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Canal 3: les travailleurs de nouveau en grève le 4 et 5 février 2015

Publié le mardi 3 fevrier 2015 | FasoZine

© aOuaga.com par Séni Dabo
Télévision Canal 3 : le personnel en grève les 4 et 5 février
Lundi 2 février 2015. Ouagadougou. Centre national de presse Norbert Zongo. Les représentants des travailleurs de la télévision privée Canal 3 ont animé une conférence de presse pour annoncer une nouvelle grève du personnel les 4 et 5 février prochains

Après avoir suspendu leur grève illimitée débutée le 22 décembre 2014 pour des concertations, les travailleurs de la télévision privée Canal 3 repartent de nouveau en grève les 4 et 5 février 2015, pour la satisfaction totale de leur plateforme revendicative. Telle a été le principal point de la conférence de presse tenue ce lundi 2 février 2015 à Ouagadougou par une partie du personnel avec à sa tête Arnaud Idani, le délégué du personnel et syndical.

Les concertations entreprises avec le PCA de la télévision, George Fadoul, suites à leur mouvement d’humeur illimité du 22 décembre dernier n’ont pas donc pas été concluantes. Raison pour laquelle les travailleurs de « la télévision qui nous ressemble » ont décidé de se faire entendre de nouveau.

« Rien n’a avancé depuis les dernières revendications. Aucun point de notre plateforme n’a trouvé gain de cause jusqu’à présent, tout est resté dans le flou. On a repris par rapport à des clauses qui ont été prises entre notre ministère de tutelle et le PCA. Il nous a dit : reprenez le travail, quand je vais rentrer je prendrai des mesures. On a cru à sa parole et on est en train de nous tourner, cette fois-ci, on espère qu’ils vont bien nous entendre », a déclaré le délégué syndical, Arnaud Idani.

« Du reste force est de constater que plutôt que d’apporter des solutions définitives aux problèmes que vivent les travailleurs, la direction générale use de méthodes dilatoires pour saper les revendications les plus légitimes des travailleurs », a-t-il également ajouté.

Aussi les travailleurs disent ne pas comprendre que, pendant qu’ils sont compressés pour supporter le manque de rentabilité de la télévision, le directeur général, Koen Ros et son adjoint Rémi Dandjinou d’une part, fassent prendre en charge par Canal 3 les frais de gardiennage et surveillance par des vigiles de leur domicile à hauteur de plus 4 millions de francs CFA par an et d’autre part augmentent leurs salaires respectivement de 23,26% et 42, 61%.

Par ailleurs, de l’avis du délégué syndical, les crises successives de 2009, 2011 et 2014, démontrent que le directoire, selon les mots du PCA, « a commis des erreurs qui s’expliquent par le fait qu’il ne s’y connait pas en gestion et en administration des hommes ».

« Les conséquences de ces errements dans la gestion sont aujourd’hui fâcheuses et par-dessus tout plombent Canal 3 dans son positionnement vis-à-vis de la concurrence. Pour preuve, des nouvelles télévisions, nées seulement il y a quelques temps, surclassent Canal 3 au classement des télévisions privées les plus suivies », a expliqué M. Idani.

Et qu’en est il de la démission annoncée du directeur adjoint, Remi Dandjinou ? Les orateurs du jour disent en avoir été informés comme tout le monde sur les réseaux sociaux et que donc, de ce fait, ils ne peuvent confirmer ou démentir.

La plateforme revendicative du personnel est axée sur sept points. Il s’agit, entre autres, du relèvement des salaires à un taux de 100% pour les agents qui sont bloqués dans leur situation depuis des années et à un taux de 50% pour les agents selon les catégories, le reclassement de tous les agents avec paiement des augmentations de salaire décidées par le gouvernement ainsi que l’application des mesures sur la baisse de l’IUTS et l’application de la convention collective adoptée en 2009 pour les travailleurs des médias.

Dimitri Kaboré