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Le Quotidien N° 671 du 11/1/2013

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ENSP de Tenkodogo : Les élèves exigent une formation complète
Publié le samedi 12 janvier 2013   |  Le Quotidien




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Le mercredi 9 janvier 2013, les élèves de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) de Tenkodogo ont manifesté à travers un sit-in dans l’enceinte de l’établissement pour réclamer, disent-ils, leurs droits. Ce sont des élèves visiblement remontés contre leur directeur Yaméogo Alphonse que nous avons trouvés en sit-in. Ils disent maintenir le mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Selon les informations recueillies, tout est parti de la grève du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) où l’administration au niveau de Tenkodogo, dans sa tentative de gérer le service minimum, a fait recours aux élèves de l’Ecole nationale de la santé publique (ENSP) de Tenkodogo pour assurer le service. Les élèves ont trouvé que compte tenu de leur situation d’élèves-infirmiers, ils ne pouvaient pas aller travailler en l’absence des titulaires qui étaient censés les encadrer. Cette position, selon les élèves, leur a valu des menaces de tout genre de la part de leur directeur Alphonse Yaméogo. Cette situation a amené également le SYNTSHA/section du Boulgou à envoyer une délégation pour rencontrer le 15 décembre 2012, le directeur régional de l’ENSP Tenkodogo, Alphonse Yaméogo. La rencontre, selon le syndicat, visait à établir un dialogue afin de lever toute équivoque et incompréhensions. Mais, cette tentative de dialogue n’a pas abouti, car le directeur leur aurait dit qu’il ne pouvait pas les recevoir sans une demande d’audience. Ce qui n’était pas de l’avis de la délégation du SYNTSHA, a soutenu Apollinaire Ouédraogo, secrétaire général du SYNTSHA Boulgou. Après ce refus, il a été rapporté au syndicat que le directeur de l’ENSP aurait dit que lors de leur passage dans son bureau, la délégation l’aurait violenté. Ne se reconnaissant pas dans de tels propos, les responsables du SYNTSHA ont rencontré le directeur régional de la santé, Henri Ouoba qui, selon le syndicat, a confirmé cet état de fait.

Une situation qui a provoqué un courroux au sein du Syndicat. Etant donné que les militants du syndicat prés de 80% des enseignants de l’ENSP et qu’ils encadrent les élèves infirmiers en stage, ils ont décidé de boycotter les cours et les stages. « Nous avons été diabolisés et méprisés par l’administration », soutiennent les militants du SYNTSHA/Boulgou. Pour les élèves, dans cette situation ce son eux qui sortent perdant si rien n’est fait. C’est donc pour protester contre cette situation que le mouvement a été décidé par ces élèves qui sont apparemment déterminés à aller jusqu’au bout. En tout cas, ce mercredi 9 janvier 2013, il n’y a avait ni cours ni stage à l’ENSP de Tenkodogo. A en croire les élèves, ils n’attendent pas lâcher prise tant que le problème n’est pas résolu. Une des élèves qui a requis l’anonymat a ajouté que « ce mouvement vise à exiger des autorités une formation complète pour un Burkina émergent ». Elle a poursuivi que si « le directeur actuel de l’ENSP de Tenkodogo n’est pas à mesure de résoudre leurs problèmes, qu’il cède sa place à quelqu’un d’autre capable de bien gérer l’école». Contacté, le directeur de l’ENSP n’a pas voulu réagir.

Par contre, lors du sit-in, nous avons pu glaner quelques informations sur à la question de violence. La déléguée Assetou Rouamba et les autres membres du bureau des élèves ont lu une lettre du directeur de l’ENSP adressée au secrétaire général du SYNTSHA Boulgou. Dans cette note, le directeur régional de l’ENSP de Tenkodogo a fait une sorte de mea-culpa : « je viens par la présente présenter mes excuses à la délégation, au bureau et à l’ensemble de vos militants ». Il a poursuivi : « je déclare n’avoir pas été violenté ni physiquement ni verbalement par la délégation et je tiens à ce que cette lettre serve de témoin ». Pour le SYNTSHA, ces aveux du directeur étaient une de ses exigences pour lever le mot d’ordre de boycott. A la question de savoir si le mot d’ordre de boycott sera levé après la note d’excuses, Apollinaire OUEDRAOGO dit vouloir rencontrer sa base avant toute prise de décision. Cependant il estime en substance que le SYNTSHA étant un syndicat responsable, une solution devrait être trouvée pour une formation bien remplie des élèves et partant le bien-être des populations pour peu que chaque partie joue la carte de l’honnêteté

Par Ernest BOURGOU

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