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«Des mesures sont prises au niveau national et international pour le rapatriement des biens mal acquis»
Publié le mardi 3 fevrier 2015  |  Le Pays
Transition
© L`Observateur Paalga par Frédéric Yaméogo
Transition : le chef de l`Etat expose les priorités à la presse
Jeudi 22 janvier 2015. Ouagadougou. Palais de Kosyam. Le président du Faso, président de la transition, Michel Kafando, a rencontré les patrons d`organes de presse et les responsables et représentants d`associations et syndicats de presse pour leur exposer les priorités de la transition. Photo : Frédéric Nikièma, ministre en charge de la communication




Le deuxième numéro de l’émission «Face à la presse», le rendez-vous des organes de la transition avec la presse, a eu lieu hier 02 février 2015. Comme invités, il y avait le ministre de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma, et la ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique (MJDHPC), Garde des Sceaux, Joséphine Ouédraogo. La nouvelle gouvernance économique dont le rapatriement de biens mal acquis, la déclaration des biens des autorités de la transition, les états généraux de la justice, le dossier Thomas Sankara, la dépénalisation des délits de presse, sont, entre autres, des points qui ont été abordés au cours de ce 2e round entre les invités et la presse.

Décidément, « plus rien ne sera comme avant » au Burkina Faso, en tout cas pas avec les autorités de la transition qui comptent donner un vrai sens à cette nouvelle formule en vogue au pays des Hommes intègres. Elles l’ont encore réaffirmé au cours de l’émission « Face à la presse », du 02 février 2015. Ainsi, tous ceux qui se seront rendus coupables de malversations financières ou de détournements seront punis, conformément aux textes. L’assurance a encore été donnée par le ministre de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma pour qui, dans la dynamique de la nouvelle gouvernance économique, des investigations ont été menées dans les différents ministères par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), afin de faire la lumière sur les irrégularités commises, et tous les fautifs se verront appliquer la loi. « Tous les responsables des départements ministériels impliqués dans des cas de malversations rendront tout simplement des comptes... Le Premier ministre a donné des instructions fermes pour que tous les rapports des structures de contrôle telles que l’ASCE, l’IGE, soient désormais suivis d’effets, conformément aux textes en vigueur », a-t-il déclaré. Outre cela, il a rassuré que des dispositions sont prises pour le rapatriement des biens mal acquis. « Avec le ministère de l’Economie et des finances, nous aurons plus d’informations dans la semaine. Je vous rassure que des mesures et des initiatives sont prises, au niveau national et international, pour le rapatriement des biens mal acquis », a-t-il poursuivi. La réduction du train de vie de l’Etat (avec entre autres la limitation considérable des missions à l’étranger, l’étude de faisabilité de ramener les ministres en classe prémium, la non-réfection des bureaux des ministres à leur prise de fonction et les traditionnels vœux dans les institutions et ministères sans cocktails), et le renforcement de la transparence dans les passations de marchés publics, dans le cadre de la nouvelle gouvernance économique, ont été abordés par le porte-parole du gouvernement.

Concernant la dépénalisation des délits de presse et les subventions accordées à la presse, le ministre de la Communication a indiqué que le principe est déjà acquis et que des actions sont en cours en vue de leur matérialisation. « Un avant-projet qui se trouvait au niveau du gouvernement, a été transmis à un certain nombre d’organisations de la presse pour qu’elles puissent apporter leur contribution… Un ensemble de mesures ont été entreprises pour matérialiser l’engagement du chef de l’Etat et on le fera de façon consensuelle, en impliquant tous les acteurs afin que le texte qui en sortira soit de qualité… Il n’y a pas de problème, des actions sont entreprises et l’on devrait aller dans le sens de la dépénalisation au niveau des textes… Le principe selon lequel il faut augmenter la subvention accordée à la presse est acquis », a-t-il laissé entendre. Qu’en est-il des déclarations de biens des membres du gouvernement ? A cette question, le porte-parole du gouvernement a répondu : « Je puis vous assurer qu’au niveau du gouvernement, tout le monde a fait sa déclaration de biens. Ces déclarations se trouvent actuellement au niveau du Conseil constitutionnel. Le processus suit toujours son cours pour leur publication dans le journal officiel ».

« Jamais il n’y a eu des états généraux de la Justice »

Qui du ministère de la Justice ou de la Défense a en charge le dossier Thomas Sankara ? A cette interrogation, la ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des Sceaux, Joséphine Ouédraogo, a fait savoir que des pourparlers sont en cours. « Nous sommes en pourparlers parce que c’est une grande décision à prendre. D’aucuns disent qu’étant donné que c’était un ancien chef d’Etat et un militaire, c’est le ministère de la Défense qui devrait se saisir du dossier. Pour d’autres, c’est le ministère de la Justice qui doit faire un premier travail pour qu’en cours de route, une autre instance s’en occupe. C’est un dossier sensible, important, politiquement lourd et nous sommes là-dessus. Je pense que bientôt, nous pourrons nous prononcer sur les avancées… », a-t-elle dit. Se prononçant sur la question de la désignation d’un juge pour le traitement du dossier Thomas Sankara, elle a relevé qu’à l’issue de la séance du Conseil supérieur de la Magistrature prévue pour le 6 février prochain, des avancées seront enregistrées dans le traitement de certains dossiers. « Nous avons rencontré l’avocat de la famille (NDLR : famille Sankara) et nous sommes aussi en concertation avec le Premier ministère pour voir la meilleure voie qui permettra d’enclencher rapidement la question de l’exhumation, parce que, de cela dépendra tout ce qui va suivre », a-t-elle confié. Par ailleurs, Joséphine Ouédraogo a rassuré que la prochaine installation du nouveau procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou participera à l’avancement du traitement des gros dossiers sensibles.

Les états généraux de la justice, qui se tiendront du 24 au 27 mars prochain, sont très attendus par la ministre de la Justice. A l’en croire, à part le forum national sur la justice en 1998 et les états généraux du Barreau, jamais il n’y a eu des états généraux de la Justice. Pour elle, ce rendez-vous, qui regroupera toutes les composantes de la Nation, débouchera sur un pacte national pour le renouveau de la justice, avec pour corollaire la mise en place d’un mécanisme de veille, de suivi et d’interpellation.

Colette DRABO
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