La lutte contre les mutilations génitales féminine (MGF) se poursuit au Burkina. La GIZ, partenaire des départements en charge de l’éducation (MESS/MENA) dans la lutte contre ce fléau, a une fois de plus, renouvelé son engagement. Ce geste s’est manifesté par la remise au MESS et au MENA, de kits d’enseignements pour encourager l’abandon de ces pratiques. C’était le vendredi 11 janvier 2012 à l’immeuble de l’éducation.
D’un coût global de 7 millions de francs CFA, le matériel pédagogique est composé, entre autres de modules de formation du primaire et du secondaire, de recueils de notes de lecture, de dépliants, de planches anatomiques, et de guide d’utilisation des modules. Cette action, deuxième du genre, après celle de septembre 2011, vise à soutenir l’initiative d’intégration de modules afférents aux mutilations génitales féminines (MGF) dans les programmes d’enseignements. En effet, pour lutter efficacement contre ce fléau, la direction de l’éducation artistique, culturelle, environnementale et en matière de population et citoyenneté (DEACEMPC), a entrepris d’intégrer l’approche éducative de la lutte contre la pratique des MGF dans les enseignements primaire et secondaire. Cette mesure, prise depuis 2000, vient en appui au comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), qui œuvre déjà depuis une vingtaine d’années contre cette pratique. Pour le directeur de l’éducation artistique, culturelle, environnementale et en matière de population et citoyenneté (DEACEMPC), Seydou Ouédraogo, il est indispensable dans cette lutte, à l’instar des actions de sensibilisation et de répression, d’utiliser les structures formelles d’éducation et de formation. Structures qui, selon lui, constituent un cadre propice non seulement pour l’acquisition de connaissances, mais aussi pour la prise de conscience et le changement d’attitudes face aux pratiques néfastes comme les MGF.
Aussi a-t-il indiqué que les résultats positifs obtenus par cette approche ont abouti en 2003, à l’adhésion des deux ministères en charge de l’éducation à cette stratégie. Le premier secrétaire, chef de coopération de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Burkina, Santhosh Persaud, a salué l’initiative du gouvernement burkinabè, d’associer le milieu de l’éducation à la lutte contre les MGF. Il s’est également réjoui de l’avancée de la lutte. ‘’Les études montrent que la prévalence des MGF connait une tendance significative à la baisse. Chez les filles de moins de 15 ans, nous sommes passés de 20% en 2003 à 13,3% en 2012’’, a-t-il affirmé. Cependant, a-t-il déploré la persistance dans certaines régions et couches de la population, de l’excision. Par ailleurs, Santhosh Persaud est convaincu que pour une lutte efficace contre cette pratique, il faut un changement de mentalité de toute la population, notamment des jeunes qui sont appelés à devenir parents. Le chef de coopération de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, a réaffirmé l’engagement du programme santé sexuelle, droits humains (PROSAD) et du projet supra régional GIZ « Abandon des MGF », a promouvoir les droits des femmes et des enfants au Burkina. Il a par ailleurs formulé le vœu que les kits ainsi octroyés contribuent à l’atteinte de l’objectif ‘’ tolérance zéro envers les MGF ’’. Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, par la voix de son conseiller technique, Roger Tapsoba, a traduit sa reconnaissance au GIZ pour son appui considérable dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. La remise de kits témoigne, selon le conseiller technique, de la bonne collaboration entre les ministères en charge de l’éducation et la coopération allemande à travers le GIZ/PROSAD. Collaboration qui, a-t-il soutenu, vise à assurer l’effectivité de l’enseignement des contenus relatifs aux MGF dans le système éducatif burkinabè. Il a par ailleurs invité les enseignants à s’approprier le contenu des modules afin de pouvoir les inculquer aux élèves qui s’en feront le relais dans leurs familles et alentours