Sur notre article sur le lancement des concours directs de 2012, lors duquel le ministre de la Fonction publique, Soungalo Ouattara, a assuré que l’égalité des chances sera respectée, un internaute a réagi sur le forum de Burkina24. Nous avons pensé à reprendre dans la rubrique opinion ce poste où le président de l’Association des élèves et étudiants handicapés du Burkina (AEEHB), Soumaïla Ismaël Traoré, demande plus d’égard pour les personnes handicapées diplômées du Burkina. Le titre, les intertitres et cette introduction sont de la rédaction de Burkina24.
Je suis très heureux du bon déroulement des concours de la Fonction publique. Seulement, j’ai des larmes aux yeux en ce qui concerne le sort réservé aux personnes handicapées diplômées au Burkina Faso. Deux ans auparavant, quand je lui en ai parlé en direct au téléphone, il m’avait rassuré que la loi viendrait mettre un terme à cette discrimination. Je peux même dire inégalité de traitement devant un besoin spécifique entre diplômés.
« On n’emploie pas les mots à cause de leur beauté »
Car aujourd’hui, la loi est bel et bien votée et prévoit 5% comme quota dans toute entreprise employant plus de 50 employés; et son excellence monsieur Soungalo Ouattara connait bien cette loi puisqu’il parle aujourd’hui chaque fois dans les medias d’égalité de chance sans en expliquer la teneur. Et cela est aussi valable pour ses collaborateurs.
On n’emploie pas les mots à cause de leur beauté ou pour paraitre plus humain, mais pour changer le monde positivement. Désormais, nous savons lire entre les lignes !! Il faut être clair. Nous faisons partie de ce Burkina émergent ou pas ?
L’égalité des chances consiste principalement à favoriser des populations qui font l’objet de discrimination afin de leur garantir une équité de traitement. Elle implique que les écarts liés au milieu d’origine soient neutralisés.
« C’est le droit d’être libre, en se donnant les moyens de le devenir. C’est comme une justice anticipée, et anticipatrice : c’est protéger l’avenir, autant que faire se peut, contre les injustices du passé, et même du présent»
(André Comte-Sponville –Guide républicain, 2004).
« Monsieur le ministre, suivez votre cœur et non la loi »
Quand la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipule en son article 1 que tous les Hommes sont égaux, c’est une égalité de droit. De ce fait, on ne saurait aucunement, nullement signifier que tous les hommes sont « valides » ou « handicapés »; mais plutôt une inégalité de fait. Et c’est pour réduire cette inégalité de fait que le concept d’égalité de chances est né.
En définitive, l’égalité des chances doit permettre aux couches vulnérables (personnes handicapées, femmes, vieillards) les mêmes chances dans une société émergente car la diversité est une richesse.
« J’ai écrit ces lignes avec mes larmes… »
En somme, monsieur le ministre, je ne veux plus que (vous) appliquez la loi mais plutôt de suivre votre cœur car le bon sens voudrait que (vous) permettiez aux personnes handicapées de développer leur capacité, savoir-faire, ingéniosité et surtout leur talent à l’image de notre société !
Sans (rancune), monsieur le ministre.
J’ai écrit ces lignes essentiellement avec les dernières gouttes de mes larmes, très sincèrement.
Ismaël TRAORE
Président de l’Association des Elèves et Etudiants Handicapés du Burkina (AEEHB)