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L’ambassadeur des États-Unis dans le Kenedougou « Les Etats-Unis ne tolèreront pas une division du peuple burkinabè »

Publié le vendredi 6 fevrier 2015 | Le Quotidien

© aOuaga.com par AO
Lutte contre la pauvreté : L’ambassadeur Tulinabo Mushingi a signé un accord de 45 millions de francs CFA à 19 associations et groupements communautaires
Mardi 12 novembre 2013. Ambassade des USA. L’ambassadeur des USA au Burkina Tulinabo Mushingi a accordé 45 millions de francs CFA à 19 associations et groupements communautaires de plusieurs régions du Burkina

Depuis le mercredi 4 février 2015, l’ambassadeur des Etats-Unis, Tulinabo Mushingi séjourne dans la région des Hauts-Bassins. En tournée dans le Kénédougou le jeudi 5 février 2015, il est allé toucher du doigt les réalités des populations burkinabè dans des villages. Interpellé, il en a profité pour se prononcer sur la situation nationale, surtout, le mouvement d’humeur du Régiment de sécurité présidentiel, le RSP.
Guena, Banfoulagouè et Orodara sont les localités de la province du Kénédougou qui ont reçu la visite de l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso. En effet, c’est dans le cadre de ses tournées sur le terrain afin de toucher du doigt les réalités des populations du Burkina Faso, que Tulinabo Mushingi a conduit une délégation de l’Ambassade américaine dans ces localités. « Heureusement » pour la délégation, à Guena comme à Banfoulagouè, se trouvent des volontaires américaines pour le compte du « corps de la Paix ». A Guena, la volontaire enseigne aux populations des techniques de filtrage d’eau en vue de les aider à lutter contre les maladies liées à la consommation d’eau impropre. A Banfoulagouè, celle qui y est intervient dans le domaine de la malnutrition infantile. Elle y apprend aux femmes, la préparation de la bouillie enrichie pour les enfants malnutris. Aussi, elle y mène avec des acteurs locaux des actions de sensibilisation sur les méfaits de la malnutrition infantile, les avantages des aliments enrichis pour les enfants ainsi que les bienfaits de l’hygiène corporelle. Dans ces localités, pour dire à l’ambassadeur qu’elles ont appris des volontaires américaines, les populations ont pratiqué ce dont elles ont appris de la part de la volontaire américaine. Après Guena et Banfoulagouè, la délégation de l’ambassadeur a mis le cap sur Orodara. Là, elle (la délégation) est allée rendre visite à la première maison (case) Sénoufo, construite dans les années 1500 dans cette ville et qui retrace l’histoire de sa genèse. La délégation y a trouvé les anciens qui ont pu lui retracer non seulement l’histoire de la construction de la maison, mais aussi de l’érection de la ville.

« Les Etats-Unis ne toléreront pas une division du peuple burkinabé »

La visite de l’ambassadeur dans cette localité a lieu à un moment où le Burkina Faso connait des mouvements d’humeur notamment celui du Régiment de sécurité présidentielle, le RSP, qui a interrompu le Conseil des ministres du mercredi 4 février 2015. Loin de la capitale au moment où elle a connu cette tension particulière, l’ambassadeur n’a pas voulu faire un commentaire de peur de se jeter dans de « verbiages ». Mais, des coups de fil téléphoniques avec d’autres corps diplomatiques, au Burkina Faso lui ont mis plus ou moins au parfum de la situation qui prévaut à la capitale. Tout en préconisant le dialogue à toute situation, il a fait savoir que l’important pour lui est tout autre. « L’essentiel pour nous c’est qu’on ne dérange pas la population avec d’autres crises dont on n’a pas besoin », s’est-il offusqué. Au regard du reste de la durée de la transition, il a souhaité que tous se mettent ensemble pour arriver aux élections. « Qu’elle soit parfaite ou non, nous devons accompagner l’équipe actuelle ; travailler avec ses perfections ou imperfections, sa faiblesse ou sa force pour arriver aux élections. Ce qu’il faut savoir, c’est que dans ce monde, aucune équipe n’est parfaite » a-t-il laissé entendre. « Les Etats-Unis ne toléreront pas une division dans le peuple burkinabè, car nous nous sommes battus pour insérer l’idée dans la tête des gens que nous sommes pour l’intérêt général des populations. Si c’est l’intérêt d’une personne ou d’un seul groupe, ça ne nous intéresse pas ; qu’il soit de la gauche ou de la droite » a-t-il insisté.

« Allez-vous faire enrôler »
Fier du fait que les populations des zones reculées du pays s’intéressent à la vie politique du pays, l’ambassadeur a invité ceux-ci à participer au choix des autorités qui auront en charge la conduite du pays au soir des élections du 11 octobre prochain. « Allez-vous faire enrôlés pour les élections à venir afin de choisir vos propres leaders », les a-t-il invités. Aussi, a-t-il invités les populations de ces localités à la patience, car dit-il, tous sont conscients que les populations aspirent au changement. Mais, a-t-il renchéri, le changement ne s’obtiendra pas du jour au lendemain. C’est pour cela, qu’il a appelé les populations burkinabè à travailler avec les autorités actuelles jusqu’aux élections prochaines. Pour sa part, il a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis à accompagner le peuple burkinabè pour une transition réussie1

Par Mady BAZIE