se présentent à nous ».
A ce chapelet d’actions, le ministre de la Promotion de la femme et du Genre, Nestorine Sangaré a rappelé les acquis de son département, réalisés grâce au soutien de la Première dame et des partenaires. Elle a évoqué, entre autres, la mise en place des cellules genres dans les ministères et institutions publiques, des conseils régionaux et communaux genre, la réalisation d’étude- diagnostic des inégalités liées au genre au sein des ministères et institutions publiques assorties de plan d’actions. Mme Sangaré a ensuite fait cas des activités de renforcement de capacité des femmes et de la dotation des groupements féminins en technologie. Les grands rendez-vous de 2012 ont été également cités ; il s’agit entre autres du Forum national des femmes, de la Journée internationale de la femme et de celle de la femme rurale, la rencontre d’échanges avec les partenaires sur le financement des activités genre…
Les défis de 2013, à écouter Nestorine Sangaré, sont déjà connus. Ces grands chantiers sont issus des recommandations du Forum national des femmes et s’articulent autour de l’adoption par le conseil des ministres, de l’organigramme du ministère de la Promotion de la femme et du Genre, de la mise en place du Fonds national Genre, de la poursuite du programme spécial de création d’emploi, de l’élaboration et la mise en œuvre de cinq programmes prioritaires et la mobilisation des ressources. 2013 verra également le renforcement du plaidoyer pour l’effectivité de la budgétisation selon le genre, l’adoption de la loi contre les violences faites aux femmes et aux filles…
Nestorine Sangaré a informé l’assistance, de la tenue du 8-Mars 2013 à Manga dans la région du Centre- Sud.
Le quota genre en-deçà des attentes
L’année 2012 a été marquée par la tenue des élections couplées législatives et municipales. L’application de la loi sur le quota genre, adoptée le 16 avril 2009 par l’Assemblée nationale a été effective au cours de ces échéances électorales. 67273 inscriptions féminines aux municipales, soit 35,62% et 1875 aux législatives, soit 30,80% ont été enregistrées.
Au finish, quinze femmes, soit 11,81% des députés siègeront à l’Assemblée nationale. « Ces résultats sont en-deçà de nos attentes », a regretté le ministre Sangaré. La première responsable de la promotion de la femme a annoncé qu’un bilan sera dressé et des leçons seront tirées. Toutefois, pour de meilleurs résultats, les femmes ont leurs recettes : améliorer les règles de promotion politique des femmes, renforcer leur formation politique, renforcer la capacité des femmes élues .
Loin de s’alarmer sur les chiffres, la Première dame a exprimé son attente de voir les femmes assumer des responsabilités dans la gestion des collectivités territoriales du Burkina Faso. Après avoir souhaité ses vœux de santé, bonheur et prospérité à ses sœurs, Chantal Compaoré les a invitées à plus d’engagement, pour une meilleure représentativité dans les postes de responsabilités au niveau de la gouvernance nationale et locale.
Elle a, en outre, exhorté les partis politiques à faire de la promotion du genre dans leur formation, une préoccupation majeure. « Ils devraient veiller à ce que les femmes soient mieux positionnées sur les listes lors des prochaines échéances électorales ». Elle a exprimé sa confiance aux femmes élues. « Je pense qu’elles seront dans les instances de gouvernances, de dignes représentantes des femmes, qui défendront efficacement les intérêts de la Nation et la cause de leurs sœurs », a-t-elle affirmé.
Elle a souhaité que 2013 soit davantage riche en détermination et en actions dans la promotion du genre, avec l’engagement de tous. Chantal Compaoré a réaffirmé son engagement à soutenir le ministère de la Promotion du Genre dans sa quête pour le mieux-être de la femme. A cette soirée, plusieurs artistes-musiciens ont presté pour le bonheur des femmes.